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Regard sur la politique par Lyonel Kaufmann, socialiste boéland*

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août 15, 2008 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La peur de la récession gagne la Suisse et l'Europe

Aujourd’hui je pense que le terme de Krach 2008 pour la crise des subprimes déclenchées à l’été 2007 n’est pas un terme trop fort. Ces prochains temps montreront clairement qui de Keynes ou de Friedman et qui de Roosevelt ou de Hoover servira d’inspiration à nos gouvernements et plus particulièrement à nos banques centrales.
Mais, en préambule, notre petite revue de presse internationale du jour est très éclairante du climat ambiant. Un peu partout la peur de la récession prédomine dans le public. Enfin, le fait que le public craigne la récession a toutes les composantes d’anticipation auto-réalisantes… à moins que les responsables politiques et économiques jouent juste (ce dont personnellement je doute fort).
a) Une dépêche de l’ATS titre : Nouveau recul du moral des consommateurs en juillet en Suisse

Pour la deuxième fois consécutive, le moral des consommateurs s’est encore dégradé en Suisse. L’indice du climat de consommation, désormais négatif, a plongé à -17 points en juillet, contre +2 points en avril.
[…] Alors qu’elle était encore positive en avril, l’appréciation de la situation économique des ménages sur les douze derniers mois a chuté à -25 points en juillet. Cette valeur était encore positive en avril (+2).
[…] De même, les attentes portant sur le développement futur de ce même budget ont été revues à la baisse à -9 points, contre +7 en avril.

http://www.edicom.ch/fr/news/economie/nouveau-recul-du-moral-des-consommateurs-en-juillet-en-suisse_1184-5670405
b) Le Guardian nous apprend que La peur de la récession gagne la Grande-Bretagne

Mervyn King, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, a dressé un tableau pessimiste pour l’économie britannique. Le quotidien The Guardian s’intéresse aux implications du gouvernement en Grande-Bretagne. « Si les salaires continuent de stagner, toutes les raisons seront réunies pour baisser le taux directeur. La Banque [d’Angleterre] reste nerveuse mais pense en tout cas que cela l’aidera à faire face à son dilemme [du risque d’inflation en raison des baisses du taux directeur]. Les ministres n’ont pas cette chance. … En particulier, Gordon Brown qui doit s’inquiéter désormais de voir les électeurs tourner le dos encore plus brutalement à celui qui leur a fait croire autrefois qu’il avait réussi à supprimer le boom et la faillite. »<

» article intégral (lien externe, anglais)
c) En France : «Les chiffres ne sont pas bons» reconnaît Christine Lagarde

Pour la ministre de l’Economie, « les chiffres ne sont pas bons ». « Ce qui est important, c’est de se demander ce qu’il va se passer dans les mois qui viennent » (Reuters)
Le PIB a reculé de 0,3% au 2e trimestre 2008, selon l’Insee, ce qui n’était pas arrivé depuis 2002. La ministre de l’Economie invoque le contexte international.
Ce sont des « chiffres auxquels on s’attendait et qui ne sont pas bons », a de son côté commenté la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, sur France Inter.
Elle a notamment justifié ces mauvais chiffres par le contexte international morose, citant « les augmentations du cours des matières premières, l’affaiblissement du dollar » et « l’inflation ». « Il serait totalement inexact de parler de récession » a estimé la ministre.
Christine Lagarde a par ailleurs estimé qu’il fallait s’attendre à « moins de créations d’emplois en 2008 » qu’en 2007.

Source: http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/345122.FR.php?rss=true&xtor=RSS-450
d) Wall Street ouvre en baisse après le bond de l’inflation au plus haut en 17 ans

La Bourse de New York a ouvert en baisse jeudi après l’annonce d’un bond de l’inflation en juillet, ressortie au plus haut depuis 17 ans: le Dow Jones perdait 0,50% et le Nasdaq 0,41%.
Vers 13H40 GMT, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) cédait 58,21 points, à 11.474,75 points, et l’indice Nasdaq, à forte composante technologique, 9,92 points à 2.418,70 points.
L’indice élargi Standard & Poor’s 500 lâchait 7,67 points à 1.278,16 points (-0,60%).
Les prix à la consommation ont augmenté de 0,8% par rapport à juin, soit deux fois plus que les attentes des marchés, tandis que l’indice de base (hors alimentation et énergie) a progressé de 0,3%, bien plus que prévu également.
Sur un an, l’inflation a bondi de 5,6%, ce qui est la progression la plus importante depuis janvier 1991. L’indice de base a progressé de 2,5%, soit la hausse la plus marquée depuis février 2007.
Ce rapport était très attendu parce que les investisseurs redoutent que les ménages limitent leurs dépenses superflues, en raison de la flambée des prix de l’énergie et des denrées agricoles. Or la consommation compte pour plus de deux-tiers de l’activité économique aux Etats-Unis.
Le marché de l’emploi a également envoyé un message négatif: les demandes hebdomadaires d’allocation chômage ont baissé de seulement 10.000 la semaine dernière, alors que les analystes tablaient sur un recul de 24.000.

Source: http://www.edicom.ch/fr/news/economie/wall-street-ouvre-en-baisse-apres-le-bond-de-l-inflation-au-plus-haut-en-17-ans_1184-5670641
La récession est un doux euphémisme pour ne pas parler de crise économique et ne pas trop renvoyer aux images des années 1930. Or, l’état des indicateurs cités ci-dessus sont clairement orientés «crises»

  • baisse des indicateurs boursiers;
  • recul des PIB (donc de la production);
  • forte tendance inflationniste;
  • baisse de la consommation des ménages;
  • incertitude sur le marché de l’emploi.

La théorie monétaire stricte des banques centrales voudraient que les moyens soient mis dans la lutte contre l’inflation en digne représentant du néo-libéralisme. Cependant, une telle mesure donnera un mauvais signe en direction des ménages et de leur consommation. Une baisse de la consommation accentuera la baisse du PIB.
Cette dernière décennie, les salariés en Suisse comme ailleurs ont vu leurs revenus stagnés, voire régressé. Les syndicats demande des augmentations de salaires en sus de la compensation du renchérissement. Non seulement pour compenser le manque à gagner de ces dernières années, mais aussi pour soutenir la consommation en période de crise. Les syndicats préconisent donc une politique keynésienne.
La volonté des différents ministres et intervenants dans les différents pays cherchant à minimiser la situation indique clairement que les politiques gouvernementales et monétaires suivront le dogme néo-libéral. Dans la situation actuelle, ils seront également les dignes descendants du président Hoover. Et nous trinquerons…

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août 4, 2008 by Lyonel Kaufmann 1 commentaire

Série de l'été : Twitter et la politique

Libération d’aujourd’hui s’intéresse à l’utilisation de l’outil Twitter par les hommes politiques… et n’oublie pas les tartes à la crème d’usage.
J’ai déjà eu l’occasion de vous entretenir sur politis.ch de l’utilisation de Twitter en politique, plus particulièrement en rapport avec la campagne présidentielle américaine. Dans la torpeur de l’été où il convient pour les journalistes d’une part de jouer à se faire peur (« et si les hommes politiques se passaient des journaux et des journalistes pour communiquer? »), d’autre part d’enquêter sur la manière dont les politiques communiquent à l’ère de l’Internet, Libération titre « Twitter, la nouvelle arme des politiques » puisque les blogs et les politiques cela a déjà été fait les derniers étés, fait un détour par l’utilisation de Twitter par Barack Obama (« Obama tisse sa victoire sur la Toile »), et interviewe ensuite à ce sujet Dominique Wolton («Trop d’interactivité risque d’accentuer l’agitation politique»).
Certes tout n’est pas sot dans les propos tenus par les différents auteurs ou interviewés. Notamment lorsqu’il s’agit de présenter l’outil Twitter:

Pas par téléphone, ni par mail, mais grâce à Twitter («gazouillis» en français), un service auquel il accède depuis son ordinateur. Merveille de la technologie moderne, cet outil lui permet de diffuser en temps réel son agenda, ses réflexions ou ses humeurs. Il lui suffit de se connecter au site Twitter.com pour poster un court message qui sera lu dans la minute par l’ensemble de son réseau. On apprend par exemple que, le 26 mai, Benoît Hamon était à Ljubljana, et que, le 17 juin, il manifestait pour la défense des 35 heures.
«La base de Twitter, c’est de diffuser à tous ses amis ce qu’on est en train de faire à l’instant. C’est du micro-blogging», explique Frédéric Cozic, consultant en Web innovant. Concrètement, son utilisateur dispose de 140 caractères (soit la taille d’un SMS) pour dire ce qu’il souhaite. Autant dire que, avec un format aussi court, il y a de quoi être sceptique. Mais pour les spécialistes des nouveaux médias, comme Joël Ronez, les avantages de Twitter sont indéniables : «D’abord, c’est très simple à utiliser. Ensuite, cela peut s’exporter : on peut par exemple twitter depuis son téléphone portable.» Et, surtout, c’est gratuit : «Vous pouvez donner rendez-vous à mille personnes en même temps sans dépenser un seul centime.» Twitter, la nouvelle arme des politiques » 

ou sur la relativité de l’apport d’un nouvel outil dans la communication ou la communication politique en particulier:

Que pensez-vous de l’engouement des dirigeants politiques pour les réseaux communautaires, les forums ou les blogs Internet ?

Il faut relativiser historiquement. Un tuyau supplémentaire, quelle que soit sa puissance ou son interactivité, ne suffit pas à changer les rapports sociaux, culturels et politiques. «Trop d’interactivité risque d’accentuer l’agitation politique»

de même que la réflexion sur le temps de la politique:

La question aujourd’hui est que le temps de la politique ne peut pas être le temps du média ou du direct. La compréhension, l’action, requièrent du temps. La société ne change pas au rythme des médias et de leurs interactions. Il faut compenser cette vitesse par la conscience aiguë que les sociétés sont lentes et complexes, surtout à l’heure de l’ouverture des unes sur les autres et du charivari provoqué par la mondialisation. Le fait de parler d’un problème ne suffit pas à le résoudre. «Trop d’interactivité risque d’accentuer l’agitation politique»

Mais les mêmes tartes à la crème que nous avons connues relativement au blogs sont également ressorties. Premièrement, ceux qui utilisent ces outils le font au détriment d’autres:

L’ennui, c’est que ce type d’activité est chronophage et ne remplace ni les médias traditionnels, ni surtout les contacts humains et sociaux, et encore moins l’action.

alors que les enquêtes relatives à l’utilisation de ces technologies montrent que celles-ci viennent s’ajouter et démultiplient les contacts sociaux dans le monde réel de leurs utilisateurs. Ceux-ci ne sont pas des agoraphobes, bien au contraire.
Deuxièmement, leur utilisation irait vers le futile, l’égo, le voyeurisme et la people:

Le public rentre dans une sorte de voyeurisme vis-à-vis des hommes politiques : il veut en savoir toujours plus tout en n’étant jamais rassuré. 

Cette tarte à la crème est née avec la transposition des blogs dans la sphère politique. Dans l’opinion journaliste, les blogs étaient tous de Skyblog, centrés sur le moi le plus futile. Cela n’a effectivement pas été amélioré avec Twitter où tout le monde s’imagine que leurs utilisateurs écrivent des messages pour dire qu’ils sont aux toilettes…
Et bien sûr, les médias traditionnels sont eux exempts de ce type de reproche que sont la «peopolisation» du politique, la futilité, le manque de prise de distance, l’absence de mise en perspective. 
C’est dommage, car l’interview de Dominique Wolton mérite d’être lu, car on peut facilement le lire en élargissant son analyse à l’ensemble des médias actuels et à la politique en général que ces derniers soient faits avec ou sans l’Internet, avec ou sans Twitter.

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août 1, 2008 by Lyonel Kaufmann 3 commentaires

Histoire suisse: Et si le Pacte de 1291 était un faux?

Hier soir, c’était l’heure du cortège aux flambeaux à La Tour-de-Peilz. Soudain, la question posée à l’historien: que s’est-il passé le 1er août 1291? que fête-t-on? Question éminement piège entre la mythologie politique et la réalité historique. D’autant que le journal Le Temps du 31.07.2008 se fait l’écho des thèses de l’historien médiéviste Roger Sablonier qui révise l’histoire des trois cantons fondateurs —mais de quoi en 1291?— jusqu’à affirmer que la Suisse primitive comme berceau de la Confédération n’a pas existé. Et qui nous pose la question: et si le Pacte de 1291 était un faux? Cette question fait l’objet du premier volet de ma série de l’été consacrée à l’Histoire suisse.
 
Bon les historiens savaient déjà depuis longtemps que le Pacte de 1291 n’avait rien d’extraordinaire ou d’exceptionnel. D’abord, il avait été retrouvé par hasard en 1724 après avoir été cité une première fois vers 1530 soit près de 150 ans après les faits. Ensuite, les Waldstaetten n’avaient pas été les seuls à produire ce type de document à la mort de Rodolphe de Habsbourg et c’était une pratique courante à la mort de l’Empereur. Enfin, les soucis exprimés par ces communautés portaient plus sur la sécurité économique de la voie commerciale du Gothard que sur la sécurité extérieure et il ne parle ni de liberté, ni de résistance.  
Bon depuis le temps aussi, tout le monde devrait savoir que les histoires de Guillaume Tell et du serment du Grütli ne sont que des mythes et n’ont aucune réalité historique. De même que la fête nationale et le choix du premier août datent de 1891.
Bon mais tout ceci n’a pas beaucoup fait évolué la connaissance du grand public et du monde politique. D’autant que comme le disait Hans Ulrich Jost, mon estimé professeur d’université, l’histoire suisse et son historiographie** ont toujours été sous l’influence du politique:

« L’impact du discours politique sur l’historiographie suisse ne date pas seulement des temps modernes, […]. En effet, l’identité nationale de la Suisse moderne [qui naît en 1848] est en premier lieu de caractère politique. Face aux Etats nationaux exprimant leur identité par un concept culturel qui relève de la langue, d’un espace géo-culturel et même de la race, l’Etat fédéral du XIXe siècle s’est vu contraint de fonder l’esprit national sur le discours politique. La nation suisse, manquant d’un concept culturel cohérent, se réfère à la volonté politique. A l’histoire donc de trouver des valeurs traditionnelles, voire mythiques, conformes au discours politique. A partir de cette conjonction, l’historiographie est devenue davantage le corollaire du développement politique. »
Jost H. U. (2005). «L’historiographie contemporaine suisse sous l’emprise de la Défense spirituelle». In A tire d’ailes. Contributions de Hans Ulrich Jost à une histoire critique de la Suisse. Lausanne Antipodes, p. 174

Mise en place par des historiens radicaux dès le XIXe siècle (Dierauer et Dändliker), cette histoire politique est reprise par les historiens des années 1930 et vulgarisée par ceux des années 1950 et 1960 qui  accentuent les légendes de la création de la Confédération « afin de mieux s’inscrire dans l’idée de la Défense spirituelle ». [idem, p. 175]
La remise en cause de cette hagiographie historique (l’hagiographie étant l’histoire d’un-e saint-e, faite pour permettre sa canonisation en regroupant notamment les miracles fait-e-s par lui) date de l’après-guerre, mais sera en premier lieu l’oeuvre d’écrivains suisses, avec en tête de liste Max Frisch et Friedrich Dürrenmatt. Pour le grand public, il faudra attendre la publication de la Nouvelle Histoire de la Suisse et des Suisses en 1982 pour que soit portée à sa connaissance les changements apportés l’histoire de cette période par les travaux universitaires de nos historiens.
Mais personne jusqu’à présent ne s’était intéressé à l’authenticité des documents phares de cette Suisse primitive. Or, comme le relate le journal Le Temps dans son édition du 31 juillet sous la plume de l’excellente Catherine Cossy, un nouveau livre de l’historien Roger Sablonier (Professeur d’histoire à l’université de Zurich de 1979 à 2006), publié en Suisse alémanique, non seulement fait des fiers Waldstätten épris de liberté des ancêtres imaginaires, mais conteste l’authenticité de deux documents principaux : le Pacte de 1291 et le Pacte de Brunnen de 1315:

«Maintenant que l’on a une autre manière d’aborder les sources écrites, que l’on accepte qu’elles ont avant tout un caractère symbolique, car rédigées après coup pour justifier des rapports de pouvoir, c’était le moment de présenter une synthèse sur cette époque.»


Ainsi, une analyse au carbone 14 d’un minuscule fragment du Pacte de 1291 réalisée par l’Institut de physique des particules de l’EPFZ révélerait que celui-ci pourrait avoir été rédigé en 1309. De même;

«La Charte de Brunnen, qui renouvelait l’alliance des Confédérés après la bataille de Morgarten en 1315, et dont on n’a jamais douté de la date originale jusqu’à maintenant, est écrite sur un parchemin datant au minimum de la fin du XIXe siècle. Comme certains privilèges impériaux, conservés précieusement aux côtés du Pacte fédéral dans le musée de Schwyz, ces textes ont été généralement écrits ou recopiés et arrangés après coup par ceux qui détenaient le pouvoir pour justifier de leurs prétentions.» (Le Temps)

Comme l’indique l’historien Jean-Daniel Morerod, professeur à l’Université de Neuchâtel,  interrogé par Le Temps:

Alors que le caractère particulier de la Suisse se trouve aujourd’hui confirmé par son refus d’entrer dans l’Europe, c’est précisément à ce moment-là que la légitimité du Sonderfall disparaîtrait. Cela a des conséquences pour le pays: le cas particulier que nous vivons aujourd’hui est moins séduisant. On perd la caution des ancêtres. C’est une perte au niveau symbolique. On atteint à l’idée mythique d’une continuité dans l’esprit de résistance et de liberté. 

L’occasion aussi pour la Suisse de faire véritablement un travail d’histoire dont une des premières conséquences pourrait être de réévaluer son rapport et la place accordée à l’étranger dans sa construction. Ceci fera l’objet du deuxième épisode de notre série de l’été: 

Sans la France, la Suisse aurait-elle pu voir le jour?

Que cela ne vous empêche pas, si le temps vous le permet, de participer ce soir aux festivités du premier août dans votre région…
 
Notes:
* Pour les personnes intéressées, la lecture du livre de Jean-François Bergier (1988) Guillaume Tell. Paris: Fayard apportera tous les éclairages voulus non seulement sur le mythe de Guillaume Tell, mais sur la soi-disant Naissance de la Confédération en 1291. 
** L’historiographie désigne l’histoire de l’écriture de l’histoire. Érigée en spécialité de la discipline historique, l’historiographie présente généralement le regard d’un historien sur ses prédécesseurs et sur leur travail.
Légende et source de l’illustration: La mère patrie Helvétie danse avec ses filles, les cantons, sur la prairie du Grütli. Cette carte postale datée de 1900 et déposée aux archives du canton de Schwyz fait partie de cette iconographie qui exalte le mythe fondateur du Grütli. Comme il se doit, Uri, Schwyz et Unterwald sont au centre . (photo: Hier & JetztVerlag für Kultur und Geschichte)

Ouvrage: Roger Sablonier (2008) Gründungszeit ohne Eidgenossen. Zurich: Verlag hier+ jetzt. Voir aussi Swissinfo: http://www.swissinfo.ch/fre/swissinfo.html?siteSect=43&sid=9404117

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juillet 30, 2008 by Lyonel Kaufmann 7 commentaires

Série de l'été : où en est-on aujourd'hui avec le Web 2.0?

Dans la torpeur estivale, presque une série de l’été, plusieurs commentateurs/blogueurs s’interrogent sur l’état de la situation concernant le web 2.0 (l’internet coopératif et libre pour faire court).

  • Faut-il encore bloguer ou le web 2.0 s’essouffle-t-il? s’interroge Olivier Le Deuff dans Le Guide des égarés (http://www.guidedesegares.info…) 
  • Pour Narvic (Novövision) Le Web 2.0 est une bulle qui se dégonfle lentement  (http://novovision.free.fr/?Le-…
  • André Gunthert (Actualités de la Recherche en histoire visuelle) répond à Narvic avec Les chats, les marmottes et les fins de la participation (http://www.arhv.lhivic.org/ind…)
  • Ce dernier billet engage Narvic à préciser sa pensée dans un commentaire du billet d’André Gunthert:

    « J’ai peur que nous surfions, en partie du moins, sur un malentendu : mon billet s’adresse à ceux qui nous ont dit que tout ce que les gens plaçaient sur internet s’appelait de l’UGC, que ces contenus allaient remplacer ceux produits par les vieilles industries de la culture et des médias, que c’était une révolution démocratique où les méchants seraient remplacés par des gentils, et que de surcroît le promoteur de ce merveilleux programme se faisaient fort de se faire beaucoup d’argent dans cette opération. C’est ça le message du Web 2.0, et je l’ai bien entendu. Et c’est ce message là, pure idéologie, qui se dégonfle à mon avis. A ma grande satisfaction.
    Il n’y a pas de nature démocratique des réseaux, sauf dans la « religion » de Saint-Simon. Il n’y a pas de « révolution internet », pas de tables rase et de lendemains qui chantent, mais des pratiques qui changent, émergent ou s’adaptent… » 

    Les 26 commentaires chez Narvic et les 8 chez André Gunthert (au 20.07.2008 à 21h59) démontrent de l’utilité que peut prendre les outils du Web 2.0 dans le débat autour des enjeux de la participation au sein des réseaux. Plus tous ceux qui lisent sans commenter, mais qui se nourrissent du débat, se réservant peut-être pour une prochaine intervention ici ou ailleurs… 
    Par ailleurs, la qualité de ces différents articles démontrent que les séries de l’été ne sont pas forcément nunuches et décervelantes… bien au contraire. Effet du Web 2.0?
    Bonnes lectures.

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    juillet 29, 2008 by Lyonel Kaufmann 12 commentaires

    E-démocratie et comportement des internautes

    Au retour de mes vacances, un message m’attendait sagement dans ma boîte de courrier électronique. Une étudiante de l’université de Genève m’interpellait:

    Je suis étudiante à l’Université de Genève et dans le cadre de mon travail sur l’e-démocratie, je dois, entre autre, analyser le comportement des internautes lors des discussions sur les forums, les blogs etc.
    N’ayant pas la possibilité de savoir le nombre de messages offensifs ou bien hors sujet, surtout sur les discussion politiques, je me permets de vous demander si vous pouvez m’aider soit avec les statistiques que vous pouvez avoir sur le pourcentage des messages effacés par vous sur ce site, soit avec un avis personnel.

    Je publie donc ce billet puisque la démarche concerne ce site avec les informations que je lui ai fournies. Cependant, ces informations sont fort partielles puisqu’elles ne concernent que mon site et en publiant ce billet j’incite les lecteurs-blogueurs de ce blog à répondre aussi aux interrogations de cette étudiante soit en postant un commentaire faisant part de leur expérience relativement à leur blog, soit en publiant à leur tour un billet comparable sur le leur en ajoutant un trackback vers ce billet. De la sorte, cette étudiante disposera d’un panel de réponses plus intéressantes.
    Tout d’abord, et en préambule, je préciserai peut-être que les commentaires de mon blog sont modérés, c’est-à-dire que les commentaires des nouveaux visiteurs ne sont pas publiés automatiquement. Cependant, une fois qu’une personne a eu un de ses commentaires approuvés, ses commentaires sont ensuite directement publiés. La raison principale de cette façon de faire réside dans le nombre important de spams arrivant sous forme de commentaires. Depuis avril 2005, je peux en estimer le nombre à près de 50’000 tournant évidement essentiellement sur le renvoi vers des sites pornos ou de vente de produits de type viagra ainsi que des sites lançant le téléchargement d’exécutables pour windows comportant des virus. C’est de cette forme d’agression que mon site aurait le plus à souffrir si je ne modérais pas les commentaires.
    Cependant, je pense que le fait que les commentaires ne soient pas directement publiés joue un rôle « préventif » au même titre du fait que les commentaires ne puissent pas être anonymes. Donc, une fois les spams filtrés automatiquement par un programme interne, je n’ai, à mon avis, que peu de messages que vous qualifiez d’offensif (quoiqu’il me manque la définition de ce que vous qualifiez d’offensif). Actuellement, j’ai publié 429 articles/billets et j’ai validé 500 commentaires. Les commentaires non validés de ma part sont quasi inexistants. J’ai le souvenir d’avoir modéré un commentaire en supprimant des passages, car je les considérais comme diffamatoires et je l’ai indiqué comme tel lors de sa publication (c’est ici : https://www.politis.ch/carnets/2007/04/03/une-compostiere/). Récemment, j’ai finalement considéré que les commentaires d’un supporter d’Hillary Clinton s’apparentaient plus à du spam qu’à de véritables commentaires (mais j’ai d’abord publié ses premiers commentaires). Reste certainement le cas de 2/3 autres commentaires non signés ou hors de propos avec le billet publié.
    Comment puis-je alors expliquer la quasi absence de messages offensifs sur mon blog? Quelques modestes pistes:

    • comme indiqué précédemment la modération a priori et non a posteriori joue sûrement un rôle non négligeable;
    • les lecteurs de blogs politiques lisent avant tout les blogs partageant des opinions semblables, comparables aux leurs;
    • les lecteurs de blogs politiques laissent peu de commentaires en général et sont peu familiarisés avec la philosophie du commentaire et des blogs : à ce sujet, les commentaires sur mon blog sont avant tout le fait d’autres blogueurs et pas forcément de blogueurs politiques;
    • c’est un nombre extrêmement limité de blogs qui recueille énormément de commentaires… et ce blog n’en fait pas partie;
    • certains sites ou blogs permettant le dépôt de commentaires servent de réceptacle privilégié aux messages que je qualifierai d’offensif et, dans le paysage romand actuel, ce serait plutôt le site du journal Le Matin qui jouerait ce rôle en raison de la politique rédactionnel tant du journal qu’en raison de sa politique de modération des commentaires postés sur son site (voir à ce sujet: Le Matin : un hôpital qui se fout de la charité ! ainsi que Le blog politique de Fabien Fivaz: Commentaires à caractère raciste sur le site du Matin (II)).

    Pour prolonger votre réflexion, je vous renvoie encore sur des articles récents qui apportent des éclairages sur la pratiques larges et pas forcément limitées aux blogs politiques des commentaires sur les blogs ou sites le permettant :
    La participation en ligne ? 0,075% des lecteurs ! – novövision

    « Le site Rue89 joue la vérité des chiffres, et c’est tout à son honneur. Il a laissé un étudiant en statistiques analyser en profondeur ses statistiques d’utilisateurs et surtout, ce qui est bien plus rare, celles des commentateurs. On trouve dans les résultats de cette recherche une confirmation, mais aussi une surprise, qui bat en brèche le fantasme du web-agora, expression de la démocratie directe. On savait déjà que moins de 1% des lecteurs d’un site font des commentaires (pour Rue89, c’est 0,75%). La surprise c’est que 80% des commentaires sont postés par seulement 10% des commentateurs, soit au final : 0,075% des lecteurs ! Au delà de la réalité de l’« enjeu participatif », qui semble largement fantasmé, la question de la représentativité d’une « commentosphère » à la surface aussi réduite se pose aussi… » 

    Une des dernières polémiques française autour des blogs influents (où on trouve de beaux exemple de messages offensifs) : Versac c’est fini et Ce que Versac m’a appris.
    Pour résumer aussi ma pensée concernant les messages qui seraient soit offensifs, soit hors-sujet, voici les éléments qui entrent en ligne de compte lorsque je modère les commentaires sur mes blogs:

    • je dois pouvoir identifier le commentateur (nom, adresse email, voire l’adresse de son site/blog) de manière superficielle (le cas échéant je vois comment les choses évoluent comme dans le cas de ce supporter d’Hillary Clinton);
    • le commentaire doit se référer d’une certaine manière à l’article publié (le doute profitant dans un premier temps et dans tous les cas au commentateur);
    • j’ai la responsabilité éditoriale de ce blog et des commentaire qui sont publiés; si j’estime que le commentaire contrevient au cadre légal (diffamation, commentaires racistes, …) je ne publie pas le commentaire ou une partie de celui-ci et j’indique alors pourquoi.

    Il incombe maintenant aux lecteurs-blogueurs de ce blog de poursuivre la discussion… d’avance merci.

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