Comment interpréter les élections au Mexique ? Dans cette tribune dans Le Devoir, Hugo Rangel Torrijo, enseignant à l’Université du Québec à Montréal et à l’université de Guadalajara, les analysent du point de vue de l’évolution démocratique et sociétale mexicaine, faute de quoi selon lui l’interprétation des résultats risque d’être superficielle.
Son premier constat porte sur l’accession d’une femme à la présidence, Claudia Sheinbaum. Avec 59,3 % des votes, son élection s’inscrit dans un mouvement plus large, celui de la représentation accrue des femmes en politique au Mexique. Avec un pourcentage de femmes députées en 2021 de 49,2 % (et de 50,8 % au Sénat), le Mexique dépasse ainsi la moyenne des pays nordiques européens qui s’établit à 40%.
Son deuxième constat réside dans une tradition républicaine remontant au mouvement de Reforma (1857-1860) qui a instauré un pays laïque. Dans ce contexte, il n’y a pas eu de questionnements sur le fait que le président actuel, Andrés Manuel López Obrador (AMLO), soit protestant presbytérien ou que la présidente élue, Claudia Sheinbaum, soit juive. Il faut noter cependant que la candidate de la coalition de droite, Xóchitl Gálvez, a fait appel à la foi chrétienne, sans que cela ne trouve d’écho en 2024 auprès d’un électorat, majoritairement catholique.
Son troisième est la polarisation extrême de la campagne, qui est aussi et surtout l’expression d’une société fortement divisée, plombée par de grandes et anciennes inégalités. Les intérêts des groupes et des partis, exacerbés par un climat d’affrontement, ont donné lieu à de nombreux incidents pendant la campagne électorale de 2024.
L’article : https://www.ledevoir.com/opinion/idees/814849/idees-partisanerie-polarisation-sociale-mexique?)