Si le djihadisme est une dérive meurtrière de l’islam, l’étude des processus de radicalisation décrit aussi des phénomènes d’emprise, d’isolement et de manipulation mentale qui ne sont pas spécifiques à l’islam et existent de tout temps dans les grandes sectes religieuses. Une analyse pertinente de Slate.
De plus en plus d’observateurs s’emploient aujourd’hui à démontrer que si le djihadisme relève d’un appareil idéologique et politique bien identifié à l’islam sur les champs de bataille du Moyen-Orient, il ressemble aussi aux dérives de type «sectaire», de celles qui, dans les années 1970-1990, avaient défrayé la chronique. Des dérives bien connues, étudiées par la justice et les pouvoirs publics depuis les grandes tragédies de l’Ordre du temple solaire (avec sa vague de suicides en France en 1994) ou les multiples scandales de l’Eglise de scientologie.
Ainsi, une anthropologue comme Dounia Bouzar, qui a fondé en 2014 un Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam, écrit dans un livre intitulé Ces dérives qui défigurent l’islam (L’Atelier, 2014) que «la seule façon d’affaiblir les radicaux consiste à leur ôter leur justification qui est l’islam». Pour cette scientifique musulmane, loin d’être un retour à l’islam authentique, les sectes djihadistes sont en rupture avec l’islam. Elles appartiennent à un courant religieux spécifique, indépendant d’une grande tradition religieuse. Il faut cesser de penser, dit-elle, que même si ce sont de «mauvais» musulmans, ce sont des musulmans quand même!
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