Ce matin, s’il y a un effondrement, c’est celui de l’influence des médias au sens où l’élite éduquée l’entend. Ceux qui faisaient ou défaisaient des politiciens, qui mettaient de l’avant les enjeux, qui exposaient les thèses et antithèses selon des codes apparemment immuables… Tout ça, qui a été au cœur de la démocratie américaine depuis un siècle et demi… Tout ça est en train de s’effondrer. Dans le prochain cycle électoral, personne n’a la moindre idée de ce que sera le paysage médiatique.
Des millions n’écoutent tout simplement plus. Ne croient plus. Ne veulent rien savoir. Ni des médias ni de Washington.
Ces millions passent par d’autres canaux pour se faire une idée. Alors, en tentant de deviner ce que « l’opinion publique » pense, comment elle réagit, on fait fausse route, si l’on se fie uniquement à la « couverture médiatique » au sens traditionnel.
Le jeu se joue pour plusieurs sur des terrains invisibles à l’œil nu. Médias sociaux ? Mais aussi « talk radio ». Et qui dit « talk radio » dit beaucoup « trash radio ». Toutes choses en dehors de la captation des radars…