Une extrême droite déjà au pouvoir dans certains pays d’Europe, et sur le point d’en conquérir d’autres. Des progressistes désemparés, convaincus de n’avoir pas eu totalement tort, mais ne sachant comment faire le tri entre erreurs stratégiques et perspectives d’avenir. On pourrait se croire en 2017. Pourtant, c’est la situation qu’Ernst Bloch (1885-1977) a sous les yeux en… 1935. A cette époque, le philosophe a une quarantaine d’années et déjà plusieurs livres à son actif. Il signe dans nombre de journaux, défend les avant-gardes, combat résolument le nazisme. Son singulier profil en combine plusieurs : marxiste hétérodoxe, esthète, visionnaire prophétique, écrivain flamboyant. En exil à Zurich, Bloch rassemble des textes épars sous le titre Héritage de ce temps. Le livre lui vaudra d’être déchu de la nationalité allemande, de trouver refuge aux Etats-Unis, où il rédigera son grand œuvre, Le Principe Espérance (Gallimard, 1991). Quatre-vingt-deux ans après sa parution, ce recueil réserve aux lecteurs bien des surprises. Roger-Pol Droit
KLINCKSIECK
Héritage de ce temps (Erbschaft dieser Zeit), d’Ernst Bloch, traduit de l’allemand et présenté par Jean Lacoste, Klincksieck, « Critique de la politique », 354 p., 25,50 €.
Source : http://www.lemonde.fr/livres/article/2017/01/19/thriller-essais-recit-quatre-conseils-de-lecture50650413260.html#TVMFgiKfA4W3fYVY.99
monde
Le Brexit ? « Beaucoup de bruit pour rien »… pas seulement
Voilà un avis qui a le mérite d’être clair concernant la question du Brexit :
Theresa May reprend un registre thatchérien de l’intransigeance, mais sans monnaie d’échange. Le Royaume-Uni n’est pas assis le cul entre-deux-chaises (« half-in half-out »), il est out et n’a rien à « négocier ». Paradoxalement, au-delà des apparences, le Brexit ne constitue pas un changement majeur des politiques européennes, car le Royaume-Uni n’est jamais entré dans les grandes politiques européennes depuis 1973. Pire, pour de nombreux Européens, le bilan britannique n’est guère reluisant et se résume, au mieux, à une perte de temps préjudiciable pour l’Union européenne.
Dans le même temps :
Toutefois, l’hypothèse d’une marginalisation totale politique, économique et culturelle du Royaume-Uni suite au Brexit est peu probable. Londres a su trouver des alliés ponctuels pour promouvoir durablement un certain nombre de politiques libérales partiellement populaires : la libéralisation du commerce et des services ; l’élargissement (l’ouverture à la Turquie, la libre-circulation des travailleurs polonais…) dont les nouveaux États-membres lui sont reconnaissants ; la limitation et la réorientation du budget européen avec la baisse de la part prépondérante de la PAC dans le budget européen ; la participation active à des projets de recherche scientifique. Le Royaume-Uni a même servi d’aiguillon pour des politiques parfois impopulaires qu’il avait le mérite d’endosser, comme les politiques commerciales.
Et donc au final :
le chemin pour sortir du Brexit sera long et la Révolution européenne tant attendue ne se fera pas en un jour et sans doute « avec » les Britanniques.
Merci Soares (1924-2017)
C’est avec cette une que le quotidien portugais Público rend hommage à “l’homme, l’homme politique, le penseur, le fondateur de la démocratie. Qui a vécu et fait vivre le changement. Il sera présent dans les livres d’Histoire, et ce sera l’histoire de quelqu’un qui n’a jamais abandonné”, indique le journal dans les pages de son édition spéciale.
Mario Soares est décédé à l’âge de 92 ans, le samedi 7 janvier 2017.
Mario Soares a connu l’exil, avant de revenir pour participer à l’avènement de la démocratie après la révolution des Oeillets en avril 1974, qui avait conduit à la chute de la dictature salazariste. Premier ministre de 1976 à 1978, il a été également été le fondateur du Parti socialiste portugais, ministre des Affaires étrangères, député européen et surtout président de la République de 1986 à 1996.
Trois jours de deuil ont été décrétés au Portugal. Les obsèques de Mario Soares auront lieu le 10 janvier.
Source : Hommage. Merci Soares | Courrier international
Ingérence russe : un rapport extraordinaire | Richard Hétu
Morceau choisi :
le rapport constitue un document extraordinaire. Il a d’abord pour effet de miner la légitimé du président qui est à la veille diriger les services de renseignement américains, comme le souligne le New York Times dans un article publié aujourd’hui sur six colonnes à la une. Il explore en outre de long en large la propagande et la désinformation émanant de RT, un média auquel le général retraité Michael Flynn, conseiller de Trump pour la sécurité nationale, a souvent collaboré.
L'editorial de Richard Hétu : Lien
“Chez nous”, le film qui énerve le Front National
La diffusion sur Internet de la bande-annonce du film “Chez nous”, qui sort en salles le 22 février, a provoqué la colère de plusieurs dirigeants du Front national. Le film évoque la percée du parti d’extrême droite dans le Nord de la France.
Une simple bande-annonce peut provoquer les foudres d’un parti politique. C’est le cas depuis ce week-end, après la découverte par plusieurs cadres du Front national des premières images du nouveau long métrage de Lucas Belvaux, Chez nous, dont la sortie en salles est prévue le 22 février 2017.
Lire la suite : “Chez nous”, le film qui énerve le Front national – Cinéma – Télérama.fr