C’est le silence qui accueille cette image satirique qui intrigue. A un moment où les héros de la primaire socialiste occupent les colonnes et les ondes, on se demande à vrai dire si Nicolas Sarkozy existe encore comme personnage politique pour l’univers médiatique. Scotché au plancher par les sondages, absent des couvertures (à l’exception de celle du Point du 1er septembre, qui ressemble à un adieu), il semble désormais tenir du meuble dans lequel on se cogne plutôt que du porte-drapeau de l’avenir majoritaire.
politis
Le « Huff Po » cause avec LePost | Ecrans
Dans cet article de la rubrique Ecrans du journal Libération, on apprend que
«Les amourettes d’avant l’été entre le Monde et Arianna Huffington devraient bien déboucher sur du solide : une alliance, dont les termes restent encore à définir. C’est « objectivement en bonne voie », a indiqué lundi à Libération le président du directoire du Monde, Louis Dreyfus, confirmant des informations parues dans la Correspondance de la presse.»
Dans le même article, on apprend également que le Hufftington Post (Huff Po pour les intimes), désormais premier site d’info aux Etats-Unis avait également eu des discussions, rapidement stoppées, avec Rue89 qui, indiquait Pierre Haski, était, pour Arianna Huffington, un « trop petit poisson pour elle. »
Sans aucun doute, une telle réunion illustre l’impact du web sur la mondialisation (et même l’industrialisation) de la presse. Comme pour l’industrie automobile, par exemple, la constitution de groupes mondiaux de la presse quotidienne en nombre très limité paraît possible. A cette échelle, la concentration de la presse suisse au travers de TA Media, par exemple, apparaît comme de la roupie de sansonnets.
Source : Le « Huff Po » cause avec LePost- Ecrans.
Le rôle des médias sociaux dans les émeutes britanniques | InternetActu.net
InternetActu nous offre un très intéressant compte-rendu du travail du quotidien britannique The Guardian sur l’utilisation, et à quel fin, des réseaux sociaux (Twitter, Facebook, BlackBerry) lors des émeutes de Londres de la deuxième semaine d’août. C’est une illustration, par The Guardian de cette nouvelle forme de journalisme qu’on appelle le journalisme des données. Les premières conclusion mettent à mal les. propos d’alors de David Cameron.
Ces conclusions portent sur 2, 5 millions de Tweets reliés aux émeutes et qui ont été émis entre le 6 et le 17 août. Et ces conclusions sont claires : l’immense majorité des tweets ont pour fonction de réagir aux événements et aux pillages. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un oeil sur la frise chronologique qui les journalistes ont établis ville par ville. On remarque que l’afflux de tweets est systématiquement postérieur aux événements. L’hypothèse d’un usage de Twitter pour mobiliser les émeutiers et organiser les pillages est donc particulièrement mise à mal.
L’article complet : Le rôle des médias sociaux dans les émeutes britanniques « InternetActu.net.
Le «Oui à la LEO» à l'heure de l'analyse
Par 52%, les citoyen-ne-s vaudois-e-s ont dit oui à la LEO (loi sur l’enseignement obligatoire). Dans le même temps, l’initiative «Ecole 2010 – Sauver l’école» était refusée par 55,5 % des votants. Petite analyse.
Le tableau ci-dessous synthétise les résultats de la votation.
Je souhaite mettre en avant les points suivants.
Tout d’abord, le rejet de l’initiative «Ecole 2010 – Sauver l’école» est clair et net. Pas de marche arrière et c’est heureux.
Ensuite, le résultat de la LEO est à observer en lien avec la question subsidiaire. En effet, et c’est l’élément le plus curieux des résultats, en cas de double oui, aucun des deux objets ne recueillait une majorité de votants. La «faute» en revient au pourcentage très élevé de «sans réponse» à la question subsidiaire (plus de 7% du corps électoral).
Deux explications possibles à cela. Premièrement, certains prônaient le double oui. Restait la question subsidiaire et une certaine dispersion des voix de ces électeurs entre les deux projets. Cependant, cela n’explique pas tout. En effet, entre la première question et la question subsidiaire, l’initiative «Ecole 2010 – Sauver l’école» ne récolte qu’un 1% de vote supplémentaire. Le contre-projet aurait alors dû obtenir 51% de suffrages favorables. D’où une deuxième explication : certains autres auraient effectué un vote tactique. Favorables au double non, ils auraient voté oui au contre-projet devant le risque qu’Ecole 2010 soit acceptée, mais une partie d’entre eux se seraient néanmoins abstenus lors de la question subsidiaire. En conséquence, le double-non n’a certainement pas été loin de l’emporter.
Cela nous amène au rôle du sondage électoral effectué deux semaines avant la votation par le journal 24 Heures et la chaîne La Télé. Celui-ci donnait alors l’initiative gagnante avec 56% des suffrages, mais un grand nombre de sondés indiquait être indécis. Personnellement, je pense que ce sondage a été favorable aux partisans de la LEO, car, devant le risque d’un succès de l’initiative, certains électeurs sceptiques devant la LEO, et plutôt favorables à un double non, ont modifié leur vote. D’autre part, la hausse de la participation en fin de campagne seulement montre que les électeurs ont été dubitatifs longtemps face aux deux projets présentés.
Au final, c’est certainement la volonté de ne pas chercher les solutions de demain dans l’école d’avant-hier qui a forcé la décision. Il faut aussi souligner la force d’un compromis politique forgé d’abord au sein du Conseil d’Etat, puis au sein du Grand Conseil vaudois.
Je note aussi que le Centre patronal vaudois vient de perdre coup sur coup deux votations importantes sur les PC familles et sur Ecole 2010. Il convient de s’interroger sur la légitimité du Centre patronal à employer les cotisations de ses membres dans de telles campagnes politiques où son idéologie plus que les véritables questions économiques lui tient lieu de boussole.
Un dernier point concerne l’implication d’Anne-Catherine Lyon dans la campagne. La pugnacité de la ministre socialiste où elle jouait grandement la suite de sa carrière politique a certainement joué un rôle positif. Les électrices et électeurs attendent qu’un magistrat s’implique et défende ses projets. La campagne lui a surtout permis de modifier son profil de technocrate ou de ministre (trop) consensuelle et terne. Elle y gagne aujourd’hui une nouvelle dimension.
Par ailleurs, la LEO reste, à mon avis, plus un vote de raison que de passion. Saura-t-elle réduire une querelle scolaire que l’initiative tentait de relancer ou ne représente-t-elle qu’une trêve avant de nouveaux déchirements? Dans tous les cas, le modèle scolaire réactionnaire recule en ce dimanche de votation. C’est la meilleure nouvelle du jour.
Affaire DSK: ce que pensent les femmes (et Martine Aubry) | Slate
Pour Slate, Dominique Strauss-Kahn est un agent (involontaire) du changement culturel. Ce qui s’est passé dans la chambre 2806 du Sofitel de New York laissera plus de traces sur l’évolution des mœurs que sur le cours de la vie politique.
«L’affaire DSK augure donc davantage des évolutions des mentalités quant aux rapports hommes-femmes qu’un effondrement politique de la gauche. Certes, comme disent les sondeurs qui n’insultent jamais l’avenir, il va falloir suivre la maturation qui s’exerce dans les esprits. Or, que pensent les femmes en leur for intérieur de cette affaire? Un rapport sexuel, exécuté en sept minutes, entre deux personnes qui ne se connaissaient pas auparavant, et situés dans des statuts sociaux fondamentalement dissymétriques?
Un rapport qui, selon les avocats de DSK, est consenti, qui donc n’est ni un viol, ni un acte rémunéré –en d’autres mots, une impulsion réciproque? Pour une femme (et sans doute aussi un homme), ce tableau laisse pantois. Incrédule.»
Source : Affaire DSK: ce que pensent les femmes (et Martine Aubry) | Slate.