« Washington d’Ici » est le podcast des radios francophones publiques installées à Washington. Les correspondants de franceinfo, la RTBF, Radio Canada, la RTS et RFI vous y racontent la campagne pour l’élection présidentielle américaine de 2020.
— À lire sur www.rts.ch/info/monde/10837221–washington-d-ici-le-nouveau-podcast-des-medias-francophones-publics.html
politis
« Pour l’image des Etats-Unis, il y aura un avant et un après octobre 2019 »
En l’espace de quelques jours, le locataire de la Maison Blanche a réduit à zéro la valeur de la parole de Washington. Il a montré qu’un engagement dont dépend la vie de centaines de milliers de personnes peut être rayé d’un tweet. « Ils nous ont fait confiance et nous avons trahi cette confiance, a confié au New York Times un officier américain qui avait travaillé aux côtés des Kurdes dans le nord de la Syrie. C’est une tache sur la conscience américaine. »
Quels que soient les efforts de rétropédalage ou les manœuvres de rattrapage d’autres structures du pouvoir américain, on aurait tort de sous-estimer l’impact de cette volte-face : pour l’image des Etats-Unis, il y aura un avant et un après octobre 2019.
Elizabeth Warren a tout à gagner de la procédure d’impeachment
Éclaboussé par “l’affaire ukrainienne”, Joe Biden perd du terrain face à la sénatrice du Massachusetts dans la course à l’investiture démocrate en vue de l’élection présidentielle de novembre 2020.
Elizabeth Warren a pris la tête de la course à l’investiture démocrate le jour même du lancement de la procédure de destitution de Donald Trump : c’est là pure coïncidence, mais la coïncidence est jolie.
La sénatrice du Massachusetts combat un “système truqué” qui sert les élites fortunées. Elle dénonce l’alliance mondiale entre “autoritarisme et capitalisme corrompu” qui pousse les États-Unis sur la pente glissante de la kleptocratie.
Trump est menacé d’être destitué précisément pour tout ce qu’Elizabeth Warren dénonce, ce qui tient déjà de l’aubaine pour elle. Alors quand Joe Biden, son principal adversaire à la primaire, se retrouve lui aussi dans la tourmente, cela ressemble à une manne providentielle.
-A lire : Elizabeth Warren a tout à gagner de la procédure d’impeachment
Un président instable en train de perdre pied | Le Devoir
Placé depuis le 23 septembre dernier par les démocrates face à une enquête pouvant mener à sa destitution, Donald Trump perd depuis chaque jour un peu plus les pédales en multipliant les déclarations, sur Twitter comme devant les caméras, qui témoignent autant de son manque de jugement que de l’état de panique dans lequel il semble être entré. Les propos ont oscillé entre l’agressivité, la menace, la violence et l’incompréhension d’une fonction qui est pourtant la sienne.
— À lire sur www.ledevoir.com/monde/etats-unis/564188/un-president-instable-en-train-de-perdre-pied
Comment renaissent les partis
À propos de : Jennifer Cyr, The Fates of Political Parties : Institutional Crisis, Continuity, and Change in Latin America, Cambridge
Les partis politiques sont mortels, mais peuvent aussi renaître. À quelles conditions ? C’est ce que s’efforce de découvrir Jennifer Cyr à partir d’une analyse comparée de cas pris dans trois pays andins.
Selon Jennifer Cyr, un parti est en mesure de survivre s’il peut encore présenter des candidats lors d’élections locales a minima, et si le discrédit qui l’afflige n’a pas eu raison de sa capacité à alimenter le débat d’idées. Idéalement, un parti en souffrance doit pouvoir combiner ces deux atouts : demeurer visible auprès des électeurs et audible dans l’espace public. En d’autres termes, il lui faut rester compétitif et influent, s’il veut un jour prétendre à la « renaissance partisane » (party revival). À défaut de recouvrer la place politico-électorale qui était la sienne au niveau national (définition de la « renaissance »), un parti d’envergure peut aussi se contenter d’une forme de « récupération partisane » (party recovery) ; auquel cas et à la condition que les coalitions soient constitutives du fonctionnement parlementaire, il passe du statut de protagoniste central du système politique à celui d’acteur pivot ou de « faiseur de rois » (king maker).
Dans les cas extrêmes où ni le repli sur les fiefs n’est possible, ni la conservation de l’étiquette partisane souhaitable, la réinvention (réinvention) peut être envisagée. Pour Jennifer Cyr, la réinvention a surtout pour effet d’accentuer la fragmentation partisane et de complexifier l’offre politique.