À propos de : Jennifer Cyr, The Fates of Political Parties : Institutional Crisis, Continuity, and Change in Latin America, Cambridge
Les partis politiques sont mortels, mais peuvent aussi renaître. À quelles conditions ? C’est ce que s’efforce de découvrir Jennifer Cyr à partir d’une analyse comparée de cas pris dans trois pays andins.
Selon Jennifer Cyr, un parti est en mesure de survivre s’il peut encore présenter des candidats lors d’élections locales a minima, et si le discrédit qui l’afflige n’a pas eu raison de sa capacité à alimenter le débat d’idées. Idéalement, un parti en souffrance doit pouvoir combiner ces deux atouts : demeurer visible auprès des électeurs et audible dans l’espace public. En d’autres termes, il lui faut rester compétitif et influent, s’il veut un jour prétendre à la « renaissance partisane » (party revival). À défaut de recouvrer la place politico-électorale qui était la sienne au niveau national (définition de la « renaissance »), un parti d’envergure peut aussi se contenter d’une forme de « récupération partisane » (party recovery) ; auquel cas et à la condition que les coalitions soient constitutives du fonctionnement parlementaire, il passe du statut de protagoniste central du système politique à celui d’acteur pivot ou de « faiseur de rois » (king maker).
Dans les cas extrêmes où ni le repli sur les fiefs n’est possible, ni la conservation de l’étiquette partisane souhaitable, la réinvention (réinvention) peut être envisagée. Pour Jennifer Cyr, la réinvention a surtout pour effet d’accentuer la fragmentation partisane et de complexifier l’offre politique.
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