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politis.ch

Regard sur la politique par Lyonel Kaufmann, socialiste boéland*

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août 1, 2008 by Lyonel Kaufmann 3 commentaires

Histoire suisse: Et si le Pacte de 1291 était un faux?

Hier soir, c’était l’heure du cortège aux flambeaux à La Tour-de-Peilz. Soudain, la question posée à l’historien: que s’est-il passé le 1er août 1291? que fête-t-on? Question éminement piège entre la mythologie politique et la réalité historique. D’autant que le journal Le Temps du 31.07.2008 se fait l’écho des thèses de l’historien médiéviste Roger Sablonier qui révise l’histoire des trois cantons fondateurs —mais de quoi en 1291?— jusqu’à affirmer que la Suisse primitive comme berceau de la Confédération n’a pas existé. Et qui nous pose la question: et si le Pacte de 1291 était un faux? Cette question fait l’objet du premier volet de ma série de l’été consacrée à l’Histoire suisse.
 
Bon les historiens savaient déjà depuis longtemps que le Pacte de 1291 n’avait rien d’extraordinaire ou d’exceptionnel. D’abord, il avait été retrouvé par hasard en 1724 après avoir été cité une première fois vers 1530 soit près de 150 ans après les faits. Ensuite, les Waldstaetten n’avaient pas été les seuls à produire ce type de document à la mort de Rodolphe de Habsbourg et c’était une pratique courante à la mort de l’Empereur. Enfin, les soucis exprimés par ces communautés portaient plus sur la sécurité économique de la voie commerciale du Gothard que sur la sécurité extérieure et il ne parle ni de liberté, ni de résistance.  
Bon depuis le temps aussi, tout le monde devrait savoir que les histoires de Guillaume Tell et du serment du Grütli ne sont que des mythes et n’ont aucune réalité historique. De même que la fête nationale et le choix du premier août datent de 1891.
Bon mais tout ceci n’a pas beaucoup fait évolué la connaissance du grand public et du monde politique. D’autant que comme le disait Hans Ulrich Jost, mon estimé professeur d’université, l’histoire suisse et son historiographie** ont toujours été sous l’influence du politique:

« L’impact du discours politique sur l’historiographie suisse ne date pas seulement des temps modernes, […]. En effet, l’identité nationale de la Suisse moderne [qui naît en 1848] est en premier lieu de caractère politique. Face aux Etats nationaux exprimant leur identité par un concept culturel qui relève de la langue, d’un espace géo-culturel et même de la race, l’Etat fédéral du XIXe siècle s’est vu contraint de fonder l’esprit national sur le discours politique. La nation suisse, manquant d’un concept culturel cohérent, se réfère à la volonté politique. A l’histoire donc de trouver des valeurs traditionnelles, voire mythiques, conformes au discours politique. A partir de cette conjonction, l’historiographie est devenue davantage le corollaire du développement politique. »
Jost H. U. (2005). «L’historiographie contemporaine suisse sous l’emprise de la Défense spirituelle». In A tire d’ailes. Contributions de Hans Ulrich Jost à une histoire critique de la Suisse. Lausanne Antipodes, p. 174

Mise en place par des historiens radicaux dès le XIXe siècle (Dierauer et Dändliker), cette histoire politique est reprise par les historiens des années 1930 et vulgarisée par ceux des années 1950 et 1960 qui  accentuent les légendes de la création de la Confédération « afin de mieux s’inscrire dans l’idée de la Défense spirituelle ». [idem, p. 175]
La remise en cause de cette hagiographie historique (l’hagiographie étant l’histoire d’un-e saint-e, faite pour permettre sa canonisation en regroupant notamment les miracles fait-e-s par lui) date de l’après-guerre, mais sera en premier lieu l’oeuvre d’écrivains suisses, avec en tête de liste Max Frisch et Friedrich Dürrenmatt. Pour le grand public, il faudra attendre la publication de la Nouvelle Histoire de la Suisse et des Suisses en 1982 pour que soit portée à sa connaissance les changements apportés l’histoire de cette période par les travaux universitaires de nos historiens.
Mais personne jusqu’à présent ne s’était intéressé à l’authenticité des documents phares de cette Suisse primitive. Or, comme le relate le journal Le Temps dans son édition du 31 juillet sous la plume de l’excellente Catherine Cossy, un nouveau livre de l’historien Roger Sablonier (Professeur d’histoire à l’université de Zurich de 1979 à 2006), publié en Suisse alémanique, non seulement fait des fiers Waldstätten épris de liberté des ancêtres imaginaires, mais conteste l’authenticité de deux documents principaux : le Pacte de 1291 et le Pacte de Brunnen de 1315:

«Maintenant que l’on a une autre manière d’aborder les sources écrites, que l’on accepte qu’elles ont avant tout un caractère symbolique, car rédigées après coup pour justifier des rapports de pouvoir, c’était le moment de présenter une synthèse sur cette époque.»


Ainsi, une analyse au carbone 14 d’un minuscule fragment du Pacte de 1291 réalisée par l’Institut de physique des particules de l’EPFZ révélerait que celui-ci pourrait avoir été rédigé en 1309. De même;

«La Charte de Brunnen, qui renouvelait l’alliance des Confédérés après la bataille de Morgarten en 1315, et dont on n’a jamais douté de la date originale jusqu’à maintenant, est écrite sur un parchemin datant au minimum de la fin du XIXe siècle. Comme certains privilèges impériaux, conservés précieusement aux côtés du Pacte fédéral dans le musée de Schwyz, ces textes ont été généralement écrits ou recopiés et arrangés après coup par ceux qui détenaient le pouvoir pour justifier de leurs prétentions.» (Le Temps)

Comme l’indique l’historien Jean-Daniel Morerod, professeur à l’Université de Neuchâtel,  interrogé par Le Temps:

Alors que le caractère particulier de la Suisse se trouve aujourd’hui confirmé par son refus d’entrer dans l’Europe, c’est précisément à ce moment-là que la légitimité du Sonderfall disparaîtrait. Cela a des conséquences pour le pays: le cas particulier que nous vivons aujourd’hui est moins séduisant. On perd la caution des ancêtres. C’est une perte au niveau symbolique. On atteint à l’idée mythique d’une continuité dans l’esprit de résistance et de liberté. 

L’occasion aussi pour la Suisse de faire véritablement un travail d’histoire dont une des premières conséquences pourrait être de réévaluer son rapport et la place accordée à l’étranger dans sa construction. Ceci fera l’objet du deuxième épisode de notre série de l’été: 

Sans la France, la Suisse aurait-elle pu voir le jour?

Que cela ne vous empêche pas, si le temps vous le permet, de participer ce soir aux festivités du premier août dans votre région…
 
Notes:
* Pour les personnes intéressées, la lecture du livre de Jean-François Bergier (1988) Guillaume Tell. Paris: Fayard apportera tous les éclairages voulus non seulement sur le mythe de Guillaume Tell, mais sur la soi-disant Naissance de la Confédération en 1291. 
** L’historiographie désigne l’histoire de l’écriture de l’histoire. Érigée en spécialité de la discipline historique, l’historiographie présente généralement le regard d’un historien sur ses prédécesseurs et sur leur travail.
Légende et source de l’illustration: La mère patrie Helvétie danse avec ses filles, les cantons, sur la prairie du Grütli. Cette carte postale datée de 1900 et déposée aux archives du canton de Schwyz fait partie de cette iconographie qui exalte le mythe fondateur du Grütli. Comme il se doit, Uri, Schwyz et Unterwald sont au centre . (photo: Hier & JetztVerlag für Kultur und Geschichte)

Ouvrage: Roger Sablonier (2008) Gründungszeit ohne Eidgenossen. Zurich: Verlag hier+ jetzt. Voir aussi Swissinfo: http://www.swissinfo.ch/fre/swissinfo.html?siteSect=43&sid=9404117

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juillet 30, 2008 by Lyonel Kaufmann 7 commentaires

Série de l'été : où en est-on aujourd'hui avec le Web 2.0?

Dans la torpeur estivale, presque une série de l’été, plusieurs commentateurs/blogueurs s’interrogent sur l’état de la situation concernant le web 2.0 (l’internet coopératif et libre pour faire court).

  • Faut-il encore bloguer ou le web 2.0 s’essouffle-t-il? s’interroge Olivier Le Deuff dans Le Guide des égarés (http://www.guidedesegares.info…) 
  • Pour Narvic (Novövision) Le Web 2.0 est une bulle qui se dégonfle lentement  (http://novovision.free.fr/?Le-…
  • André Gunthert (Actualités de la Recherche en histoire visuelle) répond à Narvic avec Les chats, les marmottes et les fins de la participation (http://www.arhv.lhivic.org/ind…)
  • Ce dernier billet engage Narvic à préciser sa pensée dans un commentaire du billet d’André Gunthert:

    « J’ai peur que nous surfions, en partie du moins, sur un malentendu : mon billet s’adresse à ceux qui nous ont dit que tout ce que les gens plaçaient sur internet s’appelait de l’UGC, que ces contenus allaient remplacer ceux produits par les vieilles industries de la culture et des médias, que c’était une révolution démocratique où les méchants seraient remplacés par des gentils, et que de surcroît le promoteur de ce merveilleux programme se faisaient fort de se faire beaucoup d’argent dans cette opération. C’est ça le message du Web 2.0, et je l’ai bien entendu. Et c’est ce message là, pure idéologie, qui se dégonfle à mon avis. A ma grande satisfaction.
    Il n’y a pas de nature démocratique des réseaux, sauf dans la « religion » de Saint-Simon. Il n’y a pas de « révolution internet », pas de tables rase et de lendemains qui chantent, mais des pratiques qui changent, émergent ou s’adaptent… » 

    Les 26 commentaires chez Narvic et les 8 chez André Gunthert (au 20.07.2008 à 21h59) démontrent de l’utilité que peut prendre les outils du Web 2.0 dans le débat autour des enjeux de la participation au sein des réseaux. Plus tous ceux qui lisent sans commenter, mais qui se nourrissent du débat, se réservant peut-être pour une prochaine intervention ici ou ailleurs… 
    Par ailleurs, la qualité de ces différents articles démontrent que les séries de l’été ne sont pas forcément nunuches et décervelantes… bien au contraire. Effet du Web 2.0?
    Bonnes lectures.

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    juillet 29, 2008 by Lyonel Kaufmann 12 commentaires

    E-démocratie et comportement des internautes

    Au retour de mes vacances, un message m’attendait sagement dans ma boîte de courrier électronique. Une étudiante de l’université de Genève m’interpellait:

    Je suis étudiante à l’Université de Genève et dans le cadre de mon travail sur l’e-démocratie, je dois, entre autre, analyser le comportement des internautes lors des discussions sur les forums, les blogs etc.
    N’ayant pas la possibilité de savoir le nombre de messages offensifs ou bien hors sujet, surtout sur les discussion politiques, je me permets de vous demander si vous pouvez m’aider soit avec les statistiques que vous pouvez avoir sur le pourcentage des messages effacés par vous sur ce site, soit avec un avis personnel.

    Je publie donc ce billet puisque la démarche concerne ce site avec les informations que je lui ai fournies. Cependant, ces informations sont fort partielles puisqu’elles ne concernent que mon site et en publiant ce billet j’incite les lecteurs-blogueurs de ce blog à répondre aussi aux interrogations de cette étudiante soit en postant un commentaire faisant part de leur expérience relativement à leur blog, soit en publiant à leur tour un billet comparable sur le leur en ajoutant un trackback vers ce billet. De la sorte, cette étudiante disposera d’un panel de réponses plus intéressantes.
    Tout d’abord, et en préambule, je préciserai peut-être que les commentaires de mon blog sont modérés, c’est-à-dire que les commentaires des nouveaux visiteurs ne sont pas publiés automatiquement. Cependant, une fois qu’une personne a eu un de ses commentaires approuvés, ses commentaires sont ensuite directement publiés. La raison principale de cette façon de faire réside dans le nombre important de spams arrivant sous forme de commentaires. Depuis avril 2005, je peux en estimer le nombre à près de 50’000 tournant évidement essentiellement sur le renvoi vers des sites pornos ou de vente de produits de type viagra ainsi que des sites lançant le téléchargement d’exécutables pour windows comportant des virus. C’est de cette forme d’agression que mon site aurait le plus à souffrir si je ne modérais pas les commentaires.
    Cependant, je pense que le fait que les commentaires ne soient pas directement publiés joue un rôle « préventif » au même titre du fait que les commentaires ne puissent pas être anonymes. Donc, une fois les spams filtrés automatiquement par un programme interne, je n’ai, à mon avis, que peu de messages que vous qualifiez d’offensif (quoiqu’il me manque la définition de ce que vous qualifiez d’offensif). Actuellement, j’ai publié 429 articles/billets et j’ai validé 500 commentaires. Les commentaires non validés de ma part sont quasi inexistants. J’ai le souvenir d’avoir modéré un commentaire en supprimant des passages, car je les considérais comme diffamatoires et je l’ai indiqué comme tel lors de sa publication (c’est ici : https://www.politis.ch/carnets/2007/04/03/une-compostiere/). Récemment, j’ai finalement considéré que les commentaires d’un supporter d’Hillary Clinton s’apparentaient plus à du spam qu’à de véritables commentaires (mais j’ai d’abord publié ses premiers commentaires). Reste certainement le cas de 2/3 autres commentaires non signés ou hors de propos avec le billet publié.
    Comment puis-je alors expliquer la quasi absence de messages offensifs sur mon blog? Quelques modestes pistes:

    • comme indiqué précédemment la modération a priori et non a posteriori joue sûrement un rôle non négligeable;
    • les lecteurs de blogs politiques lisent avant tout les blogs partageant des opinions semblables, comparables aux leurs;
    • les lecteurs de blogs politiques laissent peu de commentaires en général et sont peu familiarisés avec la philosophie du commentaire et des blogs : à ce sujet, les commentaires sur mon blog sont avant tout le fait d’autres blogueurs et pas forcément de blogueurs politiques;
    • c’est un nombre extrêmement limité de blogs qui recueille énormément de commentaires… et ce blog n’en fait pas partie;
    • certains sites ou blogs permettant le dépôt de commentaires servent de réceptacle privilégié aux messages que je qualifierai d’offensif et, dans le paysage romand actuel, ce serait plutôt le site du journal Le Matin qui jouerait ce rôle en raison de la politique rédactionnel tant du journal qu’en raison de sa politique de modération des commentaires postés sur son site (voir à ce sujet: Le Matin : un hôpital qui se fout de la charité ! ainsi que Le blog politique de Fabien Fivaz: Commentaires à caractère raciste sur le site du Matin (II)).

    Pour prolonger votre réflexion, je vous renvoie encore sur des articles récents qui apportent des éclairages sur la pratiques larges et pas forcément limitées aux blogs politiques des commentaires sur les blogs ou sites le permettant :
    La participation en ligne ? 0,075% des lecteurs ! – novövision

    « Le site Rue89 joue la vérité des chiffres, et c’est tout à son honneur. Il a laissé un étudiant en statistiques analyser en profondeur ses statistiques d’utilisateurs et surtout, ce qui est bien plus rare, celles des commentateurs. On trouve dans les résultats de cette recherche une confirmation, mais aussi une surprise, qui bat en brèche le fantasme du web-agora, expression de la démocratie directe. On savait déjà que moins de 1% des lecteurs d’un site font des commentaires (pour Rue89, c’est 0,75%). La surprise c’est que 80% des commentaires sont postés par seulement 10% des commentateurs, soit au final : 0,075% des lecteurs ! Au delà de la réalité de l’« enjeu participatif », qui semble largement fantasmé, la question de la représentativité d’une « commentosphère » à la surface aussi réduite se pose aussi… » 

    Une des dernières polémiques française autour des blogs influents (où on trouve de beaux exemple de messages offensifs) : Versac c’est fini et Ce que Versac m’a appris.
    Pour résumer aussi ma pensée concernant les messages qui seraient soit offensifs, soit hors-sujet, voici les éléments qui entrent en ligne de compte lorsque je modère les commentaires sur mes blogs:

    • je dois pouvoir identifier le commentateur (nom, adresse email, voire l’adresse de son site/blog) de manière superficielle (le cas échéant je vois comment les choses évoluent comme dans le cas de ce supporter d’Hillary Clinton);
    • le commentaire doit se référer d’une certaine manière à l’article publié (le doute profitant dans un premier temps et dans tous les cas au commentateur);
    • j’ai la responsabilité éditoriale de ce blog et des commentaire qui sont publiés; si j’estime que le commentaire contrevient au cadre légal (diffamation, commentaires racistes, …) je ne publie pas le commentaire ou une partie de celui-ci et j’indique alors pourquoi.

    Il incombe maintenant aux lecteurs-blogueurs de ce blog de poursuivre la discussion… d’avance merci.

    Classé sous :politis

    juillet 18, 2008 by Lyonel Kaufmann 1 commentaire

    Les séries de l'été de politis.ch

    C’est la pause estivale. Enfin, pas tant que cela lorsque je regarde le temps. Toujours est-il que le rythme ralentit et que c’est le temps des séries de l’été et de l’information un peu en creux. Pour politis.ch, c’est aussi le temps des vacances et des parutions irrégulières.
    Cependant vous ne savez pas trop que faire? Quelques propositions de série de l’été.
     
    – si vous aimez le sport, c’est le temps du Tour de France et donc des affaires de dopage. Ca tombe bien, elles font la une de l’actualité depuis quelques jours. Jusqu’à hier, c’était du menu fretin. Avec Riccardo Ricco, c’est plus sérieux, mais c’est toujours avec de la bonne vieille EPO, une nouvelle variante certes, mais faut pas charrier non plus. Sûr que les Cadel Evans, CSC, Denis Menchov fonctionnent au plus perfectionné, à l’indécelable. On ne prête qu’aux riches* dont ne faisaient pas partie les Saunier-Duval. Mais sait-on jamais. 
     
    *Preuve en est d’ailleurs que le cyclisme est un sport de pauvres. Ainsi Christophe Brissonneau, sociologue, vient de remettre un rapport au Parlement européen sur le dopage dans le sport professionnel et indique au journal Le Monde qu’« «Il vaut mieux être footballeur dans un ancien pays de l’Europe de l’Est que cycliste en France».
     
    – si votre conscience écologique vous interpelle, il vous est également possible d’allier amour du sport propre et écologie en suivant l‘AlterTour de la Biodiversité Cultivée pour unePlanète Non-dopée.
    – si vous aimez l’armée suisse, Samuel Schmid vous fera, à coup sûr, tordre de rire cette année. Après les tristes affiches de moutons noirs, c’est une farce tragi-comique qui nous est servie cet été par la droite nationaliste suisse. Même l’ancien parti de Samuel Schmid reste sans voix. Si seulement ces histoires étaient arrivées avant pour pouvoir le virer, mais il est déjà parti… presque à l’insu de son plein gré.
     
    – si vous aimez les médias, vous n’aimez pas Le Matin et vous avez bien raison. Vous vous doutiez de son intérêt, de sa pente naturelle à faire le lit de l’UDC, du populisme et du racisme. Là aussi, vous aviez raison: Le Matin : un hôpital qui se fout de la charité !).
    Et si demain Google proposait d’héberger les rédactions de tous les journaux sur ses propres plates-formes, comme il le fait déjà avec ses blogs ? Et gratuitement en plus. Rien de plus simple. Certains y pensent déjà chez Google et le font savoir… sur le blog de Jeff Jarvis ! C’est une bombe relatée par Novövision (Google est le seul avenir du journalisme).
     
    – si vous aimez l’histoire, la crise des subprimes et plus largement de l’économie mondiale rappelle à votre souvenir la crise des années 30 et l’après-Krach de Wall Street. En 1929-1930 également on vous assurait que cela n’était qu’une crise financière, mais que l’économie réelle allait bien. De toute façon, les monétaristes à la Milton Friedman disposaient depuis lors des outils pour éviter ce genre de catastrophe. John Kenneth Galbraith n’était qu’un vieux ringard, vous pensez donc. 
    On rigole un peu moins depuis que les organismes de refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae ont connu une déroute boursière devant une montée des inquiétudes des marchés sur leur capacité à faire face à leurs engagements. Triste ironie du sort pour Fannie Mae qui est un organisme créé en 1938 par l’administration Roosevelt dans le cadre du New Deal pour permettre l’accession à la propriété de gens relativement modestes.
    Sur le sujet, vous ne manquerez pas de lecture:
    – après avoir jeté tous vos livres de Milton Friedman, relisez d’abord John Kenneth Galbraith (1908-2006) et son ouvrage de 1954La Crise économique de 1929. Anatomie d’une catastrophe financière;
    – complétez avec les articles de la revue Alternatives Economiques consacrés à Keynes (Keynes, toujours actuel);
    – relisez mon billet Crise, panique boum d’août 2007;
    – prolongez avec les articles du blog OuVertures.info sous la rubrique économie ou subprime;
    – consolidez avec quelques aspects pratiques et un choix d’autres lectures proposés par l’article Crise des Subprimes de Wikipedia;
    – terminez par cet article de mars 2008 qui montre le tournant de la pensée lorsque «soudain» aux Etats-Unis le vocabulaire et la psychologie de l’époque de la Grand Dépression a commencé à se répandre et où le comportement de Georges W. Bush et de son administration se sont rapprochés de celui du président Hoover et de l’administration d’alors dans un aveuglement et une paralysie de la pensée, issus de la théologie du marché. La pensé paralysée (dedefensa.org).
     
    – si vous aimez la lecture, peut-être que les ouvrages que j’emporte sur les plages vous inspireront… ou pas:
    imgres.jpg Olivier Meuwly (2007) Les penseurs politiques suisses du 19e siècle. Les combats d’idées à l’origine de la Suisse moderne. Lausanne: Le savoir suisse 
    Ou la pensée politique suisse du 19e siècle, vu au travers d’un (dernier?) historien radical.
     
    imgres.jpg Michael Collins (2007) La vie secrète de E. Robert Pendleton. Paris: Points-Seuil 
    Après le suicide bâclé du professeur Pendleton, écrivain raté sur le point de perdre sa chaire de Creative Writing, Adi, l’une de ses étudiantes rongée par la culpabilité, s’installe chez lui pour jouer les gardes-malades. Elle découvre dans la cave un livre écrit par Pendleton des années auparavant. Immédiatement elle perçoit dans Le Cri un chef d’œuvre où « Nietzsche rencontre Charles Manson ». Adi s’associe avec l’ennemi intime de Pendleton pour le faire republier. Le succès est immédiat. Un seul détail la trouble : l’effroyable meurtre d’une adolescente relaté dans Le Cri ressemble étrangement à un crime jamais élucidé, qui eut lieu dans la région quelques années plus tôt… Simple coïncidence ? Ou bien Pendleton aurait-il quelque lien trouble avec ce macabre fait divers ?
     
     Elsa Osorio (2007) Tango. Paris: Points-Seuil 
    Au Latina, un café parisien, Luis invite Ana à danser un tango. Passionnés parla danse argentine, ces deux inconnus découvrent qu’ils ont en commun une histoire. Leurs aïeux croisaient déjà leurs pas au rythme du tango, dans le Buenos Aires du début du XXe siècle, avant les dictatures, quand l’Argentine était encore la terre promise d’innombrables immigrants.
     
    imgres.jpg Jay McInerney (2007) La belle vie. Paris: Points-Seuil 
    Ils avaient trente ans et des poussières. Le monde leur appartenait. Ils étaient, disait-on, le plus beau couple de New York. C’était en 1987. Quatorze ans plus tard, Corrine et Russell Calloway ont deux enfants et vivent dans un loft, à TriBeCa. Ce soir-là, ils ont invité des amis à dîner. Nous sommes le 10 septembre 2001. Dans quelques heures, le monde va basculer dans l’horreur. Ce livre n’est pas le roman du 11-Septembre. Il nous parle de ce qui se passe après, quand l’onde de choc de l’attentat du World Trade Center vient percuter des millions d’existences. Une étrange atmosphère se répand, mélange de chaos et de responsabilité collective, d’angoisse et d’euphorie. L’impossible est devenu possible. Désormais, tout peut arriver. 
     
    Sara Paretsky (2007) Chicago, banlieue sud. Paris: Points-Policiers 
    Lorsqu’on demande à la détective privée V.I. Warshawski d’aller fouiner du côté de Fly the Flag, atelier de confection de drapeaux, elle ne s’attend sûrement pas à le voir flamber. Surtout avec un mort en prime, le patron Frank Zamar. Accident ? Incendie criminel ? Warshawski poursuit l’enquête, en plein sud de Chicago, banlieue misérable, où la violence et les gangs règnent en maîtres.  

    Il me reste à vous souhaiter un bel été. A bientôt.

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    juillet 17, 2008 by Lyonel Kaufmann 1 commentaire

    La Tour-de-Peilz – Fête de la musique (21 juin)


    Je profite d’une certaine accalmie estivale pour revenir sur la Fête de la musique (21 juin 2008) et combler mon absence de réactivité à ce moment-là.
    Ainsi pour la première fois, la Fête de la musique se déroulait en commun sur les communes de Vevey et de La Tour-de-Peilz. Depuis 2008, la manifestation est prise en charge par l’Association Ville en musique qui regroupe différentes associations culturelles de la ville de Vevey. Cette association s’est approchée de la commune de La Tour-de-Peilz, et donc du municipal de la culture, pour entreprendre une collaboration. L’objectif était d’installer la grande scène au Parc Roussy. 
    La manifestation a été rendue possible sur la commune de La Tour-de-Peilz grâce au soutien financier de la commission culturelle de La Tour-de-Peilz et du service d’Animation sport et jeunesse. Au sein de l’Association, Sylvain Béné, Animation Sport et Jeunesse, a été la cheville ouvrière pour la coordination avec la commune et les organisateurs. 
    Mis à part le Parc Roussy, la cour du Château et le Temple de La Tour-de-Peilz (orgue) ont également servi de scènes pour des concerts.

    Le cadre offert par le Parc Roussy n’était pas sans rappeler des souvenirs aux festivaliers du festival de Nyon lorsque celui-ci prenait ses quartiers au bord du lac! 
    Quelques photos des concerts du Parc Roussy (Diaporama):

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    *boéland : surnom donné aux habitants de La Tour-de-Peilz

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