L’an dernier, 24 femmes sont mortes en Suisse suite à des actes de violence domestique et 52 autres ont fait l’objet de tentatives d’homicide.
Dans une interview aux journaux de Tamedia parue vendredi, Karin Keller-Sutter soutient un renforcement de la protection des victimes. Elle saluerait une solution consistant à n’équiper plus seulement les agresseurs, mais aussi les victimes d’un appareil technique de surveillance, ou même d’une sorte de pisteur.
Source : https://www.rts.ch/info/suisse/10972093-karin-keller-sutter-tres-preoccupee-par-la-violence-domestique.html
luttes
En Italie, les sardines convergent vers Rome
“Il est vrai que les ‘sardines’ n’ont pas un programme défini, ni une position claire sur des thèmes comme le travail, la lutte contre les inégalités ou l’Europe, mais alors pourquoi ce mouvement grandit-il ? Les ‘sardines’ attirent des personnes pas forcément politisées mais qui participent, animées par des sentiments d’humanité et de répulsion envers une propagande qui mine le vivre-ensemble. Ce mouvement remplit donc un vide, il répond à un sentiment d’égarement et à une demande non remplie de changement.”
— À lire sur www.courrierinternational.com/article/politique-en-italie-les-sardines-convergent-vers-rome
En Andalousie, plongée dans l’enfer des serres de la tomate bio | Le Monde
Campohermoso (Espagne), trois fois la superficie de Paris consacré exclusivement à la culture intensive de fruits et légumes. Des serres, seulement des serres. Un dédale de kilomètres de serres, toutes en plastique. Une marée blanche qui dévore la côte, engloutit les villes et grignote inexorablement la montagne. Sous les serres d’Almeria, la production été comme hiver d’aliments bio se fait au prix d’une surexploitation des ressources humaines et naturelles.
Cette seule image accompagnant l’article du journal Le Monde en dit déjà beaucoup…
La suite de l’article (réservé aux abonnés) : En Andalousie, plongée dans l’enfer des serres de la tomate bio | Le Monde
Elfriede Jelinek : « on ne dévoile pas le racisme ou le sexisme d’une langue en l’édulcorant »
L’auteure de « La Pianiste », Prix Nobel de littérature 2004, enfant terrible de l’Autriche, tient le monde à distance depuis quinze ans. Présence purement numérique, elle publie ses textes tranchants et ironiques sur Internet, et n’accorde plus que de rares interviews – telle celle-ci au journal « Le Monde ».
Vous considérez-vous toujours comme une artiste engagée ?
« Artiste engagée, c’est presque devenu une insulte. Dans leur grande majorité, ceux qui écrivent aujourd’hui revendiquent plutôt le fait d’être politiquement incorrects. Moi aussi, je m’insurge depuis un certain temps contre les dérives de la « political correctness ». Quand on est écrivain, on n’a pas le choix, on ne peut pas faire autrement. C’est un langage trop souvent perverti, qui n’est plus qu’un rituel vide de sens, un apaisement superficiel des rapports sociaux. A bien des égards, il tend à niveler les différences au lieu de les faire éclater au grand jour, tout en se revendiquant de la bien-pensance. Or on ne dévoile pas le racisme ou le sexisme d’une langue en l’édulcorant, ou en inventant d’autres mots parce que les anciens sont usés. Ces mots soi-disant nouveaux ne sont en réalité que des clichés, qui servent à discipliner les gens. Tous ceux qui sont opprimés ont beau le souhaiter eux aussi, ce n’est pas en disant que les Afro-Américains, par exemple, sont des citoyens à part entière qu’ils le deviennent dans les faits. C’est une façon d’édulcorer ou d’euphémiser les rapports sociaux. Que fait-on alors des Nègres, de Genet 1958 ? Ou du Combat de nègre et de chiens, de Koltès Minuit, 1979 ? Ce n’est pas non plus en féminisant la langue que l’on parviendra à l’égalité entre les sexes. Même si c’est très important et que je suis pour, ce n’est qu’une première étape. Il ne faut pas s’arrêter là. Il faut sans cesse faire éclater la plaie pour en faire sortir le pus. »
Source : Elfriede Jelinek : « La rage me submerge toujours autant, sans quoi je n’écrirais pas »
Toni Morrison (1931 – 2019) et le racisme
«La fonction, la très sérieuse fonction du racisme, est la distraction. Il vous empêche de faire votre travail. Il vous pousse à expliquer, encore et toujours, votre raison d’être. Quelqu’un dit que vous n’avez pas de langue, alors vous passez 20 ans à prouver que vous en avez. Quelqu’un dit que votre tête n’est pas correctement formée, alors vous avez des scientifiques qui travaillent pour démontrer le contraire. Quelqu’un dit que vous n’avez pas d’art, alors vous ressortez tout cela. Quelqu’un dit que vous n’avez pas de royaumes, alors vous ressortez tout cela. Rien de tout cela n’est nécessaire. Ils auront toujours à redire.»
— Toni Morrison, écrivaine américaine et récipiendaire du prix Nobel de littérature, s’exprimant en mai 1975 sur le racisme. L’auteure de Beloved, Song of Solomon et Sula avait 88 ans.
Source : La citation du jour | Le blogue de Richard Hétu
Crédit image : Angela Radulescu • CC BY-SA 2.0