Les professeurs Nathan Schneider (@nathanairplaine) et Trebor Scholz (@trebors, le père du concept de Digital Labor) publient sur The Next System Project (@thenextsystem) un intéressant manifeste pour des plates-formes réellement coopératives. Extrait sur le syndicalisme à l’ère des réseaux.
Demain, le syndicalisme coopératif
L’une des sessions de la conférence sur les plateformes coopératives était consacrée aux nouvelles formes de syndicalisme, rapporte Nathan Matias. Walmart, la chaîne de grands magasins américaine, compte 1,2 million de salariés aux Etats-Unis répartis en plus de 4000 magasins. En 2010, Daniel Schlademan, a lancé Our Walmart pour rassembler les employés du géant américain. En utilisant la force des réseaux sociaux (et en s’appuyant sur les 400 000 utilisateurs de Facebook déclarant Walmart comme employeur), Our Walmart a mobilisé des milliers d’employés dans de vastes mouvements de protestation demandant une revalorisation des salaires et est parvenu à ce que Wallmart augmente le salaire horaire minimum de ses employés de 7,5 dollars à 9 dollars. Plus récemment, les employées enceintes de Wallmart ont lancé un mouvement appelé “Respectez le bidon” pour changer les règlementations concernant les femmes enceintes chez Wallmart. Alors que les médecins peuvent demander à leurs patientes de faire attention à elles, la politique de l’entreprise était jusqu’à présent plutôt de pousser les femmes enceintes à prendre un congé sans solde, au risque de perdre leur emploi. La pression sociale exercée par la mobilisation a conduit l’entreprise à enfin reconnaître l’aménagement de conditions de travail spécifiques pour les femmes ayant des grossesses avec des risques de complications médicales. Pour Daniel Schlademan, via les réseaux sociaux, les travailleurs apprennent de nouvelles formes de coordination qui interrogent les syndicats traditionnels à la fois dans l’effet mobilisateur tout en destructurant la capacité de contrôle des structures très organisées qu’étaient les syndicats jusqu’alors.
Michelle Miller de Coworker.org présente cette infrastructure destinée à la coordination des travailleurs d’une même entité, leur permettant d’organiser des campagnes en ligne et d’organiser le réseau d’information de leurs collègues. Mis en place il y a 3 ans, il a permis à des employés d’American Airlines ou de la Wells Fargo de s’organiser. 15 000 employés de Starbucks ont réussi ainsi à se coordonner pour que leur entreprise revoie sa politique consistant à demander à ses employés de cacher leurs tatouages.
Source : Vers des plateformes réellement coopératives | InternetActu
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