Evoquant « l’un des gâchis les plus effroyables… (de) ces dernières années », les libéraux vaudois lancent une offensive contre les pédagogies centrées sur l’élève et demandent au Conseil d’Etat de se déterminer sur les études mettant en cause la pédagogie constructiviste en vigueur dans l’Ecole vaudoise.
Voici donc le Conseil d’Etat vaudois chargé de dire la doxa en matière pédagogique.
Ainsi, un ancien agriculteur, un ex-petit patron d’entreprise horlogère, une docteure en droit, un ex-syndicaliste (et ancien enseignant), un ex-patron d’une société de revente de matériel de seconde main, un ex-responsable financier de la Banque cantonale vaudoise et une ancienne secrétaire de direction se voient intronisés en instituteur national vaudois et en expert scientifique chargé de nous dire la doxa en cette matière !
Et la réponse ne peut être qu’univoque, c’est soit l’une, soit l’autre démarche pédagogique qui détiendrait LA vérité.
Bel exemple de stalinisme !
Mais ce n’est pas tout, à l’appui de leur requête, les libéraux s’appuient sur une une étude québécoise qui vante les mérites des méthodes traditionnelles. Normal puisque dès le départ l’objectif de cette étude consiste à arriver à ce résultat. Nous sommes donc bien loin d’un travail scientifique. Nous ne sommes que dans le champ des idéologues.
Dès lors, tous les moyens sont bons. Et connus :
1) on isole, dans des travaux, des passages épars et très fragmentaires qui vont dans le sens voulu;
2) on tait les éléments de ces mêmes travaux contrebalançant, voire concluant de manière opposée aux passages retenus;
3) on ne référence que les études allant dans son sens (et qui sont généralement aussi partiales ou de parti-pris que soi-même);
4) on s’auto-référence [ce que je dis est vrai puisque je l’ai déjà dit moi-même dans une (des) autre(s) étude(s)].
A cet effet, on lira avec attention l’analyse de cette étude canadienne, analyse faite par Serge Pouts-Lajus et intitulée Fausses preuves.
Et si, au final, « l’un des gâchis les plus effroyables… (de) ces dernières années », ce n’était pas les libéraux vaudois eux-mêmes ?
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