Le temps de la nuit encore profonde. Un sommeil réparateur. Deux jeunes hommes dorment.
Soudain surgissent des policiers. Combien sont-ils? impossible de les compter que les deux hommes sont paralysés, menottés, embarqués manu militari.
Quelques heures plus tard, sans autre forme de procès, ils sont jetés dans un avion spécial. Plus de 1000 km plus loin, les deux hommes -seulement revêtus de leurs habits (ont-ils seulement une veste?)- sont relâchés dans une ville. Pas de valise, pas d’argent, pas de logement, pas d’adresse.
Goulag stalinien? Chili de Pinochet? Escadrons noirs de Colombie? Talibans d’Afghanistan? Coup d’Etat?
Non, policiers suisses obéissant aux ordres venus d’en haut : du canton de Vaud sous mandat blochérien.
Comme dans toutes les prémices de dictature, ils n’auront à chaque niveau que l’excuse à la bouche, cinquante ans plus tard, de n’avoir fait qu’obéir aux ordres.
Cependant, en 2005, année de la commémoration des 60 ans d’Auschwitz, ils ne peuvent plus dire qu’ils ne savaient pas, car l’innommable se cache aussi sous les plis placides de fonctionnaires ayant «juste» fait leur boulot.
Aujourd’hui le fascisme a ouvert une porte en Suisse. Ici une famille privée de deux des siens n’a que les yeux pour pleurer. Et je pleure avec. La colère rentrée, le dégoût à la bouche.
LAUSANNE – Le canton de Vaud a pour la première fois renvoyé de force deux requérants d’asile déboutés issus du groupe dit des «523». Les conseillers d’Etat socialistes et écologiste s’y sont opposés en vain. Au parlement, la gauche a quitté l’hémicycle. Par communiqués de presse interposés, l’affaire a aussi provoqué une rupture de collégialité des socialistes Pierre-Yves Maillard et Anne-Catherine Lyon et de l’écologiste François Marthaler. (source : Edicom)
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