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Regard sur la politique par Lyonel Kaufmann, socialiste boéland*

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avril 13, 2012 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Facebook/Instagram : nouvelle Compagnie des Indes et esclavage numérique?

Pour certains, le rachat d’Instagram par Facebook fait craindre l’apparition d’une nouvelle bulle internet. Mais ce rachat n’est-il pas plutôt l’illustration d’une forme d’esclavage à l’ère numérique et de la politique mercantiliste et colonisatrice du cyberspace social par les nouvelles Compagnies des Indes que sont Google ou Facebook?
Le rachat d’Instagram par Facebook marque les esprits par le montant déboursé de 1 milliard de dollars.
Ce montant joue avec une symbolique (le milliard). C’est aussi 1 milliard pour 30 millions d’utilisateurs inscrits, «vendus» au plus offrant. Tout cela pour une entreprise qui n’avait que 551 jours d’existence publique et 5 millions de clichés publiés chaque jour.
C’est aussi l’équivalent de 1,8 million de dollars de chiffre d’affaire journalier pour un service gratuit et ne gagnant rien par la publicité.

Est-ce pour autant le signe d’une nouvelle bulle internet?

En préambule, ce rachat ne concerne pas qu’internet, mais toute l’industrie du divertissement et de l’information qui se restructure sous l’impulsion du numérique. Ainsi, à titre d’exemple, Marcus Brauchli, le directeur de la rédaction du Washington Post, explique à Libération d’une part que «désormais Internet est le quotidien de référence» et présente, d’autre part, la politique en ligne du journal basée sur la gratuité qui doit lui permettre de développer sa base de lecteurs/utilisateurs. ((« Le quotidien de référence, c’est Internet »)) En elle-même, cette politique n’est guère différente de celle utilisée jusqu’à aujourd’hui par Instagram ou hier par Facebook.

Le numérique a ainsi bouleversé les modèles économiques traditionnels et développe un modèle économique particulier dans le domaine de l’information et du divertissement.
Désormais, il s’agit en premier lieu de développer une base d’utilisateurs qui consomment, mais également produisent du contenu. Plus les utilisateurs sont nombreux et publient des données et du contenu, plus la valeur du service augmente alors que précédemment c’est le contenu produit par ces industries et le nombre de consommateur achetant ce contenu qui formait la valeur d’une société.
ll est important également de développer en premier sa base d’utilisateurs, car, si il y a beaucoup d’élus au départ, le marché se caractérise par son caractère très fortement monopolistique mondialisé à l’exemple de Google comme quasi unique moteur de recherche, Facebook comme LE réseau social des particuliers ou Amazon comme seule librairie en ligne. Cela n’empêche par forcément la fragilité de ces mastodontes comme le démontre la chute rapide de MySpace.

 

N’est-ce pas plutôt l’illustration de l’existence d’un marché aux esclaves numériques?

Ainsi, ce qui se joue sous nos yeux dépasse la seule question d’une éventuelle bulle internet. Il faut poser la question du modèle économique de cette industrie du divertissement et de l’information à l’heure d’internet. Ce modèle est également en lien avec l’aspect de l’internet «libertaire» qui fait partie des «gênes» de l’Internet et explique aussi le modèle des start-up comme Instagram qui tendent, dans un premier temps, à masquer leurs aspects mercantiles.
Le choc entre le modèle gratuit/libertaire et la logique mercantile explique en partie la réaction de nombreux utilisateurs d’Instagram lors de son rachat.
En effet, le rachat met alors en évidence les logiques marchandes sous-jacente du modèle.
Instablack est le mouvement de protestation des utilisateurs d’Instagram.
Photo de sarahonherown
Soudain, les utilisateurs-producteurs sont vendus avec leurs données et contenus. Un marché d’esclaves numériques apparaît. Certains cherchent alors à s’affranchir et à rompre leurs chaînes alors que d’autres restent dans l’illusion de leur libre-arbitre et changent docilement de maître. Pas un seul coup de fouet n’a alors été échangé.

 

Facebook et Google : nouvelles Compagnies des Indes ?

Dans ce cadre-là, les références au rachat d’Instagram par Facebook sont plus à rechercher du côté de la politique de développement des comptoirs sur le continent asiatique et de l’histoire des Compagnies des Indes que de la crise des Tulipes et des bulles spéculatives. ((Une brève histoire des crises financières. Des tulipes aux subprimes))
A ce titre, le rachat d’Instagram est autant une politique de conquête des espaces sociaux numériques en absorbant un concurrent et une menace potentielle qu’une manière de se prémunir devant l’arrivée de nouveaux prédateurs (Pinterest). Pour l’analyste Rob Enderle ((Le Point. fr : http://www.lepoint.fr/high-tech-internet/facebook-s-offre-instagram-pour-un-milliard-de-dollar-10-04-2012-1449877_47.php))
«L’acquisition d’Instagram pourrait valoir des dizaines de milliards de dollars si elle permet à Facebook de garder l’avantage et neutraliser Pinterest.»
Il ne s’agit pas d’oublier non plus la menace d’une autre compagnie dominante aux dents longues (Google). Cette dernière n’est pas sans servir de modèle au rachat d’Instagram. En effet, en 2005, Google avait réalisé une opération similaire et qui est restée dans les annales avec l’acquisition de YouTube pour 1,6 milliard de dollars. Depuis, l’importance prise par la plate-forme vidéo sur le Web et les revenus publicitaires qu’elle génère ne font plus rires les observateurs de l’époque qui s’étaient gaussés d’un rachat à un tel prix.
De plus, ce rachat d’Instagram tombe d’autant plus à pic qu’il intervient pour Facebook préalablement à une nouvelle étape de son développement et de sa propre valorisation financière.
Reste à déterminer auquel des destins des Compagnies des Indes, l’histoire de Facebook s’apparentera-t-elle. Sera-t-elle, face à Google, la Compagnie anglaise des Indes orientales anglaises supplantant la Compagnie néerlandaises des Indes orientales? ((Ces Compagnies sont créée alors que le capitalisme est encore en gestation dans un monde féodal, elles ont inspiré plusieurs grandes caractéristiques des entreprises modernes : le modèle de la société anonyme émettant des actions et obligations ainsi que le modèle de la multinationale implantée dans des pays à l’autre bout du monde. La Compagnie néerlandaise des Indes orientales a fortement contribué à l’Histoire des bourses de valeurs.)) Ou connaîtra-t-elle le triste destin de la Compagnie française des Indes orientales qui disparaît dans le cadre d’un scandale politico-financier en 1793?

 

Etre son propre maître ou choisir de qui nous serons l’esclave?

Dans ce contexte, pour l’internaute, il s’agit bien de maîtriser sa vie numérique et d’être son propre maître plutôt que de choisir de qui il sera l’esclave. ((Firefox ou Google Chrome: Etre son propre maître ou choisir de qui nous serons l’esclave?))
Comme je l’indiquai encore en janvier 2012 ((Le 10 applications web que j’utilise le plus))

J’ai toujours placé au centre de mes préoccupations la question de la maîtrise de cette dernière. Cette préoccupation concerne autant la question de la production de contenu, leur diffusion et leur archivage que celle de la collecte des informations, de leur mise en valeur et de leur conservation. Il en résulte que le choix d’applications Web doit notamment se faire en ayant à l’esprit leur durabilité et la possibilité qu’elles disparaissent du jour au lendemain. Dès lors, il est important soit de pouvoir dupliquer leurs données sur des espaces dont l’internaute est véritablement propriétaire, soit de pouvoir les sauvegarder sur son ordinateur. S’ajoute encore la nécessité lorsque c’est possible de privilégier le choix d’une solution OpenSource.

Si ajoute encore le fait que, du jour au lendemain, un service peut être racheté et vos données être reprises rapidement par un nouveau propriétaire que vous n’avez pas choisi.
La liberté est un bien trop précieux pour la remettre entre les mains de quiconque, fut-il même un maître bienveillant et attentionné. ((Firefox ou Google Chrome: Etre son propre maître ou choisir de qui nous serons l’esclave?))

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avril 13, 2012 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Revue de presse (12 avril 2012)

  • Voyage au coeur de la «génération fauchée» du Portugal | Slate – Précarité accrue, débrouille généralisée, tentation de l’exil: la crise et les mesures d’austérité de la «troïka» ont frappé de plein fouet la jeunesse portugaise, qui peine à y trouver une réponse politique.

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avril 10, 2012 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Revue de presse (9 avril 2012)

  • La campagne ne se joue pas sur le web | Slate – Pour Slate, la campagne présidentielle française ne se joue pas sur le web et la télévision apparaît encore comme le média numéro 1 pour une élection. Internet est un outil de mobilisation, plus que de conviction.

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avril 5, 2012 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

EXCLUSIF. Bettencourt : Courroye savait dès 2010 que des espèces arrivaient de Suisse | Le Point

En1981, Giscard avait eu son affaire Bokassa avec ses diamants, Nicolas Sarkozy a son affaire Bettencourt ainsi que le Karachigate en 2012…

Les transferts d’argent liquide qui relancent l’affaire Bettencourt étaient connus de la justice depuis l’automne 2010. Effectués entre la Suisse et la France, ces mouvements – dont la justice soupçonne que certains seraient liés au financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 – avaient été évoqués par l’avocat genevois de la famille Bettencourt au cours d’un interrogatoire conduit par un juge suisse en présence du procureur Philippe Courroye et de deux policiers parisiens.

via EXCLUSIF. Bettencourt : Courroye savait dès 2010 que des espèces arrivaient de Suisse – Le Point.

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avril 4, 2012 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

#VD2012 : Les résultats du 2e tour au Conseil d'Etat à La Tour-de-Peilz

Après une année électorale intense, je vous propose un dernier coup d’oeil dans la marmite électorale boélande.
Jettons un premier regard sur la participation. Celle-ci s’élève à La Tour-de-Peilz à 40.09% contre au premier tour 44.33%. A titre de comparaison et pour rappel, la participation s’est élevée à 35.82% au niveau cantonal. Nous nous situons donc dans une fourchette haute de participation.
Les résultats des différents candidats à La Tour-de-Peilz sont les suivants :
Vd2012 ce ltp mars
Béatrice Métraux arrive donc en tête comme pour l’ensemble du district de la Riviera. En décembre, elle obtenait 58.2% des suffrages alors qu’en mars elle obtient 55,19% des suffrages. Un score tout à fait comparable si l’on tient compte qu’Emmanuel Gétaz n’était pas présent au deuxième tour en décembre 2011 et du nombre de sièges en jeu. Pour sa part, Nuria Gorrite obtient également un score élevé avec 54.43% des suffrages alors qu’Anne-Catherine Lyon dépasse modestement la majorité absolue. Anne-Catherine Lyon est la plus biffée sur les listes socialistes et vertes.
Sur les listes vertes de La Tour-de-Peilz, Anne-Catherine Lyon obtient même moins de suffrages qu’Emmanuel Gétaz (12 voix pour Anne-Catherine Lyon contre 23 pour Emmanuel Gétaz). Néanmoins, elle compte 270 voix d’avance sur Claude-Alain Voiblet qui plafonne par rapport au premier tour (37.17% et 182 suffrages d’écart avec alors Nuria Gorrite).
Béatrice Métraux, Nuria Gorrite et Anne-Catherine Lyon se situent à La Tour-de-Peilz au-dessus de leur moyenne cantonale.
Pour rappel, les résultats cantonaux :
Vd2012 ce vd mars
Evidemment par effet mécanique, Claude-Alain Voiblet  obtient un moins bon score à La Tour-de-Peilz qu’au niveau cantonal. D’autant plus qu’Emmanuel Gétaz est au-dessus des 10%. Avec 40,5% des suffrages, Claude-Alain Voiblet obtient un score comparable à celui de Pierre-Yves Rappaz au deuxième tour de décembre 2011. Contrairement au premier tour, il ne bénéficie plus de l’effet liste qui le plaçait 5% en dessus du score de Pierre-Yves Rappaz au premier tour de la complémentaire.
Avec 10,83% des suffrages, Emmanuel Gétaz améliore son score du premier tour et obtient un score comparable à celui obtenu au premier tour par Claude Béglé (11,29%). Il est intéressant de noter que sur les 18 listes Vaud libre modifiées, Nuria Gorrite, Anne-Catherine Lyon et Claude-Alain Voiblet obtiennent 8 suffrages et Béatrice Métraux 7. Vaud libre serait effectivement le «vrai» centre à La Tour-de-Peilz.
Au niveau des listes compactes, les listes socialistes et vertes permettent au trois candidates de récolter 1157 suffrages contre 854 pour Claude-Alain Voiblet sur les listes PLR-UDC.
Si on prend maintenant les suffrages obtenus par les candidats sur les listes sans dénomination, les résultats sont les suivants : Béatrice Métraux 151 voix, Nuria Gorrite 90, Claude-Alain Voiblet 106, Emmanuel Gétaz 98 et Anne-Catherine Lyon 90. Au premier tour, les résultats étaient les suivants : Béatrice Métraux 320, Anne-Catherine Lyon 273, Nuria Gorrite 257, Emmanuel Gétaz 122 et Claude-Alain Voiblet 79.
On constate donc plus forte mobilisation et discipline de vote du côté des Socialistes et des Verts. En outre, le nombre de leurs listes augmente au «détriment» des listes sans dénomination. ((Pierre-Yves Maillard obtenait ainsi 527 suffrages sur de telles listes au premier tour alors que les listes sans dénomination sont au nombre de 251 au deuxième tour.))
On constate également que le succès d’Anne-Catherine Lyon à La Tour-de-Peilz repose sur les listes compactes socialistes et vertes. Probablement qu’une partie des électeurs/trices ayant opté au premier tour pour une liste sans dénomination se sont rabattus sur les  listes socialistes ou vertes.
Mon commentaire:
Mes propos de décembre 2011 restent d’actualité. A savoir que l’UDC blochérienne est bien la machine à perdre de la droite et que les électeurs du «centre» (Vaud libre, PDC, Verts libéraux) se posent en arbitre.
S’y ajoute en ce mois de mars la plus forte mobilisation de l’électorat de la gauche et des verts comparativement à l’électorat de la droite hors UDC.

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*boéland : surnom donné aux habitants de La Tour-de-Peilz

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Image parEak K. de Pixabay

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