-
Les décisions prises ce week-end lors de la réunion de l’Eurogroupe marquent-elles le véritable acte de naissance de l’Europe politique? Pour Bernard Maris la réponse est oui. Il détaille quatre décisions essentielles qui vont pour lui dans ce sens.
-
Une action internationale concertée doit absolument être annoncée avant la fin du week-end, avertit Krugman. La spirale destructrice de la liquidation à la baisse risque de plonger l’économie mondiale dans la plus grave récession depuis l’avant guerre. Que faire ? Reprendre et généraliser les mesures décidées par Gordon Brown. Nationalisation partielle de l’ensemble du système bancaire et garantie par l’état des transactions entre banques.
-
La question qui taraude tous les esprits en ce moment est de savoir si nous vivons actuellement une crise ou la crise terminale du capitalisme, un phénomène équivalent à ce qui s’est passé en Russie au début des années 90 quand Eltsine a mis brutalement fin au système communiste.
Samedi, lors du colloque organisé par le MPEP, les économistes présents, tous réunis par leur contestation radicale du système, divergeaient dans la manière de voir la sortie de crise, mais le scénario noir (évidemment) prédominait. Compte-rendu par Malakine -
Articles très fouillé de 2004 dans la revue « Innovation » consacré aux Cycles Kondratieff. En complément de l’entretien du monde avec Wallerstein. «Les cycles Kondratieff sont fort décriés par la plupart des économistes. Il est navrant de constater leur méconnaissance de ce puissant référentiel. A qui la faute ? Principalement à ses plus chauds partisans qui n’ont ni fait un effort didactique sérieux, ni davantage proposé une réflexion critique sur leur outil de base. Pour être crédibles, ne devraient-ils pas se livrer à une épistémologie du cycle long ? La philosophie du cycle, reprise dans le présent article, s’inscrit dans cette double optique : essai descriptif et analyse critique du Kondratieff.»
-
La vision sur les événements d’Immanuel Wallerstein ou le retour d’une analyse marxiste (hétérodoxe) de la crise. Et retour des bons vieux cycles de Kondratieff.
-
L’article de Chris Anderson, l’inventeur de la théorie de la « longue traine », sur l’impact de la crise économique sur les trois modèles économiques du web basés sur la gratuité (« free-based business models ») : 100% publicité, modèle « freemium » ou « économie du don ».
-
Chris Anderson, l’inventeur de la théorie de la « longue traine », passe en revue sur son blog l’impact de la crise économique sur les trois modèles économiques du web basés sur la gratuité (« free-based business models ») : 100% publicité, modèle « freemium » ou « économie du don ». Novövision synthétise les résultats d’Anderson.
-
Pour ces 140 ans, Le Courrier de Genève a initié un forum pour entretenir un débat avec ses lecteurs concernant son avenir. « Le Courrier doit-il devenir hebdomadaire? » est un des sujets initiés par la rédaction. Les réponses des lecteurs dessinent un devenir qui n’est pas sans rapport avec celui ébauché notamment par novövision.
-
C’est bien beau de voir les marchés plonger (aujourd’hui encore, c’est impressionnant), mais quel effet cela a-t-il sur l’économie réelle? C’est-à-dire sur les entreprises, et par ricochet sur les salariés? Les premiers éléments recueillis par Les cordons de la Bourse ne sont guère positifs.
-
EVERYTHING YOU NEED TO KNOW ABOUT THE GLOBAL MONEY CRISIS OF 2007-?. Un exemple du journalisme de liens relativement ici à la crise économique, cher à Novövision.
-
Dans le prolongement de la décision concernant le maintien de l’apprentissage de photographe et des tensions apparues entre les membres romands et suisses-alémaniques, les membres de la section romande de PpS (Photographes professionnels Suisses) ont dissous leur section pour fonder une nouvelle association.
-
La nouvelle est d’importance pour la Romandie et l’école de photographie de Vevey, la Confédération a décidé de ne pas abroger le règlement d’apprentissage et d’examen de fin d’apprentissage de photographe. La mesure est valable jusqu’en 2013.
Propos de crise (5)
Fragments discontinus de crise. Ecrits du bord de l’écran.
Elargissement du spectre temporel d’observation et d’analyse
Comme par rapport à tout événement qui paraît surgir soudainement (comme le 11 septembre 2001), le compte-rendu se fait d’abord en temps réel, minute par minute, heure par heure. Tout le monde a le nez dans le guidon. Puis progressivement l’espace-temporel d’observation s’élargit. Le temps de l’événement laisse sa place au temps de la conjoncture sur dix, vingt ou cinquante ans. Certains élargiront ensuite pour analyser le phénomène en terme de structure, de civilisation (temps de la longue durée). Ces trois temps ont été théorisés par Fernand Braudel.
Il est loisible d’observer dans le traitement de l’actualité concernant la crise financière cet élargissement dans le champ d’observation et d’analyse. Ainsi en un mois, nous sommes passés de la crise des subprimes (Crise des “subprimes” : si vous n’avez toujours rien compris…-Rue89, 3 septembre 2008) à la crise terminale du capitalisme (Immanuel Wallerstein et la crise terminale du capitalisme – novövision, 12 octobre 2008).
En élargissant le spectre, l’événement de 2008 se devra d’être replacé dans une chaîne d’événements soit annonciateurs, soit explicatifs. Bizarrement, à ma connaissance, ce travail n’a pas encore été entrepris* et nous assistons plutôt à l’interrogation de savoir s’il faut rapprocher les événements actuels à la crise de 1929 ou à celle de 1873 (Pas 1929, 1873!), voire même à celle de 1907 (Panic of 1907, article de Wikipedia). Dans ce panorama, une chose paraît établie: 1873 est la première crise internationale de l’économie capitaliste contemporaine (Les crises au XXe siècle).
– Mais bon, me direz-vous, nous sommes en crise, alors qu’importe que la référence soit 1873, 1907 ou 1929.
Pas vraiment. Ne serait-ce que parce que toutes les politiques économiques de crises ont été élaborées à partir de la crise de 1929 et des causes qui l’auraient propagées [voir nos articles de 2007 sur la crise de 1929: Grande dépression et New Deal : 2. Que nous dit l’historiographie? (1)]. Il en est de même concernant les travaux de toutes les principales écoles économiques qu’elles soient libérale, marxiste, keynésienne ou régulationniste (Théories économiques :Macroéconomie, la Documentation française). Pour certaines, les écoles libérales et marxistes ont renouvelé leurs conceptions des systèmes économiques à la lumière de la crise 1929 et de ses suites. Pour l’école keynésienne, celle-ci s’est construite sur l’évolution économique post-1914 au sein de laquelle la crise de 1929 tient une place toute particulière puisque les politiques économiques de sortie de cette crise ont été élaborées sur les fondements théoriques keynésiens. Pour la dernière, l’école de la régulation (Les Théories économiques et la crise de 1973, revue duVingtième-Siècle), celle-ci est née en replaçant la crise de 1973 (la crise du système fordiste de production) en l’analysant à la lumière de la crise de 1929, inscrite il est vrai dans une périodisation couvrant les années 1870 à 1945.
Au niveau des médias et de l’opinion commune, il est loisible de constater que c’est l’interprétation diffusée par les manuels d’histoire scolaire qui s’impose c’est-à-dire, comme nous l’avons observé dans notre article de 2007 (voir ci-dessus), l’interprétation de John Kenneth Galbraith.
Ainsi, la crise économique de 1929 forme un état indépassable de notre pensée en de telles situations et toutes les crises qui sont apparues après 1929 ont été jaugées à cet unique aulne: notamment celles de 1973, 1987 (Krach de 1987 par Eduburse) et 2001 (Crise argentine, article de Wikipedia). En clair, nous n’avons pas (ou n’avons pas identifié) l’éventuel John Maynard Keynes de notre temps. Gênant si nous sommes en présence des signes annonciateurs de l’Apocalypse (La sortie de crise entre scénario pessimiste et apocalyptique) que ne manquent pas de prévoir déjà certains.
*En toute bonne «logique», la chaîne des événements prendrait comme point de départ la crise de 1973. Le deuxième pallier serait la crise de 1987, puis l’accélération des crises depuis 1997 (Crise asiatique, article Wikipedia), comprenant notamment la première crise résultant de l’éclatement de la bulle internet de 2000-2003 (Bulle internet, article Wikipedia). Enfin, nous serions inscrit un mouvement de crise(s) financière(s) depuis plus d’une année depuis l’été 2007.
Illustration: L’oeuvre originale « Suite de l’Apocalypse: Les Quatre cavaliers de l’Apocalypse » a été réalisée par l’artiste Dürer Albrecht (1471 – 1528)
L'Actu en ligne (12.10.2008)
-
“La norme de masculinité investie par Sarkozy, qui s’incarne dans une performance de la virilité dominante particulièrement patente à des moments critiques de son itinéraire, peut être ainsi définie comme une mascarade, une performance sexuelle qui valide le dispositif normatif dominant de genre, de sexualité, de couleur et de classe. Définie ainsi, la virilité politique, incarnée par Nicolas Sarkozy, peut passer pour un capital toujours déjà là : comme une identité corporelle naturalisée, essentialisée. Elle est en fait un capital socialement acquis, historiquement construit, mobilisé : en l’incorporant ostensiblement, Nicolas Sarkozy ne cesse de donner des gages, et partant, de valider et de pérenniser, le dispositif normatif qui régit les rapports sociaux”. Catherine Achin et Elsa Dorin (2008) «Nicolas Sarkozy, ou la masculinité mascarade du Président». In Raisons politiques, No 31.
-
Le président américain et les ministres des finances du G7 ont appelé à une réponse sérieuse à l’échelle mondiale pour combattre la crise financière. Commentaire personnel: en même temps, si la crise marque l’heure officielle du déclin américain…
-
Toujours hâlé, excellent orateur: le politicien mort dans un accident de voiture samedi a longtemps empoisonné l’Europe.
-
La crise actuelle peut être une chance de mieux/plus d’Europe comme elle peut être l’inverse un risque de moins d’Europe. Dans tous les cas, les fronts et les positions bougent d’un Etat à l’autre. Les Coulisses de Bruxelles font le point de la situation au niveau des différents (chefs de) gouvernements.
-
Peut-être le bon moment pour un grand nombre de responsables politiques ou économique de lire cette Anthologie (révisée) sur la communication de crise, réalisée par François-Bernard Huyghe. A suivre…
-
Sur le site de la Fondation pour la recherche stratégique, Michel Tatu dresse un premier bilan et les premières leçons du conflit russo-géorgien sur le plan stratégique et militaire
-
Pour faire face aux nouveaux défis sécuritaires, les politiques de défense et les stratégies, notamment occidentales, doivent s’adapter.
Pour la première fois, un atlas présente une expertise technique et géopolitique des questions stratégiques et miliaires ayant émergés depuis 2001, dressant l’état des lieux des forces, décodant les conflits en cours et augurant ceux à venir, tout en fournissant quelques notions essentielles de stratégie. Il aide ainsi à décrypter un monde sous tensions et à mieux lire l’actualité. -
Choisissez trois objets chez vous, trois objets qui ont chacun une histoire, sont liés à quelque chose d’important dans votre quotidien ou rappellent un souvenir marquant de votre vie. Racontez leur histoire. Vous pouvez ajouter une photo de chaque objet si vous le voulez.
-
Liste de blogs la blogosphère francophone dédiés à la chose stratégico-militaire, qui arrivent à émerger, survivre et grandir sans être trop pollués par des commentaires qui tiennent de la bataille rangée entre porte-flingues ou traîne-sabres primaires, nostalgiques du Réduit national et prompts à qualifier tout changement au sein des armées de « fossoyage de notre armée ». Où quand le niveau d’échange se résume à des invectives entre rambos désireux d’en découdre par commentaires interposés. (dixit François Monney)
L'actu en ligne (11.10.2008)
-
Le samedi culturel de politis.ch. Une manière aussi de donner un coup de projecteur aux travaux de Mirko Humbert que j’apprécie aussi pour la qualité de ses commentaires et de sa bienveillante attention au jour le jour.
-
Peut-être le bon moment de s’attacher à l’espace chinois et les superbes cartes du cartographe.net vous y aideront à coup sûr. Au pire, leur qualité régaleront vos yeux. Que du win-win.
-
« »La crise va être longue et pénible, alors restez calmes, focalisez-vous sur votre rentabilité et réduisez au maximum les dépenses inutiles ». Tels sont en substance les quelques conseils donnés ces derniers jours par les fonds Sequoia Capital (Google, Youtube, etc.) et Benchmark Capital (AOL, eBay, etc.) aux start-ups de leur portefeuille. […]»
Le jeu discret de la bourgeoisie (Musée suisse du Jeu)
Hier soir avait lieu le vernissage de l’exposition temporaire « Le jeu discret de la bourgeoisie. Deux siècles de culture ludique européenne » qui a lieu du 10 octobre au 22 février 2009 au Musée suisse du Jeu. A cette occasion, en tant que président de son Conseil de fondation, j’ai prononcé le discours suivant:
Mesdames et Messieurs les invités, Chers Amis,
C’est avec un immense plaisir que je vous souhaite la bienvenue en mon nom et surtout au nom du Conseil de Fondation du Musée suisse du Jeu au vernissage de l’exposition “Le jeu discret de la bourgeoisie. Deux siècles de culture ludique européenne”, mise sur pied par les collaborateurs/trices du Musée suisse du Jeu.
Un double ou un triple plaisir devrai-je dire.
Le premier plaisir réside dans l’événement premier qui a permis cette exposition: l’achat d’une importante collection de jeux appartenant jusqu’alors à la famille Fontanet. Un achat qui n’aurait pu voir le jour
– sans la renommée dont dispose aujourd’hui, grâce au labeur quotidien de nos collaborateurs, le Musée suisse du Jeu,
– sans l’opiniâtreté de notre directeur, Ulrich Schädler, transformé parfois pour l’occasion en démarcheur,
– sans la bienveillance de la famille Fontanet qui a su nous faire confiance et être patiente
– et, enfin, sans le soutien de sponsors qui nous ont permis de financer cet achat.
A tous ceux-ci je leur fait part de ma gratitude et de mes remerciements et je vous prie de bien vouloir en faire de même par vos applaudissements.
Le deuxième plaisir, c’est celui de pouvoir mettre une première fois en valeur une partie de la collection et d’en vous en faire profiter au travers d’une exposition qui, j’en suis sûr, vous ravira. Et comme vous n’en serez pas encore rassasiés, non seulement vous pourrez revenir, mais vous pourrez également participez à l’une des animations mises sur pied pendant la durée de l’exposition. Parmi celles-ci, j’en retiens plus particulièrement une, car elle joue sur la complémentarité et le développement des relations de notre musée avec des partenaires boélands: il s’agit des deux soirées d’initiation au bridge (et autres jeux de la bourgeoisie), organisées au Domaine de la Doges, dans une demeure qui vous enchantera et vous plongera l’espace d’une soirée dans un fascinant voyage au 19e siècle.
Mon troisième plaisir est un plaisir plus personnel et intellectuel et il est en relation avec le sujet même de cette exposition. En effet, le thème de l’exposition ouvre un nouveau champ de recherche et d’observation de cette sociabilité bourgeoise du 19e siècle qui joue alors à des jeux plus discrets que ceux qui s’étalent ces derniers temps dans la presse à la rubrique économique.
Jeune étudiant, je découvrais cet univers constitutif de la Suisse moderne, soit la réelle celle qui est à distinguer de la Suisse mythique en carton pâte inscrite dans nos livres d’histoire scolaire, lors d’un cours dispensé alors par le professeur Hans-Ulrich Jost. A cette occasion, j’y découvrais d’une part une vraie jubilation à faire de l’histoire suisse et, d’autre part, la manière dont la bourgeoisie inscrivait sa marque dans l’espace urbain helvétique en un enchaînement de nouveaux espaces sociaux tels que la promenade généralement érigée en lieu et place des remparts urbains, le Musée d’histoire naturelle et son jardin botanique, la bibliothèque et le théâtre municipal ou un casino transformé en lieu public.
Telle Alice au Pays des Merveilles nous traversons maintenant le miroir pour y observer une partie du décor qui, elle, n’était pas offerte au public. Malicieusement, cette exposition s’installe au sein du dernier espace urbain aristocratique de notre commune que la société bourgeoise tente au 18e et 19e siècle tout à la fois de supplanter et parfois d’imiter.
En investissant ce château devenu musée, c’est évidemment un monde mis à distance qui entre ici et, à la démarche de l’archéologue-muséographe, il convient certainement d’y associer la démarche de l’anthropologue ou de l’ethnologue pour, au-delà de la simple beauté des objets présentés, comprendre ce monde désormais disparu, car les élites d’aujourd’hui à la discrétion tant des espaces-privés que de celle de leurs richesses préfèrent désormais le clinquant des pages people de nos quotidiens dans un bling-bling assourdissant.
Autre temp, autres moeurs dit-on. Chaque époque est unique et plus que la recherche de la nostalgie, je vous invite plutôt à vous immerger dans la compréhension de cet univers-là.
Il me reste à vous remercier de votre présence et à vous souhaiter une excellente soirée.