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Regard sur la politique par Lyonel Kaufmann, socialiste boéland*

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octobre 13, 2008 by Lyonel Kaufmann 1 commentaire

Propos de crise (5)

Fragments discontinus de crise. Ecrits du bord de l’écran.
Elargissement du spectre temporel d’observation et d’analyse
Les Quatre Chevaux de l'Apocalypse-Dürer
Comme par rapport à tout événement qui paraît surgir soudainement (comme le 11 septembre 2001), le compte-rendu se fait d’abord en temps réel, minute par minute, heure par heure. Tout le monde a le nez dans le guidon. Puis progressivement l’espace-temporel d’observation s’élargit. Le temps de l’événement laisse sa place au temps de la conjoncture sur dix, vingt ou cinquante ans. Certains élargiront ensuite pour analyser le phénomène en terme de structure, de civilisation (temps de la longue durée). Ces trois temps ont été théorisés par Fernand Braudel.
Il est loisible d’observer dans le traitement de l’actualité concernant la crise financière cet élargissement dans le champ d’observation et d’analyse. Ainsi en un mois, nous sommes passés de la crise des subprimes (Crise des “subprimes” : si vous n’avez toujours rien compris…-Rue89, 3 septembre 2008) à la crise terminale du capitalisme (Immanuel Wallerstein et la crise terminale du capitalisme – novövision, 12 octobre 2008). 
En élargissant le spectre, l’événement de 2008 se devra d’être replacé dans une chaîne d’événements soit annonciateurs, soit explicatifs. Bizarrement, à ma connaissance, ce travail n’a pas encore été entrepris* et nous assistons plutôt à l’interrogation de savoir s’il faut rapprocher les événements actuels à la crise de 1929 ou à celle de 1873 (Pas 1929, 1873!), voire même à celle de 1907 (Panic of 1907, article de Wikipedia). Dans ce panorama, une chose paraît établie: 1873 est la première crise internationale de l’économie capitaliste contemporaine (Les crises au XXe siècle). 
– Mais bon, me direz-vous, nous sommes en crise, alors qu’importe que la référence soit 1873, 1907 ou 1929. 
Pas vraiment. Ne serait-ce que parce que toutes les politiques économiques de crises ont été élaborées à partir de la crise de 1929 et des causes qui l’auraient propagées [voir nos articles de 2007 sur la crise de 1929: Grande dépression et New Deal : 2. Que nous dit l’historiographie? (1)]. Il en est de même concernant les travaux de toutes les principales écoles économiques qu’elles soient libérale, marxiste, keynésienne ou régulationniste (Théories économiques :Macroéconomie, la Documentation française). Pour certaines, les écoles libérales et marxistes ont renouvelé leurs conceptions des systèmes économiques à la lumière de la crise 1929 et de ses suites. Pour l’école keynésienne, celle-ci s’est construite sur l’évolution économique post-1914 au sein de laquelle la crise de 1929 tient une place toute particulière puisque les politiques économiques de sortie de cette crise ont été élaborées sur les fondements théoriques keynésiens. Pour la dernière, l’école de la régulation (Les Théories économiques et la crise de 1973, revue duVingtième-Siècle), celle-ci est née en replaçant la crise de 1973 (la crise du système fordiste de production) en l’analysant à la lumière de la crise de 1929, inscrite il est vrai dans une périodisation couvrant les années 1870 à 1945. 
Au niveau des médias et de l’opinion commune, il est loisible de constater que c’est l’interprétation diffusée par les manuels d’histoire scolaire qui s’impose c’est-à-dire, comme nous l’avons observé dans notre article de 2007 (voir ci-dessus), l’interprétation de John Kenneth Galbraith.
Ainsi,  la crise économique de 1929 forme un état indépassable de notre pensée en de telles situations et toutes les crises qui sont apparues après 1929 ont été jaugées à cet unique aulne: notamment celles de 1973, 1987 (Krach de 1987 par Eduburse) et 2001 (Crise argentine, article de Wikipedia). En clair, nous n’avons pas (ou n’avons pas identifié) l’éventuel John Maynard Keynes de notre temps. Gênant si nous sommes en présence des signes annonciateurs de l’Apocalypse (La sortie de crise entre scénario pessimiste et apocalyptique) que ne manquent pas de prévoir déjà certains.
*En toute bonne «logique», la chaîne des événements prendrait comme point de départ la crise de 1973. Le deuxième pallier serait la crise de 1987, puis l’accélération des crises depuis 1997 (Crise asiatique, article Wikipedia), comprenant notamment la première crise résultant de l’éclatement de la bulle internet de 2000-2003 (Bulle internet, article Wikipedia). Enfin, nous serions inscrit un mouvement de crise(s) financière(s) depuis plus d’une année depuis l’été 2007.
Illustration: L’oeuvre originale « Suite de l’Apocalypse: Les Quatre cavaliers de l’Apocalypse » a été réalisée par l’artiste Dürer Albrecht (1471 – 1528)

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Commentaires

  1. Lyonel Kaufmann dit

    octobre 12, 2008 à 11:03 pm

    Nouveau billet: Propos de crise (5) http://tinyurl.com/4z5cux

    Répondre

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