Il est furieux, Bob Richards, le Premier ministre des Bermudes. Si les intérêts de son île, territoire britannique d’Outre-mer, sont menacés, il “n’hésitera pas à réclamer l’indépendance“. L’an dernier, il brandissait cette menace à la lumière du Brexit. Désormais, c’est la fin promise par Londres du secret bancaire et financier de son pays qui le […]
Les codeurs sont les ouvriers du XXIe siècle | Slate.fr
Selon un journaliste de Wired, la bible américaine des technophiles, la plupart des gens imaginent encore qu’un développeur dans l’informatique a un profil proche de Mark Zuckerberg: un jeune en sweat à capuche qui construit des apps pour changer le monde et devenir richissime. Le stéréotype, particulièrement marqué par le marché du travail de la Silicon Valley, ne correspond pourtant plus à la vaste population qui code pour vivre, remarque l’auteur (que ce soit aux États-Unis ou ailleurs dans le monde). Et on ferait mieux de considérer que les codeurs sont l’équivalent pour le XXIe siècle de ce que les ouvriers qualifiés de l’automobile ont été au siècle précédent: les piliers d’une classe moyenne salariale.
L'article : Les codeurs sont les ouvriers du XXIe siècle | Slate.fr
Source image : Coding / Robert Gourley via Flickr CC License By
Produire jusqu’à l’épuisement | La vie des idées
Dans un ouvrage documenté et limpide, Robert J. Gordon retrace le progrès économique aux États-Unis depuis 1870. La croissance soutenue de la productivité et du niveau de vie semble s’être épuisée depuis 1970 : la révolution numérique pourrait à cet égard n’être que mirage.
Recensé : Robert J. Gordon, The Rise and Fall of American Growth : The U.S. Standard of Living since the Civil War, Princeton, Princeton University Press, 2016.
Si les Trente glorieuses exercent sur nos contemporains une telle fascination, c’est qu’elles représentent l’âge d’or de notre modernité ou une parenthèse économique singulière. Le rythme trépidant auquel s’y accomplirent les changements de nos modes de vie, fait cruellement défaut à notre époque.
Le livre de R. J. Gordon nous apporte la démonstration que le monde développé est déjà entré, depuis une génération, dans la « longue stagnation ». Ce faisant, il nous invite à changer de perspective sur notre présent : le buzz qui entoure les nouvelles technologies nous masque les dynamiques souterraines actuelles. L’auteur reprend et généralise le fameux « kitchen test » de Paul Krugman, qui montre que nous exagérons à tort l’importance des nouveautés les plus récentes. À y regarder de près, une cuisine-type du début du 21e siècle partage en réalité beaucoup plus de traits avec une cuisine des années 1950 que cette dernière avec une cuisine du début du 20e siècle.
L’ouvrage est organisé en trois parties. Il adopte, dans les deux premières parties, une division chronologique : les chapitres s’y répondent pour examiner les progrès réalisés dans les différents domaines qui déterminent la qualité de vie de l’Américain ordinaire (nourriture, logement, transports, communications, santé, conditions de travail et maîtrise des risques de la vie). Une troisième partie rassemble les enseignements de l’étude chronologique et examine les options politiques susceptibles d’atténuer l’incidence des puissants « vents contraires » qui ralentissent la croissance actuelle. Mais qu’on ne s’y trompe pas, il n’y a pas de remède miracle et rien ne pourra faire qu’une énième révolution industrielle vienne égaler la puissance transformatrice des deux précédentes – pas même la révolution numérique.
Lire le compte-rendu : Produire jusqu’à l’épuisement – La Vie des idées
Etats-Unis : comment bâtir une autocratie ?
“Comment bâtir une autocratie”, titre en une le mensuel The Atlantic dans son numéro daté de mars. Le prestigieux magazine publie un article-fleuve brossant le portrait dystopique de l’Amérique de Trump en 2021, suivant le chemin de la Hongrie de Viktor Orbán, celui d’une démocratie qui “cesse progressivement d’être un pays libre” et tend vers la “kleptocratie”. Une évolution insidieuse, sans changement spectaculaire, qui se manifeste par l’apathie politique d’une large partie de la population et la confusion entre vraies et fausses informations, entretenue par des armées de trolls pro-Trump.
Source : États-Unis. La voie de l’autocratie | Courrier international
29 janvier : Hamon zappe Valls et dépasse déjà Mélenchon #Présidentielle2017
Dans un billet publié samedi, je titrais «ET SI HAMON RINGARDISAIT MÉLENCHON ET MACRON VAMPIRISAIT FILLON ? #PRÉSIDENTIELLE2017». Et le jour de la victoire de Benoît Hamon à la primaire organisée par le PS, une première enquête donne Hamon devant Mélenchon…
Slate.fr note que si la primaire organisée par le PS n’a pas rencontré le succès de celle de 2011, elle a néanmoins permis d’arbitrer les rivalités internes et surtout de «donner à son vainqueur une précieuse légitimité populaire». Benoît Hamon a su susciter de l’enthousiasme dans l’électorat de gauche qui s’est déplacé.
Slate.fr poursuit en indiquant que
«Cette dynamique et ce succès devraient lui permettre d’installer une candidature socialiste dans l’élection présidentielle avec un potentiel moins ridicule que ne l’indiquaient les intentions de vote antérieures. D’ores et déjà, et avant même que les résultats de cette primaire de gauche ne soient connus, une enquête Kantar-Sofres attribue à Hamon de 13 à 15% des intentions de vote, au-dessus de Jean-Luc Mélenchon crédité de 10%».»
Voilà qui ne plaira pas à tout le monde… D’autant que Benoît Hamon dans son discours de victoire n’a pas manqué de se poser en rassembleur de la gauche. Une aspiration unitaire, relève encore Slate.fr, demeurée très présente dans l’électorat de gauche que l’attitude sectaire de Mélenchon hérisse.
En outre, la lecture des différents éléments de l’enquête Kantar-Sofres est intéressante :
En effet, on peut observer deux éléments :
- parti de nulle part, considéré comme n’ayant pas de stature présidentielle, Benoît Hamon(34% considèrent qu’il ferait un bon président de la république) fait déjà mieux que Marine Le Pen (28%) et Jean-Luc Mélenchon (21%) en très peu de temps;
- son potentiel électoral au premier tour de la présidentiel est égal à celui de François Fillon.
J’opte pour l’hypothèse d’un renforcement rapide de l’inversion des courbes entre celle de Benoît Hamon et celle de Jean-Luc Mélenchon ainsi que l’hypothèse d’un ralliement relativement rapide d’EELV à la candidature Hamon…
Source : Présidentielle: tout devient possible | Slate.fr
Crédit photo : AFP | Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, François Fillon et Marine Le Pen par Joel Saget / Emmanuel Macron (au centre) par Fred Dufour