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politis.ch

Regard sur la politique par Lyonel Kaufmann, socialiste boéland*

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août 23, 2011 by Lyonel Kaufmann 3 commentaires

Ecole 2010 ou le mythe d'un âge d'or scolaire

En 2002, sur le site de la Fédération syndicale vaudoise SUD Service Public, je publiais un article ((EVM arrêt sur image)) pour faire le point sur la mise en oeuvre de la réforme EVM. Revenant sur la réforme précédente de 1984, j’indiquais que

Le point essentiel de la réforme de 1984, outre la suppression de l’examen du collège, réside dans la fin de l’apartheid scolaire qui prévalait alors et qui séparait -non seulement en voies, mais également en établissements- d’abord « l’élite » (les collégiens) du reste de la population scolaire, puis les contremaîtres (les « sup ») des ouvriers (les primaires).

Je précisais, en outre, concernant le corps enseignant secondaire que

De nombreux maîtres d’ailleurs n’ont toujours pas intégré, vingt ans après, cette nouvelle donne et regrettent qui le collège, qui le primaire, qui la « sup ».

Aujourd’hui, près de trente ans après, fondamentalement, les initiants de l’initiative «Ecole 2010» veulent en revenir à cette école d’avant 1984. Preuve en est, leur volonté au secondaire de séparer les élèves des trois voies dans des bâtiments distincts. On retrouve à  leurs côtés tous ceux qui n’ont pas digéré avec la réforme de 1984 ((donc avant la réforme EVM)) la fin de la sélection précoce ou la réunion de tous les élèves au sein d’un même ordre scolaire.
Pour ces enseignants et leurs soutiens, en filigrane se dessine, avant 1984, l’idée d’un âge d’or scolaire. Un temps béni où tout le monde aurait été à sa place et la trouvait dans la société en fonction de son ordre scolaire. Un temps où les enseignants auraient été respectés de tous. Un temps où le maître aurait été le seul détenteur du savoir.
Or, tout le monde le sait ou devrait le savoir, tout âge d’or est un mythe :

Autrefois, il fut un temps où
Il n’y avait pas de serpent,
Il n’y avait pas de scorpion,
Il n’y avait pas d’hyène,
Il n’y avait pas de lion,
Il n’y avait pas de chien sauvage ni de loup,
Il n’y avait pas de peur ni de terreur :
L’homme n’avait pas de rival.
(S. N. Kramer, L’Histoire commence à Sumer)

Comme l’indiquait Jacques Lacarrière ((En suivant les dieux, Philippe Lebaud Éditeur, 1984)) à propos de ces lignes sur Sumer:

Je crois ces quelques lignes fort instructives car elles nous plongent au cœur des problèmes et des terreurs qui hantaient l’homme sumérien : son rêve, son âge d’or, c’est la sécurité.

Concernant l’époque contemporaine, Raoul Girardet a également indiqué les contours de ces constructions d’âge d’or ((Mythes et mythologies politiques)) :

La crainte liée à la perte de ces refuges, ajoutée aux nostalgies individuelles (souhait du retour à l’enfance), vient nourrir le mythe de l’âge d’or, à chaque fois que les accélérations du progrès viennent menacer les équilibres anciens.

Or, en observant l’histoire du 20e siècle, si un tel âge d’or a existé, il a été fort bref. De 1914 à 1945, le continent européen a été agité de nombreux soubresauts et a failli même disparaître. Depuis la crise économique de 1973-1974, nous ne cessons de connaître différentes crises ou phases de cette crise initiée en 1973-1974. Le système économique s’est profondément modifié dès la fin des années 1970 et comme je le soulignai alors en 2002

Dans les années quatre-vingt-dix, les mutations économiques et politiques ont encore fragilisé l’ensemble du système éducatif vaudois. Ce mutations se sont ainsi ajoutées aux problèmes d’identité professionnelle des enseignants et à la situation de l’ensemble de la population.
D’une part, les mutations économiques ont définitivement destabilisé les filières scolaires du secondaire. Ces dernières étaient légitimées par les débouchés qui s’offraient à leurs élèves. Ceci y compris dans les représentations et les attentes des élèves de prégymnasiales. Ainsi, le chômage des universitaires, mis en avant par les médias, résonnait jusque chez des élèves latinistes ou scientifiques : le papier, la licence n’était plus le sésame de l’insertion professionnelle et sociale.
Bien sûr, les conséquences de la crise n’étaient pas comparables d’une section à l’autre, mais la crise économique débouchait néanmoins sur une crise de confiance dans le dispositif éducatif.

Or, vouloir revenir à l’école d’avant 1984 en espérant résoudre ces mutations structurelles fondamentales est un leurre.

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août 22, 2011 by Lyonel Kaufmann 2 commentaires

Du 24 au 27 août 2011 : Cinéma plein air à La Tour-de-Peilz

Tous les deux ans, le cinéma suisse est à l’honneur dans les jardins du Château de La Tour-de-Peilz, juste à côté du lac et du port. Cette année, l’espace et les étoiles sont mis à l’honneur pour cette édition 2011. Le tout sous le parrainage de Claude Nicolier.

Cinéma plein air La Tour-de-Peilz

La formule reste la même, soit deux films présentés en présence des réalisateurs, une soirée courts-métrages et une avant-première en présence d’une partie de l’équipe du film. L’occasion de venir déguster un repas sur la terrasse du Château avant de se plonger dans une soirée cinéma!

Le programme:

  • mercredi 24 août :  the Marsdreamers (les rêveurs de mars) en présence de richard Dindo et Claude Nicollier De Richard Dindo, CH 2009. Durée : 83’ (vo st).



Les Rêveurs de Mars – Bande annonce Vost FR par _Caprice_

  • Jeudi 25 août : Space tourists en présence de Claude Nicollier. De Christian Frei, CH 2009. Durée : 98’ (vo st).

  • Vendredi 26 août : Eloge du court-métrage
  • Samedi 27 août : Low cost (Claude Jutra) en présence de Lionel Baier et Marie Eve Hildbrand. De Lionel Baier, CH 2010. Durée : 54’. En avant-programme : Des bras trop courts de Marie Eve Hildbrand, CH 2005. Durée 12’.

Horaires: Dès 20h. Prix: Tarif normal: 15.- / Tarif réduit: 12.-.

Le programme complet au format .pdf : Programme la tour 2011.pdf

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août 20, 2011 by Lyonel Kaufmann 4 commentaires

Robert Boyer: «La crise est plus grave que celle de 1929» | Mediapart

Avec Michel Aglietta, Robert Boyer est l’un des pères de la théorie de la régulation et un spécialiste mondial des crises du capitalisme, au coeur de la réflexion régulationniste. Dans cet interview accordé à Mediapart, il analyse la crise actuelle en la replaçant notamment en perspective par rapport à la crise de 1929. A ce titre, il n’est guère optimiste.

En premier lieu, il s’inquiète notamment du fait qu’en 2008 la dette privée a été transformée en dette publique. En 2011, les Etats n’ont donc plus la capacité financière pour un deuxième sauvetage:

«Si bien que, si un Etat décrète qu’il ne peut plus rembourser ses dettes, des banques feront faillite.»

Par ailleurs, pour Robert Boyer, nous sommes en présence simultanée de deux crises : l’européenne et l’américaine. Et une troisième est rampante : la chinoise :

«Je pensais qu’il y aurait d’abord la crise européenne, puis la crise américaine. Et ces fous du Tea Party ont été capables de synchroniser la crise américaine avec la crise européenne. Deux crises en même temps. Et puis il y a la Chine, confrontée à des déséquilibres considérables. Elle cherche à doper la demande des ménages. Mais pour cela, il faudrait qu’elle distribue du pouvoir d’achat. Or les salariés n’ont aucun pouvoir, et la concurrence entre les provinces est telle, qu’il n’est pas simple de relever le salaire de base.

[…] La crise est rampante en Chine. Conséquence, quand ça éclatera: il n’y aura plus d’achat du bon du Trésor américain, ni d’achat d’obligations européennes, pendant un temps… Les deux crises que nous vivons ne sont rien à côté de ce scénario. On devra par exemple arrêter la cotation du dollar…

Vous avez trois pôles à peu près égaux, Etats-Unis, Chine et Europe, et chacun a sa crise. Et la crise de l’un se répercute sur les deux autres. C’est extraordinairement dur à gérer.»

Concernant la crise grecque, Robert Boyer préconise le scénario suivi par l’Argentine en 2001 :

«Il faut admettre clairement que les Grecs ne pourront pas payer. Je plaide pour un défaut de la Grèce, sur le modèle argentin de 2001, mais sans pour autant sortir de l’euro. D’abord, il faut renégocier à la baisse la valeur des dettes, à la manière des «Brady bonds». Immédiatement, tout l’argent qui part dans le service des intérêts de la dette aujourd’hui serait réorienté vers l’éducation et l’investissement. Mais cela risque de mettre en difficulté les banques françaises et allemandes qui détiennent beaucoup de dette grecque, et bien sûr toutes les banques grecques. Dans ce cas, mieux vaut utiliser les aides européennes que l’on est en train de débloquer, pour recapitaliser ces banques directement.»

Le regard porté par Robert Boyer est globalement pessimiste. Reste-t-il quelque proposition pour éviter la déprime?

Mon collègue Frédéric Lordon en a déjà parlé: il ne faudrait ouvrir le marché boursier qu’une fois par trimestre. Ou une fois par an. Une seule séance suffirait pour établir la valeur, par exemple, de la Société générale, en fonction de ses résultats annuels. Et l’on éviterait tous les phénomènes de contagion et de rumeurs, sur lesquels prospère la spéculation. Et je propose aussi, pendant que l’on y est, de ne publier qu’un sondage d’opinion par an. Pour tenter de reconstituer le lien des partis avec les citoyens. Je peux vous assurer que l’on ne vivrait plus du tout dans le même monde.

Moi je dis : banco !

Source : Robert Boyer: «La crise est plus grave que celle de 1929» | Mediapart.

 

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août 20, 2011 by Lyonel Kaufmann 1 commentaire

Les Brèves de la semaine écoulée

Chaque semaine, les Brèves de la semaine font office de petit zinc de mon actualité politique (nouvelles, brèves) de la semaine écoulée. Elles regroupent les conversations de politis.ch sur Twitter, des extraits de publications ou images retranscrites sur Tumblr. et mes lectures trouvées sur la toîle, commentées et conservées sur Delicious. Certains éléments donnent lieu ensuite à des billets en bonne et due forme ici, d’autres non. Bonne lecture.

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A partagé 5 Ways Museums Are Reaching Digital Audiences.
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A partagé En Syrie, les alaouites, dernier rempart contre la chute d’Assad.
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A partagé Moubarak jugé sur une civière.
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A partagé La récession favorise la digitalisation | Transnets.

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août 14, 2011 by Lyonel Kaufmann 3 commentaires

Et si l'élite britannique avait inspiré les émeutiers anglais ? The Telegraph

Peter Oborne, l’éditorialiste politique en chef du quotidien de droite The Telegraph, est connu pour être un «ultra-conservateur». Son coup de gueule met en cause les comportements des élites politiques et économiques britanniques pour expliquer le comportement des émeutiers.

«Le Premier Ministre [David Cameron] excusait son erreur de jugement en embauchant l’ancien directeur de la rédaction Andrew Coulson en clamant que « tout le monde mérite une seconde chance », il était très parlant qu’il n’a pas parlé de seconde chance lorsqu’il a requis une punition exemplaire pour les émeutiers et les casseurs. Ces doubles standards de Downing Street sont symptomatiques des doubles standards répandus au sommet de notre société. (…) Bien évidemment, ces derniers sont intelligents et assez riches pour être certains qu’ils obéissent à la loi. Cela ne peut être dit des malheureux jeunes femmes et hommes, qui sans espoir et aspiration, ont causé tellement de désordre et de chaos ces derniers jours. Mais les émeutiers ont cette défense : ils suivent tout simplement l’exemple montré par les figures plus âgées et respectées de la société.»

Ou encore

«la criminalité dans nos rues ne peut pas être dissociée de la désintégration morale des plus hauts rangs de la société moderne britannique. Les deux dernières décénnies ont vu un déclin terrifiant des standards au sein de l’élite gouvernante britannique. Il est devenu acceptable pour nos politiciens de mentir et de tricher. (…) Il n’y a pas que la jeunesse sauvage de Tottenham qui a oublié qu’elle a des devoirs aussi bien que des droits, mais aussi les riches sauvages de Chelsea et Kensington [quartiers huppés de Londres].»

Je rapproche ces propos de ceux que j’avais répercutés ici : Les pauvres se livrent au pillage, mais les riches aussi. Seulement, ils le font plus discrètement! | Pour tout vous dire…

Bien évidemment, un tel constat ne cautionne les pillages ou la criminalité, mais les remet en contexte et souligne surtout une forme de faillite des élites ou d’une justice à deux vitesses : la criminalisation pour les pauvres et l’impunité pour les puissants. Un retour durable à l’ordre ne pourra pas être établi à long terme sans que les mêmes règles s’appliquent à toutes et tous.

Source : Et si l’élite britannique avait inspiré les émeutiers anglais ? Peter Oborne Stephen Fry émeutes en Angleterre David Cameron The Telegraph.

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*boéland : surnom donné aux habitants de La Tour-de-Peilz

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Image parEak K. de Pixabay

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