Communales vaudoises ou genevoises du printemps, élections fédérales de l’automne, l’année sera très certainement facebookienne pour les candidat-e-s comme elle avait été blogesque quelques années auparavant. Vite, je construis mon profil ou ma page facebook. Au mieux, on s’y prend 2-3 mois à l’avance. Au pire, alors que la campagne commence. Et tout aussi vite, comme pour les blogs et sauf exception, je l’abandonnerai une fois l’élection passée.
Observateur et utilisateur depuis longtemps de la toîle, je suis très agacé par cette attitude du politique qui consiste à ne se manifester que lors des campagnes, puis de rester silencieux pendant quatre/cinq ans. Quatre/cinq ans après, on s’empare du dernier truc à la mode… qu’à nouveau on délaisse très rapidement.
Je pense que les électeurs/trices ne sont pas si dupes et que cela contribue aussi à la mauvaise image du monde politique.
Je ne suis pas sûr d’ailleurs que le politique ait véritablement envie d’une participation citoyenne du type réseaux sociaux. Je ne crois pas que le monde politique est/serait partant pour une remise à plat de la parole citoyenne et d’une discussion permanente non hiérarchisée. De plus, le discours politique fonctionne plus sur le mode du monologue que du dialogue.
Enfin, on ne se préoccupe guère de ce que le citoyen facebookien aimerait trouver sur Facebook et même s’il désire être informé politiquement de cette manière-là. Dès lors, cela reste avant tout un moyen
a) de mobiliser ses propres militants;
b) de montrer qu’on est encore à la page.
Les différentes lectures intéressantes sur le sujet de facebook et la politique confortent mon approche intuitive de ce phénomène:
– Les politiques face à internet : quand facebook tourne à la corvée
«A l’instar de la plupart des blogs, les pages facebook de nos politiques n’ont pas grand intérêt. Elles sont fortement autocentrées […], faibles en informations inédites et rarement, très rarement, interactives. Mais le moins pardonnable (et le plus critiquable) consiste sans doute de ne pas tenir à jour ses informations. Ne pas dire grand-chose, à la limite pourquoi pas. Mais ne rien dire de récent c’est manifester ouvertement qu’on est vraiment sur Internet par devoir. Autant dire qu’il vaut mieux éviter.»
– Facebook : politique 2.0 ou communication 0 pointé ?
«Dans le cas d’Obama, Facebook fut utilisé comme élément d’une stratégie, comme un maillon d’une chaîne qui permettait le recrutement des militants et qui ensuite leur donnait les outils pour effectuer un travail de terrain. Il n’y a, à ma connaissance, rien qui s’en approche en Belgique. Chez nous, il s’agit simplement d’un outil qui fait partie d’un kit, d’une palette d’outils minimum standards qui confère aux politiques une image d’hommes ou de femmes modernes, au même titre que l’étaient leurs premiers sites web il y a quelques années».
– Facebook et la communication politique
Comment tirer le meilleur parti de Facebook pour rajeunir l’audience d’un homme politique ? La réponse avec le cas de Jean-Pierre Chevènement, mais une telle démarche demande des moyens hors de portée pour la plupart des candidat-e-s. C’est une stratégie de présidentiable ou de candidat au Conseil fédéral.
– Facebook conduit-il aux urnes ?
«la politique moderne est dans toutes ses dimensions antithétique aux principes de l’open source : contrôle des candidats, contrôle des messages et contrôle de la participation, rétorqueront certains. Et la politique 2.0 de n’être finalement, selon les sceptiques, qu’une version un peu plus jeune, plus en vogue et plus chaotique d’un cirque somme toute très classique.»
Et pour ceux qui désirent vraiment engager un dialogue citoyen via facebook, ils liront attentivement:
– Régionales 2010 : 12 conseils aux candidats présents sur Facebook « Pargatruk.fr
Lyonel Kaufmann dit
Mon coup de gueule: Facebook et la politique | politis.ch http://bit.ly/gaZicV
Lyonel Kaufmann dit
Mon coup de gueule: Facebook et la politique | politis.ch http://bit.ly/gaZicV
François Monney dit
Tellement vrai! RT @lyonelkaufmann (cc @politisch) Mon coup de gueule: Facebook et la politique | politis.ch http://bit.ly/gaZicV
Luc Mandret dit
Le coup de gueule de @PolitisCh : Facebook et la politique http://bit.ly/gaZicV
Bertrand SIMON dit
RT @LucMandret: Le coup de gueule de @PolitisCh : Facebook et la politique http://bit.ly/gaZicV
Le_M_Poireau dit
Facebook et la politique (blog) http://bit.ly/i6XzW0 cc @Lamagouille
Guillaume Voisin dit
RT @Le_M_Poireau: Facebook et la politique (blog) http://bit.ly/i6XzW0 cc @Lamagouille
Thomas Hémery dit
La politique, antithétique des principes open source : contrôle des candidats, des messages et de la participation http://bit.ly/hzXi5N
Thomas Hémery dit
RT @Le_M_Poireau: Facebook et la politique (blog) http://bit.ly/i6XzW0 cc @Lamagouille
stephanie wojcik dit
@thomscotch extrapole un petit peu là :- ) "La politique, antithèse des principes open source…" http://bit.ly/hzXi5N #compol cc @jdevoo
Marc M. dit
RT @francoismonney Tellement vrai! RT @lyonelkaufmann Mon coup de gueule: Facebook et la politique | politis.ch http://bit.ly/gaZicV
François Monney dit
Mieux que bien brossé, ton billet et les liens qui l’émaillent devraient être imposés comme lectures obligatoires à tout(e) politicien(ne) …avant la prestation de serment !
Du coup, la prestation de sement se verrait être complétée comme suit : « Je promets que, maintenant élu, je ne laisserai pas mon blog, ma page Facebook ou mon compte Twitter à l’abandon. Je m’engage à poursuivre la conversation avec le citoyen internaute tout au long de ma législature. »
Lyonel Kaufmann dit
J’aime beaucoup la formule revue et modifiée de la prestation de serment.
Merci.