La France est dans un triste Etat, mais qui n’est pas perdu pour tout le monde. Reste la garde à vue, version 2010 de la Bastille et de l’arbitraire royal, pour le commun des mortels.
Petits chèques entre amis, dîners mondains, légions d’honneur et comptes en Suisse … L’affaire Bettencourt a jeté une lumière crue sur les connivences souterraines qui unissent pouvoir politique et puissances de l’argent. Dans ce livre-enquête, les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, spécialistes de la bourgeoisie française, donnent à voir, au-delà des scandales, la logique d’un système. Pour faire vivre un monde où l’entre-soi permet l’affirmation des réseaux, ils rapportent des histoires révélatrices, glanées dans les coulisses du règne de Nicolas Ier. En brossant la chronique des premières mesures prises, ils dévoilent les ressorts d’une politique systématique en faveur des nantis : bouclier fiscal, abattements et exonérations en tout genre, dépénalisation du droit des affaires ne sont que les éléments visibles d’une guerre des classes au service de l’aristocratie de l’argent. Aux discours du Sarkozy qui prétendait vouloir refonder le capitalisme s’oppose la réalité des actes : paradis fiscaux, fonds spéculatifs, bonus des traders, stock-options et cadeaux aux banques se portent bien et ont permis au capital financier de retrouver de sa superbe. Derrière la façade d’un pouvoir démocratique se dessine ainsi le tableau inquiétant d’un tout autre régime : une oligarchie, un gouvernement des riches pour les riches. ((Le président des riches – Michel PINÇON, Monique PINÇON-CHARLOT – Éditions la découverte.))
A cette description de la France de Sarko, j’ajouterai le retour à l’embastillage et sa lettre de cachot moderne qu’est devenue la garde à vue, symbole du pouvoir sarkozien. En effet, au-delà de la dernière affaire courante à ce propos, ((La garde à vue pour demande d’«inflation» à Dati illégale? | Slate.fr)) c’est la systématisation de cette pratique qui est effarante puisque, depuis 2002, leur nombre a doublé suite à l’arrivée de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur et ce pour l’essentiel pour des délits mineurs. Comme l’indique le journal Libération ((«J’ai dû me mettre toute nue» | Libération))
Le commun des mortels peut se retrouver au poste pour des broutilles, fouillé, mis à nu, et enfermé des heures dans une geôle ou «cage» de GAV souvent surpeuplée et immonde.
En 1789, une seule Bastille existait, symbole de l’arbitraire du système monarchique. En 2012, tout poste de police français est devenu une Bastille en puissance.
Je publie: Le président des riches érige de nouvelles Bastille http://ht.ly/19IKSy
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