Le Café pédagogique revient aujourd’hui sur l’étude d’impact consacrée à la vidéosurveillance dans les lycées franciliens. Cette étude a étépubliée en 2007 par l’IAURIF, un institut d’urbanisme francilien. Elle redevient d’actualité en France dans le débat actuel sur l’autorité et la violence scolaire. Comme pour les autres utilisations de la vidéosurveillance, elle montre que celle-ci a une efficacité très limitée et qu’elle n’est qu’un pis-aller lorsqu’elle ne sert qu’à masquer des désengagements et un manque de personnel.
Une aide à la disciplinarisation.
[la vidéosurveillance] est efficace, lorsque les caméras sont placées à l’intérieur du lycée, sur la diminution des petits désordres susceptibles de perturber la vie scolaire dès lors qu’elle est bien exploitée. Ceci signifie que la vidéosurveillance doit s’accompagner d’une politique de sanction ou, tout du moins, d’une réponse à l’acte identifié… L’installation de caméras à l’intérieur des lycées a donc pour fonction d’appuyer la politique de disciplinarisation des comportements, d’aider à garantir l’ordre scolaire. »
La vidéosurveillance ne règle pas les questions de délinquance.
« Par contre, l’impact de la vidéosurveillance est limité pour la lutte contre les intrusions et les vols. En effet, sous réserve de données plus précises que celles que nous avons pu mobiliser dans le cadre de cette étude, il apparaît d’une faible efficience sur la diminution des vols des biens personnels (portefeuilles, portables, MP3) et dans la lutte contre les cambriolages… Son impact est également limité pour lutter contre les intrusions qui ne cessent pas, dans les sites étudiés, avec l’installation de caméras. Pour plusieurs raisons : des lieux non surveillés sont empruntés, des stratégies d’esquive sont adoptées pour déjouer la surveillance des caméras (visage masqué ou entrée au même moment qu’un flux d’élèves) ».
Comme pour les autres situations, J.P. Huchon, président du conseil régional d’Ile-de-France, préconise la présence de personnes réelles plutôt que des dispositifs techniques aussi perfectionnés soient-ils pour résoudre de tels problèmes:
« Pour que les lycées soient réellement protégés, il ne suffit pas de construire des murs et d’installer des caméras de vidéosurveillance… Il faut créer des postes de surveillants à temps plein dans les établissements. Il faut stopper les suppressions d’emplois » .
Je publie: Ecole: A quoi sert la vidéosurveillance ? – Le Café pédagogique revient aujourd'hui sur l'étude d'impact… http://ht.ly/17Aj44