
Nicolas Sarkozy ou le syndrôme Katrina. Sarkofrance décrypte l'image de Nicolas Sarkozy survolant les zones sinistrées par Xynthia en la mettant en parallèle avec celle de Georges Bush survolant alors les zones sinistrées par Katrina.
Jean-François Kahan vient sur son blog de proposer un portrait fort bien léché de Nicolas Sarkozy avec un style que ne renierait pas Patrick Rambaud dans sa fresque du règne de Nicolas Ier (voir mon billet Chronique du règne de Nicolas Ier):
Sarkozy n’est pas nul. Loin de là. Non, on ne saurait le réduire, comme certains, à une espèce de pantin dérisoire et inculte. Il a un vrai talent réactif, quasi énergétique, et un rare sens de l’appropriation de toutes les opportunités et de toutes les occasions. Comme il n’est nullement, quoi qu’on en dise, un idéologue dogmatique, mais, pour le coup, un vrai populiste bonapartiste, sans conviction contraignante, capable de transformer en passion apparemment incandescente un cynisme froid, il peut arborer tour à tour toutes les casaques, enfourcher tous les chevaux, les recruter dans toutes les écuries et les diriger vers tous les abreuvoirs en leur faisant emprunter tous les chemins de traverse pour débouler en tête sur la piste de l’hippodrome central.
via Régionales : ne vendons pas la peau de l’ours.
Cependant, comme le fait justement remarquer un de ses commentateurs:
Il faut faire la différence entre les discours et le bilan réel. Dans ses discours il peut dire une chose et son contraire d’un mois sur l’autre, et paraitre avoir des idées malleables (c’est le moins qu’on puisse dire !).
Mais si on regarde son bilan réel, c’est à dire les lois réellement votées et appliquées, on y retrouve quoi : le paquet fiscal, les lois sécuritaires, les reconduites à la frontières et les procédures de naturalisation complexifiées. Donc un bilan réel au gout clairement idéologique.
(Yendred, commentaire no 29 du billet de J.-F. Kahn)
En ce sens-là, comme je l’indiquais après un an de règne,
Nicolas Sarkozy a montré son vrai visage: celui non pas d’un libéral, mais d’un réactionnaire que n’aurait pas renié Charles Maurras et l’Action française.
Putain un an! Autopsie d’une débâcle annoncée, 4 mai 2008
Depuis 2008, la crise économique est passée par là et renforce le brouillage d’un discours sarkozien que ce dernier s’amuse à brouiller à souhait. Ainsi en est-il lorsque Nicolas Sarkozy après les ravages ces jours-ci de Xynthia prend ses airs de justicier et tonne:
Il faut qu’on s’interroge pour savoir comment en France, au XXIe siècle, des familles peuvent être surprises dans leur sommeil, mourir noyées dans leur maison. […] On ne peut pas transiger avec la sécurité. De mon point de vue, la sécurité est prioritaire.
alors que, comme le relève Rue89, moins d’un an avant ce même Nicolas Sarkozy insistait sur la nécessité de construire en zone inondable, de densifier les zones urbaines et de se libérer des contraintes de la loi Littoral et que le Sarkozy candidat de 2007 tenait déjà à assouplir la loi littoral. (Avant Xynthia, Sarkozy voulait « construire en zone inondable ».
Référence de l’image et à l’article de SarkoFrance: Avec Xynthia, Sarkozy, défait, a trouvé sa Katrina.
Patrick Rambaud en est pour sa part au troisième année de sa Chronique du règne de Nicolas Ier : A la cour de Sa Compulsive Grandeur (L’Hebdo, 6 janvier 2010).
Je publie: Sarkozy : vrai populiste bonapartiste ou réactionnaire maurassien? http://ow.ly/16IoRm