La torpeur estivale progressivement nous gagne. Les mauvais feuilletons de l’été sont programmés. En tête de liste, le feuilleton «Mais qui pour Couchepin» tient la corde. Mais bon, si c’est pour avoir du feuilleton, autant en lire du bon ou au moins de bons livres ou sujets de réflexion. D’où l’idée de mes lectures d’été.
Le roman policier est le roman de la modernité par excellence. Produit industriel, il est souvent devenu le lieu de la critique sociale. Il a ses styles non seulement en fonction des ses auteurs, mais également de ces lieux de production. Il est à la fois symbole de mondialisation et d’ancrage local. Le symbole donc du village global.
Chicago, ville du blues et de la prohibition, est une ville dure qui vient de donner à l’Amérique son dernier président.
« Notre moment est venu. A nous de permettre à notre peuple de retrouver du travail et d’ouvrir les portes pour nos enfants, de rétablir la prospérité et de promouvoir la cause de la paix, de retrouver le rêve américain et de réaffirmer cette vérité fondamentale : tous ensemble nous ne faisons qu’un ; tant que nous respirons, nous espérons. Et là où nous rencontrerons le cynisme et les doutes et ceux qui nous disent que nous ne pouvons pas, nous répondrons avec cette foi éternelle qui résume l’esprit d’un peuple : Oui, nous pouvons. »
Barack Obama, discours de la victoire du 4 novembre 2008, Chicago (L’entier du discours en français: ContreInfo)
Alors pourquoi ne pas aller y faire un tour en compagnie de la détective privée V.I. Warshawski ou comment le polar a su progressivement tenir compte de l’émancipation féminine. Toutes les qualités décidément sont réunies dans le roman policier, genre souvent considéré comme mineur, mais à l’impact majeur.
Plantons maintenant le décor:
Venue entraîner l’équipe de basket de son ancien lycée de Chicago Sud, la privée V. I. Warshawski découvre la misère dans laquelle a sombré le quartier de son enfance. Sa demande d’aide financière rejetée par Buffalo Bill Bysen, le patron du magasin de discount By-Smart, elle est sur le point de renoncer lorsque Billy, le seul Bysen qui ait montré de l’intérêt pour sa demande, disparaît. Le père de ce dernier demande alors à V. I., et bien à contrecoeur, de le retrouver.
Entre-temps, la privée s’est liée avec une fille de l’équipe, Josie Dorrado, dont la mère s’inquiète des sabotages qui frappent l’usine de drapeaux où elle trime pour 13 dollars de l’heure. Comment nourrira-t-elle les siens si, licenciée, elle doit travailler pour By-Smart, qui ne paie que la moitié?
Partagée entre deux familles que tout oppose, Warshawski devra retrouver Billy et le protéger de parents aux appétits démesurés.
Prêts à vous rendre dans ce South Side de Chicago où vit toujours la famille Obama. Go!
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