La torpeur estivale progressivement nous gagne. Les mauvais feuilletons de l’été sont programmés. En tête de liste, le feuilleton « Mais qui pour Couchepin» tient la corde. Un brin de twitter et la politique pointe le bout de son nez remplaçant les blogs et la politique d’il y a deux ans. Un signe annonciateur? Plusieurs journalistes suisses-romands y ouvrent ces derniers jours leur comptes. Plus intéressant, si vous voulez suivre la twittosphère politique helvétique, je vous invite à suivre leurs tweets en temps réels sur Politr | Schweizer Politik in Kurznachrichten ainsi que leur compte twitter. Pour mes tweets à moi, vous pouvez les consulter dans la barre latéral de mon blogue ou directement ici. Mais bon, si c’est pour avoir du feuilleton, autant en lire du bon ou au moins de bons livres ou sujets de réflexion. D’où l’idée de mes lectures d’été.
Autant aussi commencer par un must du roman feuilleton. Un art consommé du rebondissement à chaque fin de chapitre. Une multitude d’histoires parallèles qui finissent par se rejoindre. Près de mille pages lues, il y a une vingtaine d’années pendant mes vacances. Les Mystères de Paris d’Eugène Sue vous tiendront en haleine jusqu’à fin août. C’est cousu de fil blanc.
Sa publication dans le Journal des Débats démarra le 19 juin 1842 et le mot fin tomba le 15 octobre 1843. Roman fleuve qui donna lieu à des lectures publics, on dit même que la Révolution de 1848 est en partie née dans ses pages ou que du moins le roman a créé un climat propice à cette révolution. Néanmoins, Marx critiqua le roman le jugeant naïf (la sainte famille).
Je vous invite cependant à ne pas bouder votre plaisir. Le texte intégral est même disponible en ligne, grâce notamment à Wikisource. Et puis cela tombe bien puisque une nouvelle édition nous est proposée en 2009 par l’historienne Judith Lyon-Caen dans la collection «Quarto» de Gallimard et sa présentation devrait finir de vous convaincre:
« Il y a dans Les Mystères de Paris une énergie sauvage : celle d’une cohorte de personnages maléfiques, malfrats hideux comme la Chouette, Tortillard – un anti-Gavroche –, le Maître d’école ou Bras-Rouge, criminels du grand monde comme le comte de Saint-Remy, monstres hypocrites comme le notaire Jacques Ferrand. Eugène Sue n’est pas avare de noirceur. Mais il y a aussi une sauvagerie du Bien, celle de Rodolphe, prince mélancolique venu à Paris à la recherche de sa fille perdue, impitoyable avec les méchants qu’il punit au mépris des lois. On doit à sa cruauté quelques-unes des scènes les plus stupéfiantes du roman : le châtiment du Maître d’école, ou le supplice de luxure imposé à Jacques Ferrand. Cette cruauté contraste avec la pureté morale de Fleur-de-Marie, comme avec la face solaire de Rodolphe, providence de tous les malheureux honnêtes dont il croise le chemin. »
Judith Lyon-Caen
Allez courez chez votre libraire! Qu’est-ce que vous attendez encore?
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