Que peut-il y avoir en terme de communication et de liens avec les supporters et militants en termes de Politique 2.0 après ça?
Parce que le risque peut-être celui-là pour les Obamaniques s’il faut se fier à la vidéo réalisé par The Onion:
Après avoir suivi fiévreusement au jour le jour les rebondissements de la course à la Maison-Blanche, les plus obsédés des partisans de Barack Obama contemplent aujourd’hui le vide de leur vie.
C’était un des objets de ma discussion de hier soir avec François Monney. Comment Barack Obama allait-il maintenir et à quel rythme le flux communicationnel alors que son rôle allait changer de nature de par sa fonction? Déjà le rythme du flux de son twitter a diminué d’intensité. Il ne paraissait pas imaginable qu’il puisse le maintenir en l’état tenant au courant, minute par minute et via son équipe, de son agenda présidentiel.
Pour ma part, j’indiquais que son équipe de campagne avait toujours eu un coup d’avance en terme de couverture médiatique 2.0 et que j’étais sûr que la suite était déjà prévue.
En rentrant à la maison et en consultant mes sources d’informations, le début de réponse à cette question s’y trouvait déjà. Dans l’intervalle entre maintenant et la prise de fonction, ce sera cela:
La source de cet info, l’excellent site techPresident, indiquait que la réflexion de l’équipe de Barack Obama concernant la transition de la courverture web du candidat au président avait démarré il y a deux mois:
There are just two months and a half months between now and when Barack Obama will take the oath of office as the 44th President of the United States, and without what even seemed to be a pause for a champagne toast, the Obama-Biden ’08 campaign shifted into transition mode for what will be the Obama-Biden administration.
Brièvement que trouve-t-on? D’abord un site très design web 2.0 et très proche de certains thèmes réalisés sous WordPress (et donc proche de ce Politis.ch!). Tout en haut à gauche, on y trouve la date du jour (comme sur Politis.ch!) e décompte séparant Barack Obama de la cérémonie d’investiture. Puis l’en-tête du site et un sous-menu. Il y a les rubriques traditionnelles de ce sous-menu (blog, newsroom, agenda, biographie de B. Obama et J. Biden) ainsi que deux autres qui elles sont interactives avec les visiteurs et les supporters et initient un web présidentiel participatif: American Moment et America Serves.
- American Moment se compose de deux sous-pages: Share your Story et Share your Vision. La première permet a tout en chacun de dire comment il a vécu cette élection alors que la deuxième permet au visiteur d’indiquer comment il voit l’Amérique conduite par Barack Obama
- America Serves poursuit l’objectif de renouveler la participation civique des citoyens dans les programmes de service national et plus particulièrement dans le domaine de l’éducation:
The Obama Administration will call on Americans to serve in order to meet the nation’s challenges. President-Elect Obama will expand national service programs like AmeriCorps and Peace Corps and will create a new Classroom Corps to help teachers in underserved schools, as well as a new Health Corps, Clean Energy Corps, and Veterans Corps. Obama will call on citizens of all ages to serve America, by developing a plan to require 50 hours of community service in middle school and high school and 100 hours of community service in college every year. Obama will encourage retiring Americans to serve by improving programs available for individuals over age 55, while at the same time promoting youth programs such as Youth Build and Head Start.
Si je m’intéresse maintenant au pied de page, celui-ci reprend les rubriques d’en-tête mais en développant directement les sous-pages de celle-ci. C’est ainsi que j’ai pu constater que la rubrique agenda comprenait les différents points du programme que Barack Obama et Joe Biden comptaient mettre en oeuvre une fois élus. Chacune de ces pages programmatiques est organisée de la même manière avec en premier lieu la problématique (The Problem) et ensuite le plan d’action du duo présidentiel.
La suite est donc déjà en marche: http://www.change.gov
Post-scriptum: le pit-bull de Barack Obama est déjà connu et il mord très (trop?) bien, mais sans rouge à lèvres. Il s’agit de Rahm Emanuel qui sera le secrétaire général de la Maison-Blanche, une sorte de chef de cabinet. Richard Hétu qui nous apprend la nouvelle présente le personnage de la manière suivante:
Emanuel n’est pas un rassembleur à la Obama. C’est un vrai pit-bull qui pratique la politique à la manière de Chicago. Comme le rappelle Josh Green dans cet article publié en 2005, il a déjà envoyé un poisson pourri à un sondeur qui lui avait déplu. Selon ses amis, le secret du succès d’Emanuel, numéro quatre dans l’état-major démocrate à la Chambre des représentants, réside dans son intensité légendaire.
C’est aussi une personne qui est prête à tout pour gagner qui servira fidèlement son président:
Emanuel is a composite of three distinct models of chief of staff: the personal confidant, the prominent public figure and the Washington operative.
mais qui fâche déjà les Républicains. (Obama sends powerful signal (Politico)
Pour un autre avis sur Emmanuel Rahm: OpenLeft – What Rahm Says About An Obama Administration
Barack Obama Président 2.0 http://twurl.nl/sndb66
Obama a bien su utiliser internet pour sa communication, mais le vrai candidat 2.0 c’est quand même Ron Paul (enfin… c’était…).
Concernant Emanuel Rahm, c’est un ancien soldat de Tsahal… *suite du commentaire autocensuré par le commentateur*
Ah, il me semblait bien que placer la date tout en haut à gauche de la page était un indicateur de la bonne facture, tant au niveau de la forme que du contenu, d’un site Web 2.0. Voilà qui me conforte dans l’idée que lire Politis.ch constitue un incontournable dans la blogosphère francophone 😉
Clin d’œil ou blague à part, merci pour les informations présentées dans ce billet. Cela va me permettre d’affiner ma réflexion découlant des questions que je me pose sur une poursuite ou non de l’omniprésence de Barack Obama sur Internet, ce qui ne peut pas ne pas poser de problème à l’USSS (le Secret Service chargé de la protection du Président, de sa famille et des personnalités étrangères en visite dans le pays).
D’ailleurs, sii l’on en croit une dépêche ap/afp rapportée par le 20 minutes de ce jour, le Secret Service a dû mettre sous protection le candidat Obama depuis mai 2007 déjà, alors que l’obligation légale ne prescrit qu’une période de 120 jours avant l’élection. Cela découle-t-il de son omniprésence sur Internet et du fait que l’on pouvait savoir en tout temps où le candidat Obama se trouvait et qu’est-ce qu’il y faisait ? Au-delà d’une réponse objective, cela indique à tout le moins que si le candidat Obama a obligé l’USSS de faire plus que ce qui lui est imposé au niveau légal, cela risque d’en aller également de même avec le Président Obama.
Une réflexion qui me traverse l’esprit à l’instant et qu’il conviendra d’approfondir : Internet ne permettrait-il pas au «tech- / Président 2.0 » Obama d’atteindre le statut de gouvernant décrit par le légiste chinois Han-Fei-tse dans son « Tao du Prince » ? En l’occurrence, celui où le Prince se place dans une position où la géométrie circulaire du panoptique est inversée. Ce qui nous donne, avec la cruelle lucidité de Han-Fei-tse :
« Un monarque digne de ce nom fait en sorte que l’empire tout entier soit ses yeux et ses oreilles. Bien qu’il vive retiré au fond d’un palais aux galeries sinueuses, rien sur la terre n’échappe à son regard pénétrant, nul ne trompe sa vigilance. Pourquoi donc ? Tout simplement parce que des instruments procurant une connaissance absolue ont remplacé des outils qui étaient une source de distorsion et d’aveuglement. »
@François Monney; puisses-tu être entendu et suivi… 😉
@Mirko: j’ai pas suivi la campagne de Ron Paul, serait-il LE candidat 2.0 parce que libertarien?
Mais B. Obama est indéniablement le premier président 2.0 et était un des deux candidats 2.0 (si je te suis concernant Ron Paul).
Concernant Emanuel Rahm: il n’est pas un ancien soldat de Tsahal, c’est une rumeur. Au sujet de son engagement pro-israélien, lire Rahm Emanuel et Israël par Richard Hétu (un des meilleurs correspondants francophones aux Etats-Unis actuellement à mon humble avis).
Sur la suite de l’utilisation des médias sociaux par Barack Obama et pour donner du grain à réfléchir à François Monney:
(Source:: Obama’s Social Media Advantage, Act II)