Fragments discontinus de crise. Ecrits du bord de l’écran.
Dramatisation, catastrophisme et fin du monde par G. W. Bush et John McCain
Ces dernières vingt-quatre heures, tour à tour John McCain et G. W. Bush ont joué la crise sur le registre de la dramatisation et du catastrophisme. L’un en arrêtant (soi-disant?) séance tenante sa campagne électorale, l’autre déclarant, après un mutisme assourdissante, à la nation:
« Notre économie toute entière est en danger«
Clairement, ces deux personnages tentent de sauver leurs meubles. Le premier ceux ceux de sa campagne électorale, l’autre ceux de sa présidence. Ces deux personnages que seule réunissait une franche et commune détestation mutuelle se retrouvent donc uni dans un destin commun, crédibilisant on ne peut mieux le McSame de la campagne obamesque:
Cela ne serait pas trop grave si les deux se contentaient de couler ensemble. Mais dans un système économique où la confiance entraîne la confiance, l’inverse est également vrai. Leur irresponsabilité est ici totale, voire criminelle. G. W. Bush est coutumier du fait puisqu’il a joué sur cette corde dès le lendemain du 11 septembre 2001. Cependant, cette fois-ci, une telle attitude de chef de clan, matinée de mépris pour le citoyen lambda, provoque aujourd’hui la colère des électeurs et citoyens américains, totalement abasourdis par la gravité de la crise et stupéfaits d’entendre qu’ils devraient payer 700 milliards de dollars pour l’inconséquence des banques alors qu’eux voient leur maison saisie, leur retraite couler et les bourses d’étude de leurs enfants partir en fumée.
PS: un article de USA Today évoquait mercredi une aide fédérale de 25 milliards de dollars pour aider l’industrie automobile qui déroche à son tour.
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Médiapart dans un article de ce jour cite les propos de journalistes et d’hommmes politiques américains tirant également le parallélisme entre la manière de l’administration bush de gérer tant la crise actuelle que les suites du 11 septembre 2001:
« Quelques élus et plusieurs journalistes ont déjà évoqué la similitude entre l’approche adoptée ces jours-ci pour le plan de sauvetage et l’autorisation d’envahir l’Irak en 2002. Dans les deux cas, la situation est dépeinte en des termes apocalyptiques et il faut agir vite, très vite, au nom de l’intérêt national. Si nombre d’élus sont sensibles à cet appel, d’autres se remémorent les traces laissées par ce petit jeu. »
Source: Etats-Unis: Wall Street bouleverse la campagne présidentielle