Les autorités veulent remplacer la signalisation lumineuse le long de l’artère principale. Mais les élus ne l’entendent pas de cette oreille.
Sera-t-il un jour possible de traverser La Tour-de-Peilz d’une traite aux heures de pointe? Et d’éviter de poireauter devant l’un des cinq feux qui bordent la Grand-Rue? C’est en tout cas le voeu des autorités boélandes, qui souhaitent rendre le transit plus fluide et dissuader les automobilistes d’emprunter des rues adjacentes pour éviter les feux. La Municipalité souhaite donc revoir la signalisation, aujourd’hui obsolète, et installer des capteurs au sol et des caméras permettant de prendre en considération le nombre réel d’automobilistes. Un projet qui devrait coûter 420 000 francs à la collectivité.
Le Conseil communal aurait dû voter sur cet objet mercredi soir, et dire si oui ou non il débloquait le montant sollicité. Il n’en a rien été. Le groupe d’élus chargé d’étudier ce dossier a en effet recommandé de refuser le projet municipal. Dans la foulée, Lyonel Kaufmann, en charge de la police dans la ville, est intervenu pour demander le renvoi du vote à la prochaine séance, le 7 mai.
En cause, selon les conseillers qui se sont penchés sur le préavis: un «manque de vision régionale ». Les élus regrettent aussi que l’alternative «rondspoints » n’ait pas été plus approfondie. Selon eux, des giratoires remplaceraient avantageusement les deux feux érigés à l’entrée et à la sortie de La Tour-de-Peilz.
«De plus, les transports publics devraient s’intégrer sans problème dans un tel concept, à l’instar de ce qui a été réalisé à Lutry, par exemple.» Selon les conseillers et en matière de dépenses, il faut mettre dans la balance l’investissement à long terme (les ronds-points) par rapport au remplacement périodique des installations (les feux).
La Municipalité assure qu’un complément d’information sera prochainement adressé aux élus. «Nous expliquerons notamment pourquoi nous n’avons pas retenu la variante des ronds-points», indique Lyonel Kaufmann. Qui ne souhaite pas en dire davantage avant de renseigner les conseillers.
RAPHAËL DELESSERT | 24Heures | vendredi 14 mars 2008
Pour ceux qui auraient manqué le début : Renouvellement des Feux de la Grand Rue
A noter également dans 24Heures du même jour, l’information suivante:
Pincé à 119 km/h alors que la vitesse est limitée à 50 km/h, sur la route jouxtant le gymnase de Burier, un jeune conducteur devra répondre de ses actes devant le juge.
Stupéfait, l’agent de Police Riviera qui, à 7 h, jeudi matin 6 mars, voit sur l’écran de contrôle de son radar mobile s’afficher le chiffre de 119 km/h! Il a placé son instrument à la route de Chailly, à proximité de l’accès au gymnase de Burier, sur un tronçon limité à 50 km/h et emprunté quotidiennement par plus de mille élèves.
Nouveau billet: Feux ou ronds-points sur la Grand-Rue? La controverse sévit dans la ville du jeu (24Heures) http://tinyurl.com/33m5nn
Amusant… Je vais pondre une diatribe pour mon ami municipal.
A l’époque où j’étais Conseiller communal à La Tour-de-Peilz (1999-2000), j’avais voulu préparer une proposition visant à remplacer les feux par des giratoires. Des municipaux (dont le nom sera tu ici) m’avaient alors rétorqué que c’était impossible car la route était cantonale et que donc la commune n’avait pas son mot à dire. « Quand on veut tuer son chat, on dit qu’il a la gale »… Je reconnais bien là la manière de tuer une proposition dans l’oeuf en affirmant tout de go un argument à la volée sans rien vérifier. Une façon de faire que j’ai souvent constatée avec certains municipaux (dont les noms continueront d’être tus).
Cela dit, je reste convaincu que le giratoire (ou autre stops, « cédez le passage »,…) est la bonne solution. Les feux traitent les automobilistes comme des bestiaux: ils lui disent de passer ou de s’arrêter, annihilant complètement leur capacité de décision. Pourtant, qui mieux que l’automobiliste lui-même, peut savoir s’il peut passer ou non? Il est dans le trafic, il a des yeux et des oreilles et, on l’oublie parfois, un cerveau qui lui sert à prendre des décisions en fonction des circonstances. Le feu, lui, est un ordinateur. Il vous arrête quand il n’y a personne: qui ne s’est pas retrouvé derrière un feu rouge à une heure du matin sur une route vide? Pourquoi s’arrête-t-on? Parce que c’est rouge et non pas parce qu’il y a du trafic.
Donc: redonnons un peu de responsabilité à l’automobiliste. Redonnons-lui un peu de confiance. Il a passé son permis, très bien: il sait donc évaluer une situation de trafic et décider s’il peut passer ou non sans devoir se faire dicter son comportement par un ordinateur. De plus, le giratoire ralentit le trafic et sécurise les accès. Le trafic est fluide et n’est pas trop rapide. Il est constant: on évite les bourrasques qui s’accumulent derrière la lanterne rouge et qui, soudain, lorsque c’est vert, se libèrent d’un coup et bouchonnent les carrefours suivants (et empêchent les gens de traverser). Les coûts d’entretien d’un giratoire ou d’une solution « physique » sont insignifiants par rapport à une installation de feux électriques hors de prix.
Sus aux feux! Vive le carrefour qui fait réfléchir!