Il permet aussi une photo de groupe pour répondre à certaines questions:
• La fracture entre modernistes et syndicalistes au PSS (Parti socialiste suisse) est-elle aussi nette?
• Et entre élu socialistes romands et alémaniques?
• Les élus Verts sont-ils plutôt à gauche ou à droite?
• Le PDC (Parti démocrate-chrétien) est-il plus centriste que le PRD (Parti radical démocratique)?
• Les élus UDC sont-ils aussi à droite que leur discours de campagne?
Sur son blog, le Dr. Goulu a eu l’idée d’utiliser la carte nationale des élus et de fournir une première série de commentaires et une première carte générale que voici:

Les éléments suivants me paraissent pertinents dans l’analyse du Dr. Goulu:
• La “polarisation” entre socialistes+verts et UDC est manifeste. Ces deux groupes forment des blocs bien compacts aussi opposés sur l’axe gauche/droite que sur l’axe “progressiste/conservateur”. Comparativement, le PRD et le PDC sont bien dispersés …
• Contrairement à ce que prétend la presse, on ne voit pas de fracture entre des ailes “gauche caviar” et “travailleurs syndiqués” au PSS. Par contre la superposition avec le positionnement des Verts est spectaculaire.
• Pas de doute, l’UDC est bien à droite. Mais ce qui la distingue encore plus clairement des autres partis, c’est son aspect conservateur : l’UDC est le seul parti nettement positionné sous l’axe horizontal.
Observons maintenant la situation relativement aux élu-e-s vaudois:
A droite, Guy Parmelin est l’élu le plus à droite et le plus conservateur, suivi de Claude Ruey et de Charles Favre très clairement ancrés dans la droite libérale dure. Globalement les élu-e-s UDC vaudois sont moins réactionnaires que la moyenne des élu-e-s suisses. Ce sont les sortants qui sont le plus réactionnaires; visiblement, après une législature, le vieux fond PAI tend à s’écailler.
Au centre-droit, il ne reste plus que Jacques Neyrinck et Olivier Français. Le plus centriste des deux, bien esseulé dans son parti visiblement, est, légère surprise, le municipal radical lausannois.
Les Verts vaudois confirment leur caractère plus au centre (ou plus à droite) que leurs collègues alémaniques plus particulièrement Luc Recordon, plus à droite même que Daniel Brélaz, mais plus progressite (soit libéral dans le sens anglo-saxon du terme). Pour le reste, les autres élu-e-s de la gauche se situent dans un mouchoir de poche et ils/elles bien ancré-e-s à gauche, même Roger Nordmann ne se distingue que légèrement en étant plus libéral.
Pour la Suisse alémanique, nous avons choisi Zurich
En effet, on dit généralement de ce canton qu’il préfigure avant les autres les changements en cours dans l’espace politique suisse. La carte des élu-e-s:
La course des radicaux pour rattraper les élu-e-s UDC est évidente ou en tout cas, l’alliance des radicaux avec l’UDC semble profiter avant tout aux candidat-e-s les plus à droite de ce parti. Néanmoins, Charles Favre est plus à droite que le plus à droite des élus radicaux zurichois!
De leur côté, les élus UDC sortent groupés et sont extrêmement membres de la droite la plus réactionnaire. Guy Parmelin figurerait parmi les plus modérés de ce groupe (c’est tout dire!).
Enfin, l’UDC a définitivement supplanté les radicaux comme parti leader de la droite zurichoise.
La situation des Verts est la plus paradoxale. C’est le parti qui à les élus les plus éclatés sur le spectre de Smarvote. Avec des élus plus à gauche que certains socialistes élu-e-s et d’autres plus à droite que des PDC ou des élu-e-s du PEV (Parti évangélique)!
Pour leur part, certains socialistes peuvent être à la fois plus à gauche que les élu-e-s vaudois (Eric Voruz compris) alors que d’autres tendent (modérément) au social-libéralisme.
Cette analyse tendraient à valider l’hypothèse que les électeurs déçus par les socialistes ont trouvé chez certains Verts la réponse à leur désappointement.
Enfin, l’affrontement gauche-droite à Zurich met au prise d’un côté les radicaux et l’UDC alors que la « gauche » regroupe tous les autres partis, y compris le PDC. La fracture est nette. Un nouveau centre (gauche) émerge composé de Verts, Verts libéraux, PDC et PEV. Verena Diener dispose bel et bien des meilleures chances pour battre Ueli Maurer. C’est donc cette frange qui arbitre l’affrontement entre la gauche et l’UDC.
Laisser un commentaire