S’il en est certains qui doivent se méfier comme d’une peste de la presse et des médias, ce sont bien les partis du centre (?) droit. Plus particulièrement les radicaux.
Voici une dizaine d’années, après le rejet en 1992 de l’EEE, la presse s’est emparée de la figure de Christoph Blocher et de l’udc.
Ainsi, l’udc s’est autant faite au travers de ses faits d’arme que grâce à la complaisance et la caisse de résonance offerte par la presse et les médias
Dans un marché concurrentiel et en profonde mutation, la solution passait quasi obligatoirement par la volonté de polariser le débat politique. Et l’udc était le candidat idéal pour cette opération.
Au risque de se brûler les ailes dans un premier temps.
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Aujourd’hui, la droitisation des médias, sous l’impulsion de Tibère Adler, directeur général d’Edipresse et des Hoesli boys : »(Dans les milieux autorisés, comme ironisait Coluche, les Hoesli boys sont les journalistes arrivant à 24Heures, tel Thierry Meyer, dans les bagages d’Eric Hoesli, ancien rédacteur en chef du Temps et aujourd’hui directeur de la presse régionale d’Edipresse. D’ailleurs, certains ne parient guère sur l’avenir de Jacques Poget en tant que rédacteur en chef de 24Heures.) »: est évidente.
Durant cette décennie, la droite classique s’est érodée sur sa droite et, après le pdc, ce sont les radicaux qui voient leur deuxième siège au Conseil fédéral menacé. Merci à qui?
C’est à ce moment charnière que la presse —inquiète de ses propres ravages?— embouche le nouvel air de la renommée en construisant une nouvelle modernité politique : les Verts, le nouveau centre.
Cette arrivée sur le devant de la scène médiatique coïncide aussi avec les premiers déboires sérieux de Christoph Blocher.
Dans son édition du mardi 4 avril 2006 et en page 3, le journal Le Temps thématise cette nouvelle marotte de manière très intéressante et comparable en son temps à la démarche adoptée à l’égard de l’udc et de Christoph Blocher.
Tout d’abord, une personnalité phare doit pouvoir incarner cette montée en puissance des verts. La figure tutélaire est vite trouvée par la presse et Le Temps : c’est Daniel Brélaz.
En page 3 du Temps (4 avril 2006), il trône donc au sommet de la page, tel le roi soleil, made in XXIe siècle —quoique Daniel Brélaz tient plus de Shrek, l’ogre vert de Disney, que de Louis XIV !
De chaque côté de l’ogre vert et encadrant la page ainsi que le corps de l’article, les princes (et une princesse) des Verts des villes vaudoises prennent place. Le canton de Vaud, et son écusson placé au milieu de la page, est pris dans les tiges d’une plante grimpante; il est déjà conquis avant que la bataille ait commencé. Merci à qui?
Désormais, la candidature de Daniel Brélaz pour le Conseil fédéral est d’autant plus lancée que les Verts suisses viennent de se déclarer, le même week-end : »(Dieu que ces nouvelles formes de faire de la politique ressemblent fortement aux anciennes!) »: prêt, sous certaines conditions, à revendiquer un siège en 2007 au Conseil fédéral.
Au final, la droite traditionnelle se retrouvera comme ronds de jambe et encore un petit peu plus laminée et poussée vers la sortie. Merci à qui?
Que se passera-t-il alors ?
Rien moins que l’évolution politique observable partout ailleurs en Europe : »(là aussi sous les coups de boutoir de l’udc, et sans bilatérales, nous finirons par adopter les normes européennes! Merci à qui?) »: soit
1. la recomposition de la droite au sein d’un parti très marqué à droite, comme avec l’UMP ou la droite italienne, d’autant plus que cette capitulation de la droite traditionnelle se fera sous la houlette de l’udc et avec la bénédiction des milieux économiques. : »Dans un interview fort instructif de 24Heures du mercredi 5 avril 2006 en page 3, Jean-François Cavin, directeur du Centre patronal vaudois et membre de la Ligue vaudoise (ligue corpo-fasciste à la vaudoise, née dans les années 1930), l’appelle de tous ses voeux pour les élections cantonales vaudoises de 2007″:
2. se faisant, l’udc gagnera les notables nécessaires pour revendiquer “valablement“ des sièges dans les exécutifs soit sa principale faiblesse actuelle.
3. si les radicaux rejoindront sans autre forme de procès l’udc dans leur écrasante majorité (à l’exemple de l’entrepreneur fribourgeois Jean-François Rime, poisson-pilote de la mutation), le sort du pdc reste réservé pour une partie de ses membres; car d’autres rejoindront aussi l’udc. : »(le conseiller d’Etat valaisan Jean-Marie Fournier, vous le voyez en centriste minoritaire? moi pas, ni en centriste, ni en minoritaire.) »: Comme en Italie et en France avec François Bayrou, il pourrait subsister un parti de centre droit dans une fourchette de 5 à 10%. Mais même pas sûr.
4. pour quelques radicaux, ils tenteront de trouver leur radeau de la Méduse en cherchant à rejoindre les Verts. : »Jérôme Christen, dissident radical veveysan, député et tout frais municipal, a déjà fait des premières approches pour que les membres de son mouvement Vevey(-Montreux-Veytaux-Chillon) libre! trouvent asile en cas d’élection de l’un deux (c’est-à-dire lui-même) au Grand conseil en 2007 chez les Verts) »:
5. certains resteront définitivement à la maison et verront leur jardin.
6. cette droite sera opposée à une coalition composée des Verts et des socialistes : »(pour sa part, l’extrême-gauche restera toujours égale à elle-même.) »:
Le moindre des paradoxes résidera dans le fait que le parti se proclamant l’héritier de la tradition helvétique sera celui qui la liquidera. Comme toujours…
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