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Regard sur la politique par Lyonel Kaufmann, socialiste boéland*

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septembre 6, 2007 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Nicolas Sarkozy est un “voleur de lumière” (Jean-Louis Missika, sociologue)

Débat en ligne des lecteurs du journal Le Monde (05.09.2007) avec Jean-Louis Missika, enseignant en communication politique à l’Institut d’études politiques de Paris, mercredi 05 septembre 2007

Jean-Louis Missika, sociologue.
Le débat en ligne en trois Extraits
La stratégie de Nicolas Sarkozy ne s’apparenterait-elle pas plus à du marketing politique qu’à de la communication politique ?
Jean-Louis Missika : C’est subtil, comme distinction. Marketing et communication dans l’entreprise ont toujours été liés. Le marketing politique fait référence à l’idée que la sphère politique est un marché dans lequel il y a des consommateurs de politique qui peuvent être analysés par cible et par catégorie, pour lesquels on va fabriquer des produits et une communication politique adaptés. Comme je viens de le dire, Nicolas Sarkozy a tendance à pousser à son extrême cette conception de la politique. Il n’empêche que la politique ne se réduit pas à ça et qu’à trop vouloir la faire entrer dans ce cadre, on peut avoir de mauvaises surprises.
[…]
On reproche à la communication de M. Sarkozy de ne demeurer que communication, mais ne constitue-t-elle pas paradoxalement un acte politique ? Elle force les autres à se positionner, à réagir, donc à alimenter le débat démocratique.
Jean-Louis Missika : Je partage ce point de vue depuis très longtemps. Je n’ai jamais considéré qu’il y avait d’un côté la communication et de l’autre l’action politique. L’action politique étant propre et la communication sale. En politique, communiquer, c’est agir, et agir, c’est communiquer. Quand Nicolas Sarkozy adresse une lettre à tous les enseignants pour définir sa conception de l’école, il pose un acte politique qui est aussi un acte de communication. Et cet acte de communication a des effets politiques. On l’a bien vu en lisant la presse ce matin : réactions des syndicats, des partis d’opposition, des enseignants eux-mêmes. Un débat est lancé. Je dirai simplement que sa manière de communiquer illustre assez bien ce qu’on pourrait appeler la préférence française pour l’idéologie. Sa lettre est plus idéologique que pragmatique, et les réponses des autres acteurs ont tendance à se situer elles aussi sur le plan de l’idéologie.
[…]
La communication du président Sarkozy ne ressemble-t-elle pas à celle du candidat Sarkozy
Jean-Louis Missika : Absolument. On a parfois l’impression que la campagne électorale ne s’est pas arrêtée le 6 mai. La façon qu’il a de s’emparer des dossiers et de promettre le changement ressemble à s’y méprendre à ce qu’il avait fait pendant sa campagne. De la même façon, le rythme médiatique qu’il impose est plus un rythme de conquête du pouvoir que d’exercice du pouvoir. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle tout le monde s’interroge sur les risques d’essoufflement de celui qui parle et de lassitude de ceux qui écoutent.

L’entier du débat : Le Monde.fr : Jean-Louis Missika : « La stratégie médiatique de Nicolas Sarkozy finira par avoir un coût politique »

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septembre 5, 2007 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Galbraith, rénovateur socialiste (Le Monde)

«La dichotomie capital contre travail, qui fut la base de tous les discours et de toutes les actions politiques, ne peut plus résister à l’analyse. Les économies modernes connaissent un autre type de fracture qui est perceptible dans tous les pays industrialisés. Il y a désormais, d’un côté, les riches et ceux qui aspirent à ce statut et, de l’autre côté, les économiquement faibles ou les pauvres. (…) Les riches sont plus nombreux et plus diversifiés que la classe des capitalistes des premiers temps. Ils sont également mieux organisés sur le plan politique. Les moins favorisés sont ceux victimes de la pauvreté, les personnels des industries de services, les chômeurs, et ceux qui subissent les discriminations de race, de sexe ou d’âge. Tous ceux-là sont pour la plupart sans le moindre soutien politique.»
Le Monde.fr : Galbraith, rénovateur socialiste
Présentation intéressante dans le journal Le Monde de l’ouvrage, publié en français aux édition du Seuil et regroupant les derniers ouvrages de John Kenneth Galbraith (1908-2006)(Economie hétérodoxe, 1170 p., 35 €) dont la pensée économique iconoclaste le rapprochait des socio-démocrates européens.

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septembre 5, 2007 by Lyonel Kaufmann 1 commentaire

Le phénomène fasciste (Zeev Sternhell)

Zeev Sternhell (1935-….) est l’auteur de Ni droite Ni gauche, l’Idéologie fasciste en France, ouvrage qui a souvent été utilisé pour renvoyer dos à dos fascisme/nazisme et communisme. Il a suscité également la polémique en raison de sa thèse originale où il professe que « c’est dans la France des années 1885-1914 qu’il faut chercher les racines idéologiques du fascisme ».
Les extraits de l’entretien qui suit ont le mérite de replacer utilement ses travaux et sa thèse régulièrement déformée par des gens souhaitant jeter l’opprobre sur la gauche. Il pose également un regard sur l’actualité du fascisme et sur le rôle important et fondamental de la droite libérale dans la résistance au fascisme. A bon entendeur…

Vous considérez que le fascisme n’est pas une parenthèse de l’histoire qui n’appartiendrait qu’à l’entre-deux-guerres…
Je conçois le fascisme comme la forme extrême d’un phénomène idéologique et culturel qui se manifeste par la révolte contre l’héritage de la Révolution française, contre le matérialisme et le rationalisme , contre les principes du libéralisme et contre la conception utilitariste de la société et de l’Etat. […] Il est le fruit d’une rencontre [en France] entre le nationalisme intransigeant et la révision anti-matérialiste du marxisme qui se produit au cours des années 1885-1914.
[…]
Peut-on en déduire que le socialisme mène au fascisme comme on l’entend parfois dans certains milieux de droite?
Le socialisme ne mène pas au fascisme! En revanche, c’est par le biais d’une révision anti-matérialiste du marxisme que des socialistes démocrates, comme Marcel Déat en France et Henri de Man en Belgique, glissent vers le fascisme. […] Lorsqu’on considère, comme de Man, que les problèmes fondamentaux ne sont pas économiques, on peut commencer à glisser vers le fascisme.
Sommes-nous à l’abri de résurgences du fascisme en Europe?
Il n’y a pas de raison méthodologique de considérer que le fascisme soit mort en 1945. Une idéologie de rupture comme le fascisme a besoin d’une marge de manœuvre sociologique pour devenir une force politique. Cette marge de manœuvre n’est produite que par une situation de crise économique, politique et morale. On peut penser que la démocratie d’aujourd’hui est plus forte que celle du passé en raison d’une certaine expérience. Mais est-ce une garantie suffisante pour nous assurer que les institutions démocratiques ne s’écrouleront pas une deuxième fois? De plus, l’économie libérale ne garantit pas l’existence de la démocratie : le fascisme italien était porté par une économie libérale et les Nazis n’ont jamais nationalisé le système économique. Bien que l’Europe ne connaisse pas aujourd’hui les conditions économiques et sociales de l’entre-deux-guerres, le problème de l’émergence de partis d’extrême droite est réel. Je pense que la droite libérale détient la clef du problème. L’expérience nous a appris que la droite libérale a permis à Mussolini d’arriver au pouvoir et qu’elle n’a pas non plus empêché d’y accéder. Si elle ne refuse pas catégoriquement toute forme de collaboration avec les droites extrêmes, nous risquons d’être confrontés à d’énormes difficultés.
Propos recueillis par Nicolas ZOMERSZTAJN
Cet entretien a été une première fois publié dans la revue juive belge « Regards », Bruxelles, 2000.

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septembre 4, 2007 by Lyonel Kaufmann 2 commentaires

L’UDC Vaud : un partenaire honorable et loyal de la droite?

Je persiste, parce que je l’ai vécu pendant toutes ces dernières années, à considérer l’UDC Vaud comme un parti honorable et un partenaire loyal. Je ne puis, à ce stade, dire que ce partenariat n’est plus possible.
Dominique Kohli, candidat libéral au national,
en commentaire à son billet
« Mouton noir et moutons blancs. Pas d’accord ! »

Un rappel peut-être à M. Kohli, dont je salue le billet et la prise de position au demeurant:
– M. Parmelin, UDC de son état et à ce titre candidat au Conseil national et au Conseil des Etats, est membre du comité d’initiative « mouton noir » de l’UDC suisse.
Une question à M. Kohli:
– M. Parmelin fait-il partie pour vous de ces membres «honorables» et de ces partenaires «loyaux» de cet UDC Vaud?
Pour nos autres lecteurs, un deuxième rappel historique cette fois-ci:

Lors des élections du 5 mars 1933 en Allemagne, le parti national-socialiste et Hitler obtiennent 17 millions de voix (44%). C’est encore insuffisant à Hitler pour modifier la Constitution en sa faveur. Il lui manque la majorité des deux tiers.
Les sociaux-démocrates conservent 7,2 millions de voix et les communistes 4,8 millions de voix. Zentrum, le parti catholique du Centre, accroît pour sa part le nombre de ses électeurs et avec son allié, le Parti catholique du peuple bavarois, obtient un total de 5,5 millions de voix.
Lorsque le 23 mars, l’Assemblée se réunit à Berlin, à l’Opéra Kroll. Elle se voit soumettre par Hitler un «décret d’habilitation» qui ne projette rien moins que de donner au chancelier un pouvoir législatif exclusif pendant quatre ans, autrement dit le droit de gouverner et légiférer à sa guise sans l’accord des députés !
Les sociaux-démocrates, dans un ultime sursaut de lucidité, refusent le vote du décret. Hitler, à la tribune, les couvre d’un torrent d’injures.
Mais le chef du Zentrum (parti catholique du Centre), Monseigneur Ludwig Kaas, convainc son groupe parlementaire de voter pour Hitler contre la vaine promesse que celui-ci respecterait le droit de veto du président von Hindenburg. Fort de la majorité indispensable des deux tiers, l’ancien clochard de Vienne dispose dès lors d’un pouvoir dictatorial sur la plus grande puissance d’Europe continentale.
Dès le 31 mars, faisant usage du décret d’habilitation, Hitler dissout les Diètes (ou assemblées législatives) des différents États qui composent la République allemande, à l’exception de la Prusse. L’Allemagne devient sans coup férir un État centralisé.
Source: Herodote.net

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septembre 3, 2007 by Lyonel Kaufmann 6 commentaires

Délit de mode de vie

Dans le Courrier International de cette semaine, le dossier central est consacré à «Nicolas Sarkozy : Pourquoi il agace». Un passage de l’article «La mauvaise réputation» (José Maria Ridao – El Pais) a attiré mon attention lorsque le journaliste précise qu’

«En Allemagne, le régime nazi avait créé un « délit de mode de vie »».

Qu’en était-il exactement? Le site de Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes (FNDIRP) est alors venu à mon secours. Le site présente la situation des personnes étiquetées par les nazi comme «asocial» (http://www.fndirp.asso.fr/nazis%20valeur%20inferieure.htm). Le contexte général d’abord:

«la population devait se sentir comme un bloc uni, un ensemble fortement soudé, la «communauté du peuple» (Volksgemeinschaft) au nom et au profit de laquelle le gouvernement de Hitler prétendait agir. Le terme «asocial» était vague, et permettait d’intégrer toute forme de comportement que les nazis réprouvaient. Mais un autre terme, «étranger à la communauté» (Gemeinschaftsfremd), qui fut très tôt employé comme presque synonyme d’asocial, ouvrait encore d’autres portes à l’exclusion, et cette fois avec des perspectives vers toutes sortes d’interprétations, entre autres raciales, mais bien entendu également politiques.»

Si la République de Weimar s’en prenait déjà aux «asociaux», l’arrivée au pouvoir de Hitler en modifiera considérablement les conditions

«Comment se débarrassait-on de ces catégories gênantes sous Weimar ? Les municipalités créaient des sites spéciaux où étaient regroupés ces marginaux, camps de travail, «maisons de travail», centres fermés peu différents de prisons dans certains cas, les pratiques étaient diverses, et le régime pouvait aller du supportable au franchement dur. Mais dès les premiers mois du régime nazi, les conditions devinrent de plus en plus sévères. Mendicité, vagabondage et prostitution furent poursuivis avec une ardeur nouvelle. Dès septembre 1933 on procéda à des razzias de mendiants dans un grand nombre de villes, les «maisons de travail», en général fort calmes jusque-là, furent rapidement surpeuplées, et de nouveaux lieux d’internement créés. Deux mois plus tard, une modification de la loi contre les «criminels récidivistes dangereux» rendait possible leur internement de longue durée.»

Puis, le dérapage systématique dans le traitement des marginaux se poursuivit rapidement avec leur assimilation à des malades congénitaux. Pour étendre encore le domaine de ces mesures, on inventa le diagnostic aberrant de «faiblesse d’esprit morale» (moralischer Schwachsinn), qui ne traduisait rien d’autre qu’un mode de vie inadapté. En 1938 (du 21 au 30 avril 1938), une grande rafle est organisée et livre près de 2 000 personnes à Buchenwald (camp de concentration).
Comme d’habitude pour les nazi, une définition juridique de l’asocial est établie en 1938 également:

«Est considéré comme asocial celui qui démontre par son comportement antisocial sinon criminel qu’il ne veut pas s’intégrer à la communauté.»

Comme l’indique la FNDIRP est, par exemple, définit comme asocial

a) la personne qui, par des violations minimes mais toujours répétées de la loi refuse de se plier à l’ordre évident pour un État national-socialiste (par exemple mendiants, vagabonds (tsiganes), prostituées, ivrognes, personnes atteintes de maladies, en particulier vénériennes, qui échappent aux mesures des autorités sanitaires) ;
b) la personne, qu’elle ait ou non déjà été condamnée, qui se soustrait à l’obligation de travailler et laisse le soin à la communauté de l’entretenir (par exemple fainéants, réfractaires au travail, alcooliques).

Si des points de vue politique ne doivent pas servir à classer une personne comme asociale, cet aspect-là demeure réservé à la Gestapo (détention de protection). En outre, La «détention de prévention» devenait une mesure de routine, d’autant plus simple d’emploi qu’elle ne nécessitait aucun appel aux services de justice, tout comme la «Détention de protection» (Schutzhaft) et la «séquestration de précaution» (Sicherungsverwahrung), ces réglementations laissant les mains libres aux services de police, dans l’arbitraire le plus complet.
Le système nazi mit aussi sur pied des camps de concentration pour mineurs dès 1940:

Pour les y interner, la Gestapo utilisait sans vergogne la «détention de protection» politique, quel que soit le motif. C’est ainsi que les termes les plus vagues et divers étaient employés : inéducable, asocial, contestataire, criminel, ayant rompu son contrat de travail, coupable de fainéantise, sabotage, refus du service dans la Jeunesse hitlérienne. Également internés Tsiganes ou «métis juifs», handicapés physiques ou mentaux, jeunes ayant été stérilisés comme asociaux, homosexuels, et aussi parfois des opposants, pour écoute de radios ennemies ou soupçon de résistance. Furent expédiés à Moringen également des jeunes hambourgeois amateurs de musique américaine de jazz, bien entendu interdite (Swing-Kids), ou des jeunes contestataires appartenant à la mouvance dite « Edelweisspiraten » en Rhénanie.

Toute référence directe ou indirecte à des initiatives populaires actuellement en cours ou futures —ainsi qu’à la philosophie qui les sous-tendent—est évidemment fortuite…

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*boéland : surnom donné aux habitants de La Tour-de-Peilz

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