Alors que le Pirate Party remporte une victoire incroyable en Suède en totalisant 7,1% des voix et atteignant 19% chez les 18-30 ans et gagne au moins un siège au parlement Européen, verrat-t-on une police privée du Net en Suisse après le feu vert du Tribunal administratif fédéral?
Ce week-end, la génération internet suédoise s’est mobilisée lors du scrutin européen et a permis au Pirate Party de remporter une victoire significative dans sa lutte contre la criminalisation des internautes lambdas, les dérives autoritaires et les restrictions aux libertés fondamentales qui en découlent. Rick Falkvinge, le leader du parti, résume l’essence de son combat:
“Nous n’acceptons pas le programme de surveillance de masse des autorités”.
Source: Le Parti Pirate Suédois débarque à Bruxelles (Owni.fr)
Créé il y a seulement trois ans pour défendre une autre idée de la propriété intellectuelle, le Pirate Party défend ainsi l’idée d’une refonte totale du droit d’auteur, d’une suppression des brevets et de la défense des libertés et de la vie privée sur Internet. Avec ses 19% chez les 18-30, il est le premier parti dans cette classe d’âge.
Cette mobilisation dans les urnes de la génération internet suédoise démontre qu’il ne suffit pas de se mobiliser sur internet, comme en France, contre la loi Hadopi pour obtenir gain de cause politiquement. Par ailleurs, il convient également de souligner la faible participation au scrutin des 18-34 ans en France qui se sont abstenus à plus de 80%. Néanmoins le succès d’Europe Ecologie et de son leader Daniel Cohn-Benditen France tient probablement aussi à leur solide positions anti-Hadopi, en défendant l’amendement Bono (d’ailleurs co-signé par Cohn-Bendit) au Parlement Européen, et en prenant l’engagement de défendre une libéralisation des échanges de fichiers non commerciaux.
Tout ceci est à méditer, car, une nouvelle fois, la Suisse n’est pas une île tenue à l’écart de telles mesures répressives et attentatoires aux libertés individuelles. En effet, la semaine dernière le Tribunal administratif fédéral a autorisé la société Logistep, basée à Zoug, à renifler le Web pour relever les adresses IP des internautes et dénoncer ceux qui sont en infraction avec la loi. Comme l’indique Anouch Seydtaghia (Une police privée du Net suisse? | Le Temps):
Malgré quelques réserves émises par le tribunal, malgré l’avis négatif du Préposé fédéral à la protection des données, on s’achemine ainsi vers une sorte de police privée du Net légale non seulement en Suisse, mais aussi à l’étranger. Car Logistep a déjà permis de dénoncer des internautes d’autres pays européens.
Il est donc plus que temps de se mobiliser. Un groupe a ainsi été créé sur Facebook et je vous invite donc à le rejoindre: Non à la traque des adresses IP par Logistep. Stephanie Booth a également publié un article que je vous recommande sur «Pirater n’est pas voler en 7 mythes». Mais bien évidemment cela ne suffira pas. Pourquoi ne pas commencer par contacter les conseillers nationaux présents sur la toîle (Facebook, site, blogs) pour les sensibiliser et leur demander ce qu’ils et elles comptent faire concrètement?