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Un très, très bon week-end électoral pour la gauche en Suisse. Avec les votations fédérales, l'échec du référendum sur la baisse des impôts à Vevey, s'y ajoutent les excellents résultats de la gauche en ville de Zurich. En effet, la gauche a réussi à renforcer dimanche sa majorité à l'exécutif de la ville de Zurich. Les Verts y ont conquis un second mandat aux dépens du PLR. La mairie reste en mains socialistes. La gauche détient désormais six des neuf sièges au gouvernement. Le PS a réussi à défendre ses quatre sièges alors que seuls deux de ses sortants se représentaient. En plus de Martin Waser et Corine Mauch – les deux meilleurs élus – les socialistes y seront désormais représentés par André Odermatt, un géographe, et Claudia Nielsen, une économiste.
Votation du 7 mars : Taux de conversion 2e pillier (sondage)
Pour accompagner l’installation d’une extension permettant à mes lecteurs et visiteurs de donner leur avis après chacun des billets publiés sur politis.ch ainsi que sur les commentaires les accompagnant, je vous propose de vous prononcer (rassurez-vous c’est entièrement anonyme) relativement à la votation de ce 7 mars concernant le taux de conversion du 2e pillier. Histoire de prendre la température.
Concernant ces votations du 7 mars, les positions du Parti socialiste suisse sont les suivantes:
- Arrêté fédéral relatif à un article constitutionnel concernant la recherche sur l’être humain (oui)
- Initiative populaire « Contre les mauvais traitements envers les animaux et pour une meilleure protection juridique de ces derniers (Initiative pour l’institution d’un avocat de la protection des animaux) » (oui)
- Modification de la loi fédérale sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (LPP ; Taux de conversion minimal) (non)
L’argumentaire du PSS concernant l’abaissement du taux de conversion minimal de la LPP : http://www.sp-ps.ch/fileadmin/downloads/Kampagnen/2010/03_rentenklau/20091230_rentenklau_argu_fr.pdf (.pdf)
Le dossier en vidéo de la TSR sur les votations du 7 mars: http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=202000&y=2010&dossier=votations-7-mars
Et vous pouvez donner votre avis ci-dessous sur l’intérêt de vous demander votre avis ou de proposer des sondages sur politis.ch.
Sarkozy : vrai populiste bonapartiste ou réactionnaire maurassien?

Nicolas Sarkozy ou le syndrôme Katrina. Sarkofrance décrypte l'image de Nicolas Sarkozy survolant les zones sinistrées par Xynthia en la mettant en parallèle avec celle de Georges Bush survolant alors les zones sinistrées par Katrina.
Jean-François Kahan vient sur son blog de proposer un portrait fort bien léché de Nicolas Sarkozy avec un style que ne renierait pas Patrick Rambaud dans sa fresque du règne de Nicolas Ier (voir mon billet Chronique du règne de Nicolas Ier):
Sarkozy n’est pas nul. Loin de là. Non, on ne saurait le réduire, comme certains, à une espèce de pantin dérisoire et inculte. Il a un vrai talent réactif, quasi énergétique, et un rare sens de l’appropriation de toutes les opportunités et de toutes les occasions. Comme il n’est nullement, quoi qu’on en dise, un idéologue dogmatique, mais, pour le coup, un vrai populiste bonapartiste, sans conviction contraignante, capable de transformer en passion apparemment incandescente un cynisme froid, il peut arborer tour à tour toutes les casaques, enfourcher tous les chevaux, les recruter dans toutes les écuries et les diriger vers tous les abreuvoirs en leur faisant emprunter tous les chemins de traverse pour débouler en tête sur la piste de l’hippodrome central.
via Régionales : ne vendons pas la peau de l’ours.
Cependant, comme le fait justement remarquer un de ses commentateurs:
Il faut faire la différence entre les discours et le bilan réel. Dans ses discours il peut dire une chose et son contraire d’un mois sur l’autre, et paraitre avoir des idées malleables (c’est le moins qu’on puisse dire !).
Mais si on regarde son bilan réel, c’est à dire les lois réellement votées et appliquées, on y retrouve quoi : le paquet fiscal, les lois sécuritaires, les reconduites à la frontières et les procédures de naturalisation complexifiées. Donc un bilan réel au gout clairement idéologique.
(Yendred, commentaire no 29 du billet de J.-F. Kahn)
En ce sens-là, comme je l’indiquais après un an de règne,
Nicolas Sarkozy a montré son vrai visage: celui non pas d’un libéral, mais d’un réactionnaire que n’aurait pas renié Charles Maurras et l’Action française.
Putain un an! Autopsie d’une débâcle annoncée, 4 mai 2008
Depuis 2008, la crise économique est passée par là et renforce le brouillage d’un discours sarkozien que ce dernier s’amuse à brouiller à souhait. Ainsi en est-il lorsque Nicolas Sarkozy après les ravages ces jours-ci de Xynthia prend ses airs de justicier et tonne:
Il faut qu’on s’interroge pour savoir comment en France, au XXIe siècle, des familles peuvent être surprises dans leur sommeil, mourir noyées dans leur maison. […] On ne peut pas transiger avec la sécurité. De mon point de vue, la sécurité est prioritaire.
alors que, comme le relève Rue89, moins d’un an avant ce même Nicolas Sarkozy insistait sur la nécessité de construire en zone inondable, de densifier les zones urbaines et de se libérer des contraintes de la loi Littoral et que le Sarkozy candidat de 2007 tenait déjà à assouplir la loi littoral. (Avant Xynthia, Sarkozy voulait « construire en zone inondable ».
Référence de l’image et à l’article de SarkoFrance: Avec Xynthia, Sarkozy, défait, a trouvé sa Katrina.
Patrick Rambaud en est pour sa part au troisième année de sa Chronique du règne de Nicolas Ier : A la cour de Sa Compulsive Grandeur (L’Hebdo, 6 janvier 2010).
Secret bancaire: stop à la novlangue et aux tricheurs | Domaine public
Par une habile manipulation du vocabulaire, digne de la Novlangue décrite par Orwell dans 1984, le secret bancaire est devenu le paravent honorable qui permet aux contribuables indélicats de se prévaloir d’un droit fondamental pour dissimuler au fisc tout ou partie de leur patrimoine. Un paravent érigé en argument commercial par les banques helvétiques qui, on le sait maintenant, au moins depuis les démêlées d’UBS avec le fisc américain, ont activement encouragé cette dissimulation et y ont participé.
[…]
La liberté personnelle qu’assure la protection de la sphère privée n’est pas absolue. Comme toutes les libertés, elle souffre de limitations qui garantissent leur compatibilité avec les exigences de la vie sociale et politique. La liberté d’autrui tout comme un intérêt public prépondérant bornent ma propre liberté. Dans cette perspective, la protection de la sphère privée des contribuables contre la curiosité du fisc ne se justifie pas. A propos, a-t-on jamais entendu les partisans d’une telle protection s’élever contre l’obligation faite aux travailleurs dépendants de fournir à l’autorité fiscale un certificat de salaire attesté par leur employeur? Ce qui vaut pour le salarié deviendrait une intrusion intolérable pour le détenteur d’un compte bancaire?
via Domaine Public : Secret bancaire: la protection de la sphère privée ne couvre pas les tricheurs.
Mais qui sont donc ces économistes ? | La vie des idées
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La crise financière a révélé l’échec des courants de pensée dominants de la science économique, qui n’avaient pas vu venir la crise financière. Mais ce n’est pas le cas de tous les économistes. La Vie des idées traduit un article de James K. Galbraith écrit en réaction à un article de Paul Krugman paru dans le New York Times. James K. Galbraith y revient sur les travaux des chercheurs qui avaient été ignorés, aussi bien par les régulateurs que par la majorité de la communauté scientifique. Pour Galbraith, ces travaux offrent aujourd’hui le cadre conceptuel d’une nouvelle régulation financière.