Stéphane Babey, gauche, rédacteur en chef de Vigousse, et Gérard Tschopp, droite, Président de Reporters sans frontieres Suisse, posent pour l’édition spéciale. [Cyril Zingaro – Keystone]
Pour marquer les 25 ans en 2016 de Reporters sans frontières (RSF) Suisse, le magazine satirique Vigousse sort un numéro spécial, encarté dans le Matin Dimanche du 10 janvier.
« Il s’agit d’un projet assez particulier, unique à notre connaissance, entre Vigousse et RSF », a déclaré Gérard Tschopp, président de RSF Suisse vendredi devant la presse à Lausanne. Il débouche sur un numéro spécial de l’hebdomadaire satirique.
L’organisation crée à cette occasion un fonds de soutien aux journalistes en danger.
A noter que sollicitée, ainsi que d’autres communes, la Municipalité de La Tour-de-Peilz a décidé l’année passée d’apporter un soutien financier symbolique à ce numéro spécial.
Source : Numéro spécial de Vigousse en faveur de la liberté de la presse – rts.ch – Suisse
Presse
Plongée en vidéo dans le coeur de la "jungle" des migrants à Calais
Alors que la « jungle » des migrants à Calais continue d’alimenter les débats en France, la RTS vous propose une immersion en vidéo au coeur de ce camp. Une initiative originale de la rts et du journaliste radio Nicoale Schiau qui s’est plongé dans le cadre de l’opération Exils.
En prenant une image toutes les 10 secondes, Nicoale Schiau nous permet de vivre « de l’intérieur » une journée complète des migrants qui s’y trouvent.
A consulter : http://www.exils.ch/
À lire : Lesley J. Wood : Mater la meute. La militarisation de la gestion policière des manifestations
La restructuration néolibérale des institutions économiques et politiques entraîne une militarisation progressive des forces policières et de leurs tactiques de maintien de l’ordre. Surveillance, infiltration, brigades spéciales, armes sublétales, arrestations préventives… en Amérique du Nord comme en Europe, il semble que tous les moyens soient bons pour neutraliser la contestation sociale.
Refusant de céder au schématisme habituel qui fait des forces de l’ordre un simple instrument des élites politiques, la sociologue Lesley J. Wood revient sur l’histoire récente de la police nord-américaine pour mettre au jour les dynamiques complexes qui la traversent. S’appuyant sur des sources directes, ainsi que sur les travaux de Bourdieu, Boltanski, Wacquant, et d’autres, elle étudie l’influence croissante du secteur privé – multinationales et consultants en sécurité –, de l’armée et des grandes associations professionnelles sur les pratiques policières et leur diffusion. Car mieux comprendre les raisons de l’escalade de la violence dans les réponses policières, c’est se donner les moyens, collectivement, de mieux y résister.
Lire un extrait : Contretemps
Hiroshima, 6 août 1945 : «A partir de maintenant, nous sommes tous des fils de pute.»
Il est 8h15, le 6 août 1945 à Hiroshima lorsqu’à 600 mètres d’altitude explose une bombe de 4,5 tonnes, longue de 4,30 m et d’un diamètre de 76 cm. A l’éclair foudroyant succède une boule de feu d’un kilomètre de diamètre, puis une terrible onde de choc. En quelques secondes, une gigantesque colonne de fumée s’élève jusqu’à 12 000 mètres d’altitude. Au sol, une ville entière a cessé d’exister; 75 000 personnes meurent sur le coup, 50 000 autres disparaîtront dans les semaines suivantes.
Quand, le 8 août 1945, Albert Camus, dans un éditorial de Combat, constate qu’«il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques», il se fait, sans le savoir, l’écho de l’effroi du général américain Thomas Farrell, qui, sidéré par l’explosion du 16 juillet au Nouveau-Mexique, évoqua «un coup de tonnerre […] qui nous révéla que nous étions de petits êtres blasphémateurs qui avaient osé toucher aux forces jusqu’alors réservées au Tout-Puissant». Ce que Kenneth Bainbridge, directeur du test, avait commenté de façon nettement moins littéraire: «A partir de maintenant, nous sommes tous des fils de pute.»
Source : http://www.letemps.ch/Page/Uuid/e9a532bc-3b96-11e5-9458-9f31f164eeae
Image : Des travailleurs japonais des raids aériens transportent une victime après l’explosion d’Hiroshima, le 6 août 1945. Archives via Reuters.
A lire :
Journal d’Hiroshima. De Michihiko Hachiya. Traduit par Simon Duran. Editions Tallandier, 2015.
Extrait :
2007-2012 : Accroissement de l'écart capital-travail en Suisse
Dans une de ses nouvelles du jour, RTS info titre «Les inégalités de salaire on un peu diminué en Suisse entre 2007 et 2012». Ce titre illustre la manière dont il est possible de masquer l’essentiel de l’information. Dans le cas présent, le fait que l’écart entre le capital et le travail s’est accru en Suisse entre 2007 et 2012.
Ainsi en lisant vraiment la nouvelle, on apprend que si le cinquième de la population la moins payée est passée de 1,6% à 1,5% des revenus soit une très très légère diminution, le cinquième le mieux rémunéré croit lui de 0.8% soit une évolution bien plus significative.
Plus significativement encore, dans cette fourchette-là, ce sont les détenteurs de capital, c’est-à-dire les rentiers ou les héritiers, qui touchent les «dividendes» de cette croissance au détriment des salariés ! En effet, la nouvelle indique également que
«Les millionnaires qui doivent leur prospérité à leur fortune sont nettement plus nombreux, approchant les 250’000, soit un gain de plus de 10% entre 2007 et 2011.»
L’article précise encore que
«Le nombre de millionnaires qui génèrent leur richesse via leur rémunération a reflué de 1,1% à 5701.»
Un titre plus juste consisterait à titrer : «L’écart capital-travail s’est accru en Suisse entre 2007 et 2012».
Pour finir, cerise sur le gâteau, il faut souligner également que «la classe moyenne a vu sa part du total baisser de 0,7 unité, alors que son taux dans la population ne reculait que de 0,3 point». Cependant, dans la mesure où les impôts sur la fortune sont bas en Suisse et non progressifs contrairement à l’impôt sur les revenus, la classe moyenne portera toujours plus le poids, en proportion, de l’effort fiscal. C’est un des autres effets de l’accroissement de l’écart entre les revenus du capital et ceux du travail !
Nous vivons vraiment dans le «Meilleur des Mondes».
La source de l’info : http://www.rts.ch/info/economie/6981526-les-inegalites-de-salaires-ont-un-peu-diminue-en-suisse-entre-2007-et-2012.html?rts_source=rss_t