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Regard sur la politique par Lyonel Kaufmann, socialiste boéland*

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juillet 3, 2008 by Lyonel Kaufmann 3 commentaires

Avis de gros temps pour Jacqueline de Quattro

Depuis vendredi dernier, le baromètre politique de Jacqueline de Quattro est positionné sur « avis de tempête ». Décodage.

Chronologie des faits:

• Le vendredi 27 juin, le journal Le Temps publie un interview réalisé avec Mme de Quattro qui arrive au terme de sa première année de mandat au Conseil d’Etat vaudois. Dans cet interview, elle y avoue

son étonnement. Les lenteurs de l’administration et des processus politiques mettent cette impatiente déclarée à l’épreuve. Les dossiers évoluent trop lentement à son goût. Elle ne le dit pas ouvertement, mais l’autre surprise vient du positionnement politique du gouvernement vaudois. On le prédisait plus à droite que le précédent avec l’arrivée du libéral Philippe Leuba et de Jacqueline de Quattro. C’était oublier le centrisme affirmé du président du Conseil d’Etat, le radical Pascal Broulis, qui, en pivot du gouvernement, fait et défait les majorités. 

• Samedi 28 juin 2008
Ses états d’âmes provoquent une première secousse sismique chez ses deux collègues de droite Philippe Leuba et Pascal Broulis. On apprend dans le journal 24Heures du lendemain (samedi 28 juin) que Jacqueline de Quattro « chiffonne Pascal Broulis ». Et c’est Philippe Leuba, grand adversaire de Pascal Broulis lorsqu’il était député au Grand Conseil qui envoie la volée de bois vert à sa coreligionnaire prouvant un passage réussi de la position d’arbitre de football à celle d’un tennisman adepte du service/volée:

Philippe Leuba ne partage pas davantage le point de vue selon lequel le prési dent du collège aurait «un poids prépondérant»: «Pascal Broulis défend ses positions comme la plupart des conseillers d’Etat les défendent, témoigne-t-il. Il ne gagne pas plus souvent qu’un autre. S’il a un rôle un peu différent, ce n’est pas dû à son statut de président, mais à sa qualité de chef du Département des finances qui implique une fonction très transversale. Pascal Broulis ne domine pas, il facilite le fonctionnement du Conseil d’Etat. Il a cette faculté de mettre de l’huile dans les rouages, d’éviter que les fronts ne se crispent trop facilement.» 

De quoi rêver, non? Sauf évidemment que le retour sur terre (battue?) est quelque peu brutal pour Madame la Conseillère d’Etat. Si cette dernière escomptait le soutien de la droite du Conseil d’Etat, c’est râté. D’autant que Jean-Claude Mermoud reste lui muet comme une carpe. Prise les pieds dans le tatami, elle essaie de corriger le tir dans 24Heures:

Je dis juste que c’est un gouvernement bien équilibré et que les majorités ne sont pas automatiquement de droite. Il m’arrive par exemple de voter pour un projet défendu par Pierre- Yves Maillard et je l’assume parfaitement.»

Mais comme Raphaël Nadal, Philippe Leuba ne lui laisse pas le temps de reprendre son souffle qu’il confirme son break d’avance:

Philippe Leuba, lui, trouve que la balance penche du bon côté: «Dans le domaine de la fiscalité par exemple, c’est clairement une politique de droite qui est mise en place par le gouvernement.» 

Ce en quoi, j’ai de la peine à lui donner tort… Pascal Broulis lui peut dormir tranquille, il n’a pas eu besoin de monter au filet, ni même sur le court. 

Tout le monde part ensuite en week-end. Ràs le lundi. Les météorologues prévoient alors un temps légèrement couvert avec quelques éclaircies pour les jours suivants. Mais patatras, de la station de Cointrin, ce n’est pas seulement un avis de gros temps, mais une perturbation qui met le nez à la fenêtre lorsque Le Courrier de Genève, La Liberté et Le Régional agitent conjointement un falot tempête en lançant

un nouveau pavé dans la mare du microcosme politique vaudois. Conseillère d’Etat et avocate, Jacqueline de Quattro a fait annuler deux amendes de stationnement qu’elle a reçues à Clarens dans le courant de l’année, alors qu’elle passait la nuit chez son compagnon. Deux montants de 40 francs. La magistrate a utilisé une autorisation de stationnement dans un cadre privé.

La ministre radicale, ancienne municipale de La Tour-de-Peilz, se base sur son bon droit, faisant valoir une facilité accordée aux conseillers d’Etat, au chancelier et au vice-chancelier. Cet avantage date de mai 1990, quand la présidence de l’Association des chefs des polices municipales vaudoises (ACPMV) avait décidé d’étendre une autorisation de parcage dite «Carte A.C.», délivrée par la ville de Lausanne aux principales communes du canton.

Exonérée d’un abus de pouvoir —mais certainement moralement écornée par une partie de l’opinion publique qui n’apprécie guère ce genre de procédés—, voici la Conseillère d’Etat Jacqueline de Quattro très clairement placée sur la défensive. Preuve en est que la communication est assurée par le Chancelier de l’Etat de Vaud, Vincent Grandjean et que Mme de Quattro s’enferme dans le mutisme. Reste à savoir à qui profite le dernier épisode de cette saga.

Qui pourrait tirer profit de ce dernier incident?

Pour mesurer qui pourrait tirer profit de ce dernier incident, il nous faut revenir en arrière et à un autre passage de cet interview accordée au journal Le Temps (voir notre billet Jacqueline de Quattro et la réforme policière vaudoise). Dans ce passage, Mme de Quattro affirme très clairement que désormais le politique reprenait la main sur le dossier de la réforme policière vaudoise:

c’est politique, c’est moi qui décide. Cela ne leur a pas fait plaisir [aux policiers]. Je souhaite, dans le cadre de la plateforme canton-commune, arriver à un accord qui serait une première depuis quinze ans.

Elle y souhaite même qu’une fois cet accord conclu, les initiants de l’initiative d’Artagnan retirent cette dernière. 

Sûr que ces propos n’ont pas fait plaisir à tout le monde à l’interne. De là l’intérêt de lâcher ce type d’informations pour la placer l’intéressée dans l’embarras et sur la défensive? J’espère que non, mais l’exemple neuchâtelois et des fuites policières relativement à Mme Valérie Garbani m’incitent à la prudence. Et à la circonspection.

 

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juin 27, 2008 by Lyonel Kaufmann 4 commentaires

Jacqueline de Quattro et la réforme policière vaudoise

Dans le journal Le Temps du vendredi 27 juin, Mme Jacqueline de Quattro, Conseillère d’Etat, fait le bilan de son action après une année. Interrogée sur le dossier de la réforme policière vaudoise, de l’Initiative d’Artagnan et de l’état de la situation, sa réponse est la suivante:

– Je tiens à préciser que j’ai un héritage de quinze ans de problèmes sur mes épaules et que je ne peux pas tout résoudre en une seule année. Il y a un besoin absolu d’harmoniser les processus opérationnels, éviter les doublons et simplifier les prises de décision. En même temps, il y a aussi un besoin de proximité en matière de police. De gens qui connaissent le terrain. C’est le grand écart: concilier à la fois les besoins d’harmonisation et d’unification du commandement et le respect de l’autonomie communale. J’ai pris contact avec tous les milieux, les initiants, ceux qui sont pour ou contre la police unifiée, ceux qui veulent que rien ne change et j’ai retiré le projet à la Police cantonale en disant: c’est politique, c’est moi qui décide. Cela ne leur a pas fait plaisir. Je souhaite, dans le cadre de la plateforme canton-commune, arriver à un accord qui serait une première depuis quinze ans. Et demander cet automne aux initiants de l’initiative d’Artagnan si nos travaux vont dans le sens de leurs préoccupations et s’ils sont d’accord de retirer leur initiative. Après, ils diront oui ou non. Si c’est non, nous irons devant le peuple.

Source: http://www.letemps.ch/template/regions.asp?page=7&article=234980
Tags: PoliceUnique, Vaud, Police

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juin 22, 2008 by Lyonel Kaufmann 1 commentaire

Félicitations à Carl-Alex Ridoré

Toutes mes félicitations à Carl-Alex Ridoré (PS) qui a été élu ce jour préfet de la Sarine fribourgeoise en remplacement de Nicolas Deiss (PDC), démissionnaire. Lors du second tour de l’élection préfectorale, les citoyens ont préféré cet avocat d’origine haïtienne, âgé de 36 ans, au candidat démocrate-chrétien. La victoire de Carl-Alex Ridoré est sans appel et il a obtenu 11’706 suffrages contre 7914 à Hubert Dafflon (PDC).
L’exploit est de taille puisque c’est la première fois depuis 1991 qu’un préfecture est à nouveau en mains socialistes et que le PDC perd, par la même occasion, sa dernière préfecture cantonale.

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juin 19, 2008 by Lyonel Kaufmann 3 commentaires

L'enseignement de la Shoah oublie Sarkozy

Source: L’Expresso du 19 Juin 2008: « L’enseignement de la Shoah oublie Sarkozy »
La mission Waysbord-Loing sur l’enseignement de la Shoah au CM2 a remis le 18 juin son rapport au ministre de l’éducation nationale. Cette mission avait était mise en place suite à la polémique déclenchée par la volonté de Nicolas Sarkozy, président de la République française, d’associer un enfant mort à tout écolier.: »(voir notre article Chaque écolier devra connaître une victime de la Shoah) »:.
 
Cette commission estime maintenant que

«la thématique des enfants victimes a été d’emblée retenue comme une approche particulièrement adaptée aux élèves de CM2. Elle leur permet par le biais de récits et de figures particulières de s’initier à un passé qui a déterminé l’organisation présente du monde.» 

Mais les enseignants devront veiller à ne pas traumatiser les enfants. Aussi insiste-t-elle sur

«le conseil donné d’élargir le travail mené en classe, aux enfants cachés et sauvés pour éviter aussi une vision trop simplifiée de la réalité… C’est donc avant tout l’itinéraire des enfants avant leur déportation qui est évoqué. Les enfants sauvés et les Justes sont associés.» 

La circulaire (à paraître) reprend imparfaitement ces orientations (entre autre sur l’appel à la vie) mais garantit la liberté des enseignants.

«Pour aborder cet enseignement, les maîtres sont libres de leurs choix pédagogiques et plusieurs approches, souvent complémentaires, sont possibles. La thématique des enfants victimes est cependant une entrée à privilégier au CM2 : partir d’un nom, d’un visage, d’un itinéraire, de l’exemple singulier d’une famille dont l’histoire est liée aux lieux proches – l’école, la commune, le département – constitue une approche pédagogique respectueuse de la sensibilité des enfants. À partir d’un exemple, les élèves appréhenderont la déshumanisation systématique des victimes jusqu’à l’extermination : la discrimination, les arrestations, les camps d’internement, les convois, puis les camps d’extermination. À partir des exemples des maisons d’enfants, des enfants cachés, des justes, ils approcheront aussi les notions de solidarité et de valeurs universelles.»

Un livret pédagogique diffusé auprès des enseignants de CM2 ainsi qu’un site Internet sont annoncés par la circulaire.
Ainsi, face à la réprobation quasi unanime suscitée par la proposition sarkozienne, le repli des positions «présidentielles» a été réalisé en deux temps. D’abord une première atténuation via la mission Waysbord-Loing, puis via les directives d’orientation de l’Education nationale. Il n’en demeure pas moins que cela ressemble fortement à une défaite en rase campagne pour le président de la République. On est loin aussi du panache d’un autre 18 juin…

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juin 14, 2008 by Lyonel Kaufmann 2 commentaires

Quelle police pour les Vaudois-e-s?

Article paru préalablement le 10 juin 2008 dans Domaine Public (n° 1783 – Permalien).
Cet article fait le point sur la négociation canton – communes, entre initiative d’Artagnan et motion Aubert.
Après treize ans d’un processus de réflexion amorcé en 1993, le projet de réforme des polices vaudoises, intitulé Police 2000, fut enterré en septembre 2007 par une commission du Grand Conseil. Depuis janvier 2007, deux conceptions et orientations s’affrontent sur le terrain politique:
  • Début 2007, les gendarmes lancent une initiative populaire dite Initiative d’Artagnan qui aboutira et qui, formulée en termes généraux, demande l’unification des polices municipales et cantonale.
  • A fin janvier 2007, le Grand Conseil vaudois accepte et transmet au Conseil d’Etat la motion de la socialiste Josiane Aubert, appuyée par 10 autres députés tous partis confondus, demandant une police coordonnée, avec à terme une harmonisation des commandements, une unification des statuts et le maintien des compétences policières des autorités des agglomérations et des grandes communes.

Jusqu’à récemment, le bras de fer semblait programmé entre le canton et les communes puisque le Conseil d’Etat ne comptait pas opposer de contre-projet direct à l’Initiative d’Artagnan. Cependant, début mai 2008, à l’initiative de Philippe Leuba et de Jacqueline de Quattro, le Conseil d’Etat entrouvrait la fenêtre des négociations et une sortie par le haut en proposant que le premier thème abordé par la nouvelle plate-forme de discussion canton-communes soit celui de l’organisation policière cantonale. En cas de protocole d’accord entre les cantons et les communes, celui-ci servirait d’une part de réponse à la motion Aubert et, d’autre part, de contre-projet indirect à l’initiative des gendarmes.
Quelles sont maintenant les chances de parvenir dans un délai extrêmement bref — la fin de l’été 2008 — à un protocole d’accord? Et pour quels enjeux?
D’une part, le Conseil d’Etat tient à un commandement unique ou unifié de la police vaudoise. Celui-ci existe de facto, mais il lui manque les outils d’une véritable concertation entre les différentes organisations policières du canton. L’exemple de l’Eurofoot et de son état-major de coordination regroupant des représentants de la police cantonale et des polices municipales pourrait être institutionnalisé en guise de réponse à ce souci légitime du Conseil d’Etat. Bien entendu un tel état-major serait placé sous la direction du commandant de la police cantonale.
D’autre part, les communes tiennent à pouvoir exercer leurs prérogatives en terme de sécurité découlant de la Constitution vaudoise. Pour ce faire, il est indispensable que l’état-major opérationnel soit subordonné à un état-major politique composé de représentants cantonaux et communaux. Par ailleurs les autorités communales doivent conserver leurs prérogatives d’engagement relevant de la police de proximité (police urbaine). En effet, il est indispensable d’éviter l’éviction des responsables communaux par la police cantonale et l’aspiration systématique des forces policières en faveur des tâches cantonales. Si cette évolution permettrait de suppléer le manque d’effectifs de la gendarmerie, elle se ferait au détriment des tâches de police de proximité, comme cela a été vécu dans les zones pilotes urbaines du processus de Police 2000.
Mais le maintien de corps de polices municipaux ou régionaux, sous le contrôle direct des autorités communales, nécessite qu’ils soient de taille suffisante pour assurer un service 24h/24h à la population et qu’ils fournissent des prestations identiques aux citoyens pour éviter que ces derniers soit ballottés d’un corps de police à l’autre. Or, aujourd’hui, les corps municipaux sont colloqués dans cinq catégories différentes d’autorisation d’exercer. Une harmonisation de ces autorisations va donc de pair avec la réforme ainsi que le regroupement le cas échéant des corps de police municipaux à l’instar de ce qui s’est passé sur la Riviera vaudoise et dans l’Ouest lausannois. Au final, les autorités communales auraient le choix entre disposer d’une police de proximité en mesure d’assurer du 24h/24h, passer par une association de communes ou passer un contrat de prestation soit avec une commune voisine, soit avec la police cantonale. Au terme de ce processus, toutes les communes vaudoises devraient assurer les prestations d’une police de proximité, ce qui n’est pas le cas actuellement.
Actuellement, les négociations canton – communes semblent se dérouler de manière positive. Le fait que le politique ait repris clairement la main est également un point positif. Il devrait permettre des avancées concernant les questions du commandement unifié et du maintien dans une forme renouvelée des corps de police municipaux ou régionaux, basés sur des prestations 24h/24h et l’harmonisation des autorisations d’exercer. Ce dernier aspect aurait aussi le mérite de régler la question du financement qui reposerait dorénavant sur chaque commune selon le choix effectué. Par contre, il apparaît peu probable qu’un accord sur le statut unifié des policiers et la caisse de pensions puisse être trouvé d’ici l’échéance de fin août. Et reste la question du manque d’effectifs de la gendarmerie cantonale, l’une des principales raisons du malaise qui a conduit les gendarmes à déposer leur initiative.
_____
La Réforme policière vue par le canton
La police de proximité vue par la Conférence des Directeur des polices municipales vaudoises (CDPMV)

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*boéland : surnom donné aux habitants de La Tour-de-Peilz

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