Malgré les inquiétudes de la situation économique et la désignation de Paul Ryan comme colistier, Mitt Romney ne décolle pas dans les sondages en raison du retour sur le devant de la scène de la question du droit à l’avortement et surtout de la base électorale de plus en plus étroite du Parti républicain. Sans parler du passé et du programme du candidat Mitt Romney.
Alors que Mitt Romney axait toute sa stratégie de campagne à ne parler que d’économie, Todd Akin, candidat du parti républicain à un poste de sénateur du Missouri, a fait voler en éclat cette stratégie en lançant le 19 août, lors d’une interview télévisée :
«D’après ce que je comprends des docteurs les femmes qui tombent enceinte après un viol, c’est un cas extrêmement rare. Sil sagit dun véritable viol, le corps de la femme a les moyens de bloquer tout ça.»
Au-delà de la question du droit à l’avortement et des problèmes du Parti Républicain avec l’électorat féminin, Mediapart met en évidence le problème structurel de ce parti à l’égard de l’électorat en général :
Au-delà des femmes, le parti républicain a depuis une dizaine d’années un véritable problème démographique, selon les statisticiens : il est de plus en plus le parti des hommes blancs, anglo-saxons, âgés et ruraux dans une Amérique de plus en plus multiculturelle (et en particulier hispanique), urbaine, et où les jeunes et les femmes représentent un bloc grandissant de l’électorat. Un électorat qui se montre plus ouvert sur les questions du mariage homosexuel, de la légalisation des drogues, de la tolérance religieuse et des réformes énergétiques, des sujets sur lesquels la base du parti républicain demeure ultra-conservatrice.
Et le choix de Paul Ryan comme colistier n’a eu aucun effet significatif sur les sondages.
En effet, Richard Hétu, correspondant de La Presse à New York, donnait les résultats du dernier sondage NBC/Wall Street Journal. Ceux-ci indiquent une baisse de 2 points en un mois de Barack Obama (48%) face à Mitt Romney (44%). Cependant, pour Richard Hétu, c’est plutôt une mauvaise nouvelle pour Romney, car
Le baromètre donne à penser que le choix de Paul Ryan comme colistier de l’ancien gouverneur du Massachusetts a eu impact minimal ou nul sur la course présidentielle, ce qui est remarquable. D’habitude, un nouveau colistier permet au «ticket» d’un parti de profiter d’un rebond plus important dans les sondages (mais pas toujours durable).
Globalement, l’état de l’économie américaine n’efface ni toutes les interrogations concernant le passé des finances personnelles de Mitt Romney, ni les inquiétudes sur son programme santé et plus particulièrement le Medicare concernant les personnes âgées.
Source : Mitt Romney entraîné sur le terrain du droit à lavortement quil voulait éviter | Mediapart et Présidentielle 2012 : Le sondage du jour | Richard Hétu
Laisser un commentaire