Dans une semaine, la représentation vaudoise au Conseil des Etats sera connue. A l’affiche, deux duos. A ma gauche, Géraldine Savary et Luc Recordon. A ma droite, Isabelle Moret et Guy Parmelin. Je me suis livré à un petit jeu d’analyse des deux affiches. Allons-y.
Commençons par l’affiche du duo Géraldine Savary et Luc Recordon:
Cette affiche attire mon attention en premier lieu, car c’est une affiche très «radicale». J’explique. C’est une affiche que n’aurait pas reniée le centre-droite, il y a quelques années quand celui-ci dominait encore le canton avec un sénateur radical et un sénateur libéral. Les deux candidats sont bien posés dans un décor plus campagnard qu’urbain. Pas de message particulier, comme la volonté d’imposer une évidence. Ils sont les sénateurs sortants. De «bons» notables vaudois. Les côtés «ronds», voire bonhomme pour Luc Recordon, et «tout en douceur» des personnages ressortent. Point barre. L’appartenance partisane est très en retrait, quasi absente. Seules les couleurs vertes et rouges donnent une indication. Mais ces couleurs laissent apparaître le décor et s’y fondent ainsi. Elles sont quasi subliminales. Globalement, les couleurs chaudes dominent.
Le côté rassuré des candidats joue à apaiser les électeurs. Nous sommes loin, très loin, de la crise du canton de Vaud des années 1990.
En plus, nous avons affaire à un vrai duo. Pas de doute, les deux candidats ont posé ensembles. Même si Luc Recordon est placé derrière, les deux sont mis sur un pied d’égalité. C’est aussi une photo type «assurance-vie», très bien faite avec donc un côté campagne publicitaire, plus que campagne politique.
Poursuivons maintenant avec le duo de la droite:
La photo nest pas sans un côté pub pour les pharma ou d’une compagnie d’assurance-maladie. Derrière les candidats, le décor est flou. On peut penser que le bâtiment derrière symbolise le Parlement fédéral ou un édifice public. Le décor n’est pas apaisé, ni apaisant. Il y a un côté plus urbain que dans l’affiche du duo précédent. J’ai l’impression que, d’un côté, on tente de regagner un électorat urbain et que de l’autre on affiche son ambition de gagner désormais les campagnes par un décor plus champêtre. Les signes sont inversés par rapport aux schémas habituels.
Au niveau des couleurs, le bleu, le brun et le vert dominent. Les tons froids dominent.
Les photos détourées des deux candidats indiquent que ceux-ci n’ont pas posé ensembles. Ils ne forment pas un duo, mais une addition de 1 + 1 candidat. Ils sont moins en rondeur, douceur ou bonhommie. Isabelle Moret se fond moins avec le décor flouté que Guy Parmelin. Pour compenser, la tête de Guy Parmelin semble agrandie par rapport à celle d’Isabelle Moret. C’est un attelage dépareillé qui nous est proposé.
L’appartenance partisane est fortement mise en avant : «Le Centre-droite aux Etats». En même temps, les partis dont sont issus les candidats (PLR et UDC) sont gommés. Le côté vaudois est également absent. La différence est plus évidente lorsque l’on reprend leur affiche du deuxième tour d’il y a quatre ans:
Dans le cas des deux affiches, on peut noter l’absence de tout slogan ((Bon on dira que vu le slogan de 2007 de la droite, il vaut peut-être mieux ne pas s’y essayer…)) On y vend des personnes dans les deux cas, mais pas des idées ou des projets.
Au final, deux tons de campagne sont donnés, Le premier est celui de candidats en place. On cherche l’évidence du «majoritaire» pour recueillir des suffrages au-delà de son camp. On vise le centre. Le second est celui de challengers. Le ton se veut plus clivant et affirmatif d’un camp tout en essayant de gommer le fait que ce centre-droite est incomplet.
Il ne vous reste plus maintenant qu’à faire vos choix et à voter d’ici au dimanche 13 novembre prochain.
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