Si le futur n’est pas certain, les sondages donnent l’illusion que cet avenir existe déjà et en ce sens influent, mais dans un sens incertain, les résultats futurs. Quelles leçons en tirer après les résultas les élections fédérales de ce 23 octobre 2011?
Dans un article pour OWNI, le philosophe Jean-Paul Jouary, pris dans un embouteillage, dissertait dernièrement alors qu’Arnaud Montebourg avait surpris les instituts de sondage et les favoris à la primaire socialiste :
«Si le 21 avril 2002 Lionel Jospin s’était retrouvé derrière Le Pen au premier tour de la présidentielle, c’est bien parce que, sondages aidant, les électeurs de gauche étaient si certains qu’ils n’en serait rien, qu’ils avaient choisi de lui faire savoir leur mécontentement en votant plus à gauche au premier tour. C’est ainsi qu’une certitude connue devient une erreur dès lors qu’on prétend qu’un certain futur est inscrit dans le présent. Un sondage ne pré-voit jamais l’avenir : il indique ce que cet avenir serait si rien ne changeait entre-temps. Mais, puisqu’il prétend pré-voir, il change le présent donc l’avenir.
Tout sondage d’intention de vote est donc un moyen de peser sur le cours des choses. Au lieu de faire circuler la parole comme lors des mouvements récents avec les réseaux sociaux, ce qui permet de créer un avenir à partir des aspirations communes, ces sondages donnent à chacun l’illusion qu’un certain avenir existant déjà, il ne reste plus à chacun qu’à s’y adapter pour le meilleur et surtout pour le pire. En 2011, cette fabrique d’illusions a été élevée à la hauteur d’une véritable stratégie.»
Dans le cas suisse, lors de mon analyse de la votation vaudoise sur l’école (Le «Oui à la LEO» à l’heure de l’analyse), j’indiquais notamment en observant les résultats et plus particulièrement la réponse à la question subsidiaires que le double-non n’avait certainement pas été loin de l’emporter, mais que le sondage électoral effectué deux semaines avant la votation, en donnant alors l’initiative gagnante à 56%, avait en fait été favorable aux partisans de la LEO. En effet, devant le risque d’un succès de l’initiative, certains électeurs sceptiques devant la LEO, et plutôt favorables à un double non, auraient modifié leur vote. Après cet article, des discussions avec diverses personnes hors sérail politique et scolaire ont souvent confirmé cette option.
Aujourd’hui, alors que les résultats effectifs des différents partis se situent en-dessous ou en-dessus des sondages effectués durant toute la campagne des fédérales, nous pouvons nous interroger dans quelle mesure, ces sondages distillés tout au long de la campagne des fédérales de 2011 ont-ils, en prétendant «pré-voir», changer le présent donc l’avenir? Par exemple, sous la menace des 30% promis à l’UDC, cela a-t-il galvanisé les partisans du PDB pour sauver leur conseillère fédérale?
l’exemple de Jospin est bon mais il y a le contre-exemple 7 ans avant quand les sondages donnaient Balladur/Chirac ce qui avait mobilisé la gauche et vu Jospin sortir en tête avec 4 points d’avance a la surprise générale… ce quia aussi joué un role psychologique en 2002 … le systéene est chaotique et donc subit des « effets papillon » c’est ce qui fait son charme
Justement cela ne contredit pas les propos de Jouary. Le sondage aurait bel et bien eu une influence. Ce que l’on ne sait pas (ou peu) lorsqu’ils sont publiés, c’est laquelle.
En même temps, il est difficile de déterminer la nature de l’influence du sondage, car dans le fond il faudrait deux échantillons identiques. Pour l’un, il y aurait campagne + sondage et dans l’autre que la campagne…
Finalement, que l’on trouve ou pas une légitimité au sondage, il font de facto partie du paysage d’une campagne politique.
en fait de contre exemple je boulais juste dire que dnas ce cas Jospin a ete servi …
bien sur que les sondages influencent et c’est tres bien ainsi