Interrogé sur la reconnaissance paradoxale par les Etats des nouvelles technologies de l’information et de la communication avec d’un côté des Etats qui saluent le rôle joué par internet et les réseaux sociaux dans le Printemps Arabe et de l’autre, ces mêmes Etats qui cherchent de plus en plus contrôler à ce nouvel espace de liberté qui les inquiète, Francis Pisani, journaliste indépendant co-auteur de Comment le web change le monde pose le diagnostic suivant
«Les États se sont rendu compte qu’il se passait quelques chose qui leur échappait. Dans cette volonté de contrôle, tout le monde est dans le même sac, depuis la Chine jusqu’à James Cameron et de l’Iran jusqu’à Nicolas Sarkozy. Mais, cet espace n’est ni bon, ni mauvais, ni neutre, pour reprendre une formule très connue. Internet est devenu un nouvel espace de lutte. Aujourd’hui je ne suis pas capable de dire qui va l’emporter, mais nos responsabilités de citoyens se jouent là dessus. C’est important d’éduquer les gens, d’en faire un débat public. Lors de l’e-G8, Internet était représenté par le gouvernement, Hollywood et par la Silicon Valley. Il faut reprocher au pouvoir de ne pas faire intervenir de représentants de la société civile dans ces débats. Notre devoir citoyens aujourd’hui, c’est de se battre pour ça. Et, il je reviens à l’éducation. Il faut éduquer.»
Par ailleurs, au sujet du Printemps arabe, il constate que
le Printemps Arabe nous a montré que les nouvelles technologies pouvaient jouer un rôle dans une révolution, mais pas encore qu’elles pouvaient servir à prendre le pouvoir.
Source : Francis Pisani : « Il faut remettre en question le concept d’innovation » | Silicon Maniacs.
Laisser un commentaire