Par une habile manipulation du vocabulaire, digne de la Novlangue décrite par Orwell dans 1984, le secret bancaire est devenu le paravent honorable qui permet aux contribuables indélicats de se prévaloir d’un droit fondamental pour dissimuler au fisc tout ou partie de leur patrimoine. Un paravent érigé en argument commercial par les banques helvétiques qui, on le sait maintenant, au moins depuis les démêlées d’UBS avec le fisc américain, ont activement encouragé cette dissimulation et y ont participé.
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La liberté personnelle qu’assure la protection de la sphère privée n’est pas absolue. Comme toutes les libertés, elle souffre de limitations qui garantissent leur compatibilité avec les exigences de la vie sociale et politique. La liberté d’autrui tout comme un intérêt public prépondérant bornent ma propre liberté. Dans cette perspective, la protection de la sphère privée des contribuables contre la curiosité du fisc ne se justifie pas. A propos, a-t-on jamais entendu les partisans d’une telle protection s’élever contre l’obligation faite aux travailleurs dépendants de fournir à l’autorité fiscale un certificat de salaire attesté par leur employeur? Ce qui vaut pour le salarié deviendrait une intrusion intolérable pour le détenteur d’un compte bancaire?
via Domaine Public : Secret bancaire: la protection de la sphère privée ne couvre pas les tricheurs.
Je publie: Secret bancaire: stop à la novlangue et aux tricheurs | Domaine public http://ow.ly/16Eu77