A lire plus particulièrement, dans son numéro du mois de mars 2009, deux articles du mensuel économique Alternatives Economiques.
Le premier article s’intitule L’Europe malade de la crise. Pour Sandra Moatti, Guillaume Duval, la crise montre à quel point les structures de l’Union européenne sont inadaptées pour permettre une coopération efficace sur le plan économique. En effet,
privée d’un budget fédéral digne de ce nom, l’Union reste avant tout un grand marché avec des règles du jeu communes en matière d’aides et de déficits publics. Face à la crise, ces règles ont été de facto mises entre parenthèses par les différents Etats. Mais l’anomie qui en résulte débouche inévitablement sur de nombreux clashs. De quoi menacer le marché unique dans son existence même.
L’Europe saura-t-elle s’inventer des mécanismes de solidarité nouveaux qu’exige la crise? Plus largement l’avenir de l’Europe se joue aujourd’hui.
Pour sa part, Jean-François Bayart (chercheur au CNRS) s’attarde sur le cas chinois. Souvent présentée comme le nouvel acteur phare de l’économie mondiale devant progressivement supplanter ou du moins faire jeu égal avec les Etats-Unis dans un remake de la transition Grande-Bretagne/Etats-Unis de l’entre-deux-guerres, le miracle chinois est-il en péril?
Jean-François Bayart note une inversion de l’exode rural puisque près de 20 millions d’ouvriers migrants installés dans les villes seraient déjà rentrés au village. Ce serait le signe que la crise mondiale a fini par atteindre la Chine et
Ce début d’inversion de l’exode rural fait à nouveau se demander si la « Chine bleue » de la côte sera en mesure d’absorber l’énorme « Chine jaune » de l’hinterland.
La crise fera-t-elle éclater au grand jour des contradictions irréconciliables du système chinois? D’autant que le miracle économique chinois reste en trompe-l’oeil notamment en raison de sa dépendance à l’égard des Etats-Unis et plus largement du système financier international. La Chine devra-t-elle se doter d’un système bancaire et financier correspondant aux normes capitalistes internationales pour résoudre ses contradictions et se hisser dans la cour des grands? Ou sera-t-elle rattrapée par une intensification des troubles sociaux qui agitent de manière récurrente les campagnes? Sans parler du coût environnemental généré par le développement de la classe moyenne et de l’adoption d’un mode de consommation occidental.
Bref tout cela nous indique que nous sommes loin d’être sorti du sable.
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