Décembre 1992, le refus en votation populaire sur l’Espace Economique Européen résonne durement aux oreilles des pro-européens. Ces derniers alors fondent le NOMES (Nouveau mouvement européen suisse) et leur objectif est à terme l’adhésion à l’Union européenne. Du côté de vainqueurs du scrutin populaire, ceux-ci clament et exigent le recours au seul bilatéralisme, paré de toutes les vertus, avec l’Union européenne.
Janvier 2009, ceux qui avaient prôné les bilatérales les vouent presque aux gémonies puisqu’un NON majoritaire dans l’urne équivaudrait à la liquidation des principaux accords liant la Suisse et l’Union européenne. Le résultat des bilatérales les conduirait-il à un constat d’échec relativement au refus en 1992 de l’Espace Economique Européen? S’agirait-il pour ces tenants des bilatérales de faire leur mea-culpa? De défendre dès lors l’adhésion à l’Union européenne? Non. Pire, certains, le plus sérieusement du monde, professent un accord avec l’Alena (Accord réunissant les Etats-Unis, le Canada et le Mexique) plutôt qu’avec un ensemble, l’Union européenne, qui fournit le 82% de nos importations et qui accueille le 62% de nos exportations (contre respectivement 5% et 10 % pour les USA). [Source: L’air de Bruxelles (.pdf)]. Une telle attitude conduit la Suisse à un suicide collectif.
Pour autant, le OUI, prôné le 8 février prochain par les pro-européens du NOMES, a symétriquement un côté paradoxal. En effet, depuis 1992, la volonté d’adhésion de la population suisse à l’Union européenne subit une érosion au fur et à mesure que les accords bilatéraux se sont développés. Jamais la perspective d’une adhésion n’a parue si éloignée. Logiquement, les pro-européen devraient jouer la politique du pire, car après le 8 février, en cas de refus, la question de l’adhésion pourrait retrouver rapidement toute sa vigueur.
Alors qu’en conclure?
– premièrement que l’aveuglement idéologique n’est pas forcément où on veut le voir;
– deuxièmement qu’il existe une différence fondamentale entre une attitude responsable, celle des pro-européen, et l’attitude suicidaire des autres, les anti-européens;
– enfin que l’attitude patriotique et la vraie défense de la patrie sont du ressort de ceux qui prônent l’ouverture aux autres plutôt que le réduit paranoïaque.
PS: Pour l’argumentaire du NOMES, vous pouvez consulter leur site: http://www.europa.ch/.
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