
Les troubles de la mémoire. Sciences Humaines. Mensuel N° 201 - février 2008
Je vous conseille la lecture du numéro de février de la Revue des Sciences humaines plus particulièrement concernant le traitement de deux sujets.
En premier lieu, la rubrique « Le point sur… » est consacré à la question de la démocratie participative (Budgets participatifs, conseils de quartier… soit l’association des citoyens au processus de décision) en formulant la question suivante:
La démocratie participative est une idée à la mode, mais ces dispositifs peuvent-ils renouveler les pratiques démocratiques?
Pour en faire le tour, les aspects suivants sont abordés: les principes de la démocratie participative, les dispositifs en oeuvre, la nature de son efficacité, ses limites, les résultats et les raisons qui font qu’elle est dans l’air du temps. J’en retiens qu’elle serait plus efficace, car elle produirait de meilleurs décisions, de meilleurs citoyens et serait un élément de plus grande justice sociale. Dans les limites, le peu d’influence sur les décisions ainsi qu’une faible participation des acteurs concernés sont mises en avant auquel s’ajoute un coût d’autant plus important que la participation est faible et les pouvoirs décisionnels limités. Son inscription dans l’air du temps est liée à la crise de la représentation démocratique et aux moyens pour y remédier.
La violence juvénile est le deuxième sujet qui a retenu mon attention. Pour traiter de ce sujet, le mensuel Sciences humaines a rencontré l’historien Robert Muchembled qui vient de publier un ouvrage consacré à « Une histoire de la violence de la fin du Moyen Âge à nos jours ». Pour celui-ci, les bandes contemporaines ne se distinguent guère de celles des siècles précédents. Elles regroupent d’abord des jeunes mâles célibataires, leur offrent une socialisation par les pairs qui s’apparente à des traditions juvéniles anciennes et forment un moyen de revendiquer une place, une dignité et une reconnaissance de la part de leurs aînés, mais —à la grande différence du passé— ces bandes de jeunes regroupent d’abord les plus déshérités de la société et concernent peu les classes moyennes. Par ailleurs, Muchembled rappelle aussi que, jusqu’au début du XXe siècle, l’usage de l’épée, du poignard ou du couteau est monnaie courante.
Les questions de l’insertion sociale et économique ont toujours été centrales dans le phénomène des bandes auxquelles s’ajoutent désormais, depuis la fin des année 1980, la question identitaire pour les jeunes issus de l’immigration.
Ce qui m’interroge c’est le retour en force de formes de violence armée qui avaient eu tendance en Europe occidentale —mais pas aux Etats-Unis par exemple— à disparaître après 1945. En même temps, la jeunesse ayant été fortement encadrée par les institutions étatiques durant ce vingtième siècle, il est clair que le discours du moins d’Etat et surtout le désengagement effectif qui s ‘en est suivi amènent des éléments de réponse à mes interrogations au même titre que la précarité croissante d’une partie de la population et les crises économiques qui se succèdent depuis 1974.
Vous pourrez aussi jouer à vous faire peur avec l’article Jeux de Guerre, relatant le scénario géopolitique d’une jeune chercheuse américaine basé sur les réactions iraniennes à des frappes limités des Etats-Unis ou d’Israël contre ses installations nucléaires. De quoi partir à la découverte de nouvelles catacombes romaines ou du vrai du Viking pour se rassurer un peu…
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