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politis.ch

Regard sur la politique par Lyonel Kaufmann, socialiste boéland*

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septembre 4, 2008 by Lyonel Kaufmann 2 commentaires

Gustav a atteint les côtes d'Edipresse

Les informations en provenance du groupe Edipresse de ces deux dernières semaines ne manquent pas d’être inquiétantes pour la pluralité de la presse et l’information de la population de la Riviera vaudoise. Elles sont évidemment également fort inquiétantes pour les employés d’Edipresse.

En effet, nous apprenions récemment (19 août 2008) l’entrée en force d’ Edipresse dans le capital du journal Le Régional. Comme d’habitude, le groupe Edipresse dispense des propos lénifiants comme quoi l’indépendance du journal et de la rédaction sera garantie. Pour rappel des propos comparables avaient été tenus lors du rachat de l’ancien journal La Presse-Riviera Chablais. Rapidement, après une période transitoire où le titre coexistait avec son homologue 24Heures, le journal disparaissait au profit d’une nouvelle formule de 24Heures déclinée en quatre versions «régionalisées».

Dans la foulée de ce rachat, nous apprenions déjà qu’en conséquence de ce rachat, «24hebdo Riviera Chablais», journal gratuit hebdomadaire concurrent disparaissait ainsi que deux postes de travail et qu’une nouvelle formule tabloïd du Régional sortirait le 18 septembre.

Suite à ce rachat, consultée relativement à l’évidente position monopolistique suite à du groupe Edipresse sur la Région lémanique, la Commission de la concurrence n’y voyait rien à redire et donnait son feu vert à l’opération. Pour rappel, outre 24Heures et Le Régional —sans parler du Matin Orange et du Matin Bleu, le groupe Edipresse détient une participation substantielle dans la Télévision régionale ICI-TV et dans le projet VaudFribourgTV (VFTV) qui cherche à obtenir la concession pour la zone 2 Vaud Fribourg. Dans ce projet, Edipresse est le plus gros actionnaire avec une participation de 28.62%, suivent la Municipalité de Lausanne avec 22,12% et le groupe Saint-Paul ( La Liberté ) avec 10.4%. Sans oublier le rôle qui jouera sa régie publicitaire Ecran Pub dans laquelle Edipresse est ici majoritaire. (Pourquoi Edipresse crée Vaud TV).

Dans ce cadre-là, l’Office fédéral de la communication (OFCOM) sera-t-il plus soucieux de la pluralité des médias en délivrant sa concession au projet concurrent de Rouge FM et de Live TV (leur site de présentation) au projet similaire? En l’état actuel, on peut en douter (La TV régionale sans surprise), sauf si la participation des collectivités publiques au projet VaudFribourg se révélait finalement contre-productif comme lors de l’octroi des concessions des casinos.

Comme le relevait Domaine Public (La TV régionale sans surprise), en cas d’obtention de la concession

«Les journalistes de la TV Edipresse/La Liberté partageront les locaux des rédactions régionales des journaux du groupe. C’est bon pour la synergie et l’efficacité, mais pas pour la pluralité de l’information.»

A la suite des informations de la semaine dernière, on peut également prévoir que cette synergie pourrait également se traduire en une nouvelle charrette de licenciements. En effet, Edipresse annonçait en fin de semaine 50 suppressions d’emplois comme premier train de mesures «d’optimisation de son fonctionnement et de réduction des coûts» (Edipresse supprime 50 emplois). La principale cause de la dégradation de la situation avancée, malgré un bénéfice respectable dégagé par l’entreprise (10,4 % selon le syndicat Comedia), réside pour Edipresse l’arrivée des journaux gratuits et cela nécessiterait, selon le directeur d’Edipresse que les journaux payants soient «suffisamment intéressants pour que les lecteurs ne renoncent pas à l’abonnement ou à l’achat en kiosque». (Edipresse supprime 50 emplois) Sans vouloir être méchant, je me demande comment cet objectif pourra être atteint si l’on se sépare des forces vives du journal. De plus, l’éditeur est lui-même à la base de cette situation suite au lancement de son journal «gratuit» Le Matin Bleu qui cannibalise son grand-frère Le Matin Orange.

Toujours est-il qu’entre monoculture éditoriale et appauvrissement progressif de la substance journalistique du principal journal régional vaudois ( 24Heures), auxquels s’ajoute des journalistes à la merci d’un patron à la position monopolistique, la situation ne manque pas d’inquiéter. De plus, l’évolution de la presse vaudoise s’inscrit dans un trend mondial (L’horizon s’assombrit pour les journaux américains) et il convient de s’interroger sur les modèles alternatifs permettant tant un travail journalistique de qualité qu’une véritable satisfaction du lectorat dans sa recherche d’une information de qualité. Si en France, des projets éditoriaux nouveaux initiés par des journalistes ont vue le jour sur le net ( Rue89, Médiapart, Arrêt sur images) et remettent à l’honneur le journalisme d’investigation, le modèle économique paraît encore fragile et risqué face à des internautes peu enclins à payer désormais pour de l’information. De plus, ce modèle se heurtera en Suisse romande à l’étroitesse du marché.

Néanmoins, aujourd’hui en premier lieu, mes pensées vont en direction des collaborateurs et collaboratrices d’Edipresse qui vivent des moments fort difficiles et auxquels j’adresse mon modeste soutien. Dans leur mouvement, j’espère que l’exemple des conflits sociaux que nous avons connus récemment en Suisse leur permettra de trouver la force et l’élan nécessaire pour poursuivre leur juste lutte.

Mise à jour (05.09.2008):

Ceux qui veulent soutenir les salariés d’Edipresse et qui ont un compte Facebook peuvent le faire en adhérant au groupe Soutien aux employés d’Edipresse. qui rencontre un joli succès puisqu’il compte déjà 297 membres.

Nota bene:

Pour celles et ceux qui souhaiteraient disposer d’analyses intéressantes et fouillées sur le devenir de la presse, je leur conseille la dense et riche lecture de Novövision.

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Commentaires

  1. Lyonel Kaufmann dit

    septembre 5, 2008 à 6:32 am

    via le groupe Soutien aux employés d’Edipresse:
    Communiqué de la Direction générale et de la Coordination des rédactions d’Edipresse Suisse
    Réunies ce jour à Lausanne, la Direction générale (DG) et la Coordination des rédactions d’Edipresse accompagnée des représentants d’impressum ont constaté que les deux parties avaient, de bonne foi, une interprétation divergente de l’article 7 de la Convention collective de travail (CCT). Les parties ont reconnu que la «concertation» prévue par la CCT au dit article devait avoir lieu et débutait à compter de ce jour.
    Sur cette base, la DG s’est déclarée disposée à examiner les propositions alternatives que la Coordination pourrait formuler dans le cadre du plan ANTICIPER. A cette fin, une délégation de la Coordination va, dès la semaine prochaine, rencontrer la Task Force qui a planché sur ces mesures de réduction de coûts.
    La DG a par ailleurs informé la Coordination que, sur les 14 licenciements prévus au sein des rédactions, une demi-douzaine avait déjà trouvé une solution – ou est en passe d’en trouver une – par reclassement interne au sein du groupe, par compensation de départ naturel annoncé dans l’intervalle ou par placement dans des sociétés externes.
    En outre, la DG s’est engagée à accorder une priorité au réengagement aux personnes touchées par le plan ANTICIPER en cas de poste vacant dans le groupe.
    La Coordination des rédactions a également réclamé une amélioration des mesures d’accompagnement annoncées. La DG s’est déclarée prête à l’envisager au cas par cas.
    Enfin, les parties ont convenu de revoir le mode de fonctionnement entre elles de façon à éviter les difficultés mentionnées plus haut.

    Répondre
  2. Caleb Walther dit

    septembre 5, 2008 à 9:25 am

    Ce que je trouve aussi très regrettable dans cette affaire c’est le traitement dans les autres médias (RSR la première notamment). Qu’ai-je entendu? Qu’en fait, 24 heures allait simplement « revenir à l’ancienne formule unique ». Bref, pour toutes les personnes qui suivent peu la vie de la presse, cela signifiait que 24 heures avait essayé de se diversifié mais que cela n’avait pas marché. Ainsi le journal revenait simplement en arrière.
    Bien entendu en taisant que dans cet aller-retour, plusieurs journaux régionaux disparaissent définitivement.
    Cela dit, je dois l’avouer, je n’étais pas abonné aux 24 heures quand bien même c’était le seul journal régional. La raison était assez simple, la découpage Riviera-Chablais me semblait peu judicieux et disproportionné. Je l’avoue, je m’intéresse àa la Riviera mais il y avait rarement plus d’une page et demie. Quand au Chablais… ben… ça m’intéresse bien moins… Bref, l’aspect régional se résumait en 1 page et demie ce qui me semblait trop faible.
    Hélas, 24 heures pensait que cela suffisait et qu’il n’y avait pas besoin d’investir dans une rédaction régionale afin d’avoir des moyens suffisant. A la place, des investissement inutiles ont été réalisés pour avoir un truc en anglais, un site interactif (presque pas du tout utilisé) etc…
    Il y a donc eu selon moi, c’est-à-dire selon un lecteur régulier et abonné potentiel, des erreurs de la part des décideurs. Ces erreurs font que le traitement régional était insuffisant et que le 24 heures ne proposait plus rien de spécifique.
    Encore une fois, ce sont ceux qui bossent qui vont en faire les frais.

    Répondre

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