So today, I am standing with Senator Obama to say: Yes we can.
Hillary Clinton
Depuis mardi passé, il était clair qu’Hillary Clinton aurait à s’effacer au profit de Barack Obama. Depuis mardi, ce retrait a été effectué par étapes jusqu’à ce discours prononcé au National Building Museum de Washington devant 10’000 supporters:
Le texte intégral de son discours est disponible ici.
Dans le prolongement de ce discours, Barack Obama a indiqué, samedi 7 juin, qu’il avait hâte de faire campagne aux côtés de Hillary Clinton qui représente une valeur « inestimable » pour gagner l’élection présidentielle en novembre.« La sénatrice Clinton sera d’une valeur inestimable pour nous aider à gagner en novembre et j’ai hâte de faire campagne à ses côtés pour apporter au pays les changements dont il a éperdument besoin », a dit M. Obama dans un email adressé à ses partisans. (Source: Le Monde)
Par ailleurs et généralement, le mode de scrutin par grands électeurs incite les candidats à l’élection présidentielle américaine à concentrer leur force et leur campagne sur les swing states, c’est-à-dire ces états susceptibles de basculer d’un côté comme de l’autre sur le candidat démocrate ou républicain. En effet, un fois un Etat gagné, c’est l’ensemble des grands électeurs de cet état qui reviennent au candidat arrivé en tête (à l’exception toutefois du Maine et du Nebraska). C’est, sans surprise le choix effectué par l’équipe de campagne de John McCain et, dans la vidéo suivante, Rick Davis, directeur de campagne, présente les axes de cette campagne en mettant en avant un parti républicain affaibli comme jamais et un candidat McCain qui bénéficie en revanche d’une image très bonne auprès des Américains:
Or, de son côté et à nouveau, Barack Obama semble vouloir innover en la matière et il aurait déjà établi une stratégie électorale qui inclut une forte présence dans des états dits «rouges». Suite à la forte mobilisation – historique – lors de la campagne des primaires, Barack Obama cherche à transformer la machine des primaires en machine électorale présidentielle et compte rallier dans le camp démocrate des états traditionnellement républicains. Ainsi ses premiers déplacements seront dans des états comme la Caroline du Nord, un état qui a voté «rouge» depuis plus de 32 ans, le Missouri ou la Virginie, ce dernier état ayant été «rouge» depuis 44 ans (Source: Les états mauves et la stratégie d’Obama). Certainement aussi que sa formidable mécanique à lever des fonds pour la campagne explique également le choix de cette stratégie.
Assisterait-on à la traduction en politique et à l’élection présidentielle américaine du concept de «guerre totale»? Jusqu’à cette élection de 2008, une telle stratégie relevait de l’utopie en raison des moyens financiers et humains colossaux nécessaires pour mener une telle campagne. La campagne des primaires démocrates et l’arrivée à maturité de l’utilisation des moyens issus de l’Internet ont peut-être changé ces règles du jeux. Ainsi, dans ces primaires, les Démocrates ont réussi, pour la première fois à lever plus de fonds et à réunir plus d’électeurs que les Républicains. Dans tous les cas de figure, la stratégie de Barack Obama correspondrait alors à:
- changer les règles du jeux et définir ses règles du jeu;
- placer John McCain sur la défensive;
- l’étrangler financièrement;
- déplacer, voire dépasser, les frontières républicain/démocrate.
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