Avant de partir en vacances, je reviens sur la correspondance Longchamp/Maudet qui a fourni la matière d’un petit feuilleton au journal Le Temps pour cette dernière semaine de juillet.
Pour un résumé de l’affaire, je vous laisse consulter les billets de
- Anne Dominique Mayor : Correspondance Longchamp-Maudet, encore des vagues qui offre un bon résumé de l’affaire;
- l’écho sur pointblog : Le Skyblog politique suisse effacé par ses auteurs;
- les deux billets de Un swissroll : Longchamp, Maudet et Doris Leuthard, ou: comment « Un swissroll » s’est fait griller un scoop et Blogs d’élu-e-s romand-e-s.
Au passage, je souligne la démarche d’Un swissroll consistant à établir la liste des élu-e-s romands tenant un blog et je vous encourage à les aider à la compléter si nécessaire.
Mon propos lui s’arrête à la lecture de l’article du journal Le Temps de vendredi qui demandait leur avis à plusieurs politiciens romands d’envergure nationale relativement à la tenue d’un blog politique et publiait les liens de quelques blogs d’élus romands.
Transparaissait alors la méconnaissance large de ce type d’outil et le fort préjugé blog = journal intime:
«Je déteste les blogs. Surtout leur côté exhibitionniste et égotiste.» (Roger Nordmann)
D’une part, ces propos d’autorité définitifs me dérangent et m’attristent. D’autre part, ce préjugé tenace n’est guère déconstruit par la correspondance de MM. Longchamp et Maudet. D’autant que ces derniers ont poussé la parodie (?) en la publiant sur Skyblog, une plate-forme de blogs pour adolescents (ou potaches en vadrouille). La confusion est ici totale.
Je ne saurais donc mieux que de conseiller aux élu-e-s politiques suisse d’aller faire un tour sur les blogs des papabiles présidentiels français tel Dominique Strauss-Kahn ou sur celui d’une élue locale telle Nadine Jeanne de Puteaux. Histoire d’évoluer un peu dans leurs représentations du blog et de prendre en compte l’évolution de la communication en politique.
Ces préjugés d’ailleurs ne sont d’ailleurs pas propres aux élus politiques. Stephanie Booth et Anne Dominique Mayor les rencontrent aussi lorsqu’elles cherchent à éveiller les entreprises à l’utilisation de cet outil (voir le billet de Stepahine Booth : Comment faire connaître un cours sur les blogs en Suisse Romande?). Au risque pour ces entreprises (et donc aussi un jour pour la classe politique) de se réveiller avec la gueule de bois à l’instar de Nestlé (voir notre billet précédent Nestlé, les Blogs et la Démocratie).
Je trouve malheureux que la presse ait renforcé inconsciemment ces préjugés au travers de l’exemple de nos deux potaches genevois et qu’elle ne catégorise pas mieux la spécificité et les enjeux du blog et du blog politique en particuliers.
J’ajoute que l’évolution des mes réflexions politiques ou ma vision du monde se trouve aujourd’hui enrichie par les échanges menés tant sur ce blog que sur d’autres, puis poursuivis ensuite ailleurs.
Je trouve également plus d’ouverture d’esprit sur la politique (et ma démarche) de la part de blogueur-e-s non politiques avec lesquel-le-s j’échange que de la part des politiques sur les blogs. Les élu-e-s feraient bien de s’en inspirer plutôt que de se claquemurer dans leurs certitudes et dans leurs sites web (ex)statiques.
Sortons de notre « Tout petit monde » à la David Lodge et embrayons véritablement le débat citoyen avec les outils de notre siècle !
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