Après l’enquête sur les blogs politiques en majorité américain (voir mon précédent billet), le hasard a voulu que je tombe sur une enquête de Sciences po sur les blogs politiques français. Ceci grâce à un passage sur le blog de Laurène : Blog et politique.
Les résultats de l’enquête, réalisée entre le 1er décembre 2005 et le 25 janvier 2006, sont publiés sous la forme d’un fichier en pdf.
Quelles sont les similitudes et les différences avec l’enquête américaine ?
Même si les questions ou les catégories ne seront pas forcément identiques.
a) Similitudes :
Tout d’abord, les lecteurs de blogs poltiques qui ont répondu sont principalement masculin (à 86% par rapport au 53% des internautes qui sont de sexe masculin) comme pour l’enquête américaine.
Ils sont âgés en majorité de 25 à 49 pour 49% d’entre eux (à rapporter à l’âge médian des blogueurs américains qui était de 43 ans).
Leur degré d’engagement et de politisation est particulièrement élevé. 44% se disent de gauche et 40% de droite.
48% ont posté une (14%) ou plusieurs fois (34%) des commentaires.
A noter que la participation au débat en ligne est d’autant plus élevée que le politblogueur dispose lui-même d’un blog (CQFD).
Sept participants sur 10 estiment que les blogs politiques permettent d’ouvrir le débat aux idées nouvelles. Cependant, les femmes (44% doutent de ce rôle à des blogs à l’égard des idées nouvelles) sont beaucoup plus réservées que les hommes (72%) à ce sujet.
A ce stade, aucune différence notable n’est perceptible en fonction des éléments apportés par l’enquête relativement à l’enquête américaine.
Globalement, le blogueur est un internaute masculin entre 30 et 49 ans, politisé et qui interagit avec ses élus.
Parmi les autres éléments mis en évidence par l’enquête, je signalerai encore que
- seule une minorité (40%) estime qu’avec ce nouvel outil les élus sont davantage à l’écoute des électeurs
- une nette majorité adhère à l’idée selon laquelle les blogs politiques de qualité sont rares
- 55% des politblogueurs pensent que les promoteurs des blogs politiques surestiment leur impact réel sur la sphère politique.
En outre, de manière générale, les femmes sont nettement moins enthousiastes que les hommes.
Déjà qu’elles sont moins nombreuses à consulter les blogs et même à participer aux votations et élections (voir mon précédent billet au sujet de l’abstantionnisme), on peut dire que l’implication des femmes en politique n’est pas prête à s’améliorer. A moins qu’elles prennent la politique à bras le corps et avec une approche de la politique qui leur soit propre.
Au final, on ne constate guère d’écart avec la situation états-uniennes. Il n’y a pas de retard français dans l’abord des blogs et de la politique. Dans l’optique des présidentielles françaises de 2007, on peut même affirmer que la leçon de l’élections présidentielle américaine —en particulier celle d’Howard Dean— a fortement été intégrée et retenue par les présidentiables français. Droite et gauche confondue. A ce jeu, il émerge que Dominique Strauss-Kahn (surtout) et Jack Lang à gauche ainsi que Nicolas Sarkozy avaient pris une longueur d’avance dans le marathon de la présidentielle. Alain Juppé, l’autre blogueur phare de la droite, étant lui hors jeu pour la présidentielle. Depuis cette enquête, Ségolène Royal a cependant déboulé tant dans les médias que dans la blogosphère avec un site renouvelé. Quid de Fabius ?
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