Devant l’impact du #PénélopeGate, les analystes politiques prédisent maintenant un affrontement Macron-Le Pen au deuxième tour de la présidentielle française. Or, jusqu’à aujourd’hui, la leçon serait plutôt qu’il ne fait pas bon être favori dans cette campagne électorale, même pour Marine Le Pen.
Dès lors, je postulerai qu’il ne fait pas bon être favori dans le contexte français de cette élection et devant la désagrégation du paysage politique tel qu’il s’est construit dans le cadre de la Vème République. Et qu’il est plutôt prudent de ne pas se précipiter sur l’un ou l’autre scénario.
Ainsi, si le corps électoral français veut mettre en avant la logique du changement et que Benoît Hamon sort vainqueur de la primaire socialiste, Hamon sera le seul avec Emmanuel Macron a l’incarner un tant soit peu. Même si le risque de désintégration est fort pour le PS.
Il n’est donc pas interdit de penser qu’en étant désigné, Hamon ringardise, à l’étape suivante, Jean-Luc Mélenchon et qu’ensuite une partie des électeurs du PS ne soit plus tentée par le vote utile Emmanuel Macron. Surtout si ce dernier élargit son électorat sur les terres d’un François Fillon désormais exsangue et à l’agonie.
Il ne faut pas oublier que pour une bonne partie des électeurs PS, le vote Macron se fera par défaut et non par adhésion, contrairement aux cadres qui cherchent à préserver leur prébendes. S’il y a rupture chez les Socialistes, elle est peut-être autant, voire plus, entre les cadres, attachés à leurs postes, et les militants de base qu’entre deux visions du socialisme. Ainsi donc le risque de désintégration du parti ne serait pas forcément moins grande si c’est Manuel Valls qui était désigné ce dimanche. Surtout qu’un Parti de gauche sans militants n’a plus d’avenir.
Alors, dans le fond, après le scénario Macron – Le Pen au deuxième tour et les cascades de surprises auxquelles nous assistons jour après jour, soyons un peu fou et émettons un pronostic Hamon-Macron au deuxième tour.
Il ne faut pas oublier que l’axe Melanchon-Hamon-Macron représente dans les sondages plus de 40% des intentions de vote comparativement au 20 à 25% repectifs de la droite et de l’extrême-droite. Cela est d’autant plus remarquable pour la gauche après un quinquennat aussi pitoyable.
Plus que jamais les bons indicateurs résulteront non des sondages mais des capacités de mobilisation sur le terrain et les réseaux sociaux. Il s’agit d’un retour de la politique à l’ancienne qui n’est pas pour déplaire. C’est aussi là, plus que dans les adhésions d’apparatchiks que se mesurera vraiment le phénomène ou la bulle Macron.
Dans un autre ordre d’idée, il n’est ainsi même pas sûr que nous sommes actuellement spectateur de l’agonie finale de la Vème République. En effet, tous les protagonistes en sont les produits et ce n’en est pas le moindre des paradoxes que les produits les plus orthodoxes de cette Vème République soient ceux qui disent vouloir s’en distancier le plus à savoir Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
En effet, ces trois acteurs se sont auto-proclamés candidats et surtout candidats providentiels en opposition aux acteurs en place. C’est à ce titre exactement ce qu’avait fait François Mitterand en se posant en opposant au Général de Gaulle (relire François Mitterrand,
Le Coup d’Etat permanent, Paris, Plon, 1964.) ou Jacques Chirac par rapport à Valéry Giscard d’Estaing, Nicolas Sarkozy par rapport à Jacques Chirac et François Hollande contre Nicolas Sarkozy.
Auto-proclamés, car aucun des trois ne s’est soumis à une primaire et à un choix démocratique interne ou externe. Ils ont acté leur candidature en quelque sorte tout seul dans leur coin et ont mis leur partenaires devant le fait accompli.
A noter que Benoît Hamon, en sortant du gouvernement il y a deux ans et en se posant en opposant à Hollande a suivi la démarche usuelle des prétendants à l’Elysée et ici à la manière de Nicolas Sarkozy. Il est même plus frondeurs ou en rupture de Hollande qu’Emmanuel Macron.
Mise à jour (18:05) :
Je lis Mediapart et je retrouve des éléments évoqués ici : Pour Benoît Hamon, c’est déjà presque lundi matin.
Inkey dit
Ça sent un peu le plan sur la comète.
La France Insoumise est en campagne depuis bien plus longtemps, avec un programme infiniment plus sérieux et complet.
Les «Insoumis» en campagne depuis si longtemps ont infusé de sorte que la candidature de Hamon ne paraîtra juste pas sérieuse à beaucoup d’entre-nous.
Face a climat à gauche Morose, Jean Luc Mélenchon à proposer sa candidature et à reçu beaucoup d’appuis, plus de 200 000, considéré donc qu’il est simplement auto-proclamée me semble donc un peu ridicule.
On peut regretter que la décision ce soit fait de cette manière mais les partis a gauche étant toujours dans l’ambiguité vis à vis de ceux qui nous ont trahis : le PS, il était nécessaire que cette gauche se trouve représenter.
JLM représente quelque-chose à gauche, l’image de la gauche toujours en bataille, de la gauche indigné.
Croire que ceux qui ne cessent de se battre ici ou là, à NDDL ou pendant les Manifestation contre la loi travail, ceux qui ont discuter à Nuit debout et dit « PS plus Jamais » vont tranquillement rentré dans le rang du PS pour un candidat tout simplement absent de ces combats, c’est de la grande naïveté.
Ne pas être Jean-Luc Mélenchon ne peut pas être un argument de campagne sérieux. Alors peut être que les naïfs verront en Hamon une solution entre un JLM diabolisé par les médias et un Valls dont ils ne veulent pas, mais il me semble illusoire de croire qu’un Hamon puisse sérieusement Fédérer la gauche avec un étiquettes et des collaborateur… collabo du CICE, de la déchéance de nationalité et de la loi travail.
Lyonel Kaufmann dit
Peut-être. En même temps, et votre commentaire, le prouve Jean-Luc Mélenchon après tous ces mois n’est pas et ne sera probablement jamais en position d’être au deuxième tour (le souhaite-t-il vraiment d’ailleurs…). Il y a plus l’envie de casser du PS que de fédérer la gauche. Et le discours d’Hamon est déjà plus porteur sur l’écologie que celui de Mélenchon…
Inkey dit
Je pense au contraire que c’est le seul à gauche a voir une chance d’être en position au second tour.
Il faut bien comprendre que l’on ne peut pas résumer la politique à une addition de pourcentage.
De nombreux électeurs ont été dégoûtés de la gauche a cause de ce gouvernement catastrophique, c’est a ceux-ci que Mélenchon parle, pas au gens politisé qui veulent simplement « rassembler la gauche »…
Sans cela, avec le bilan du PS et aucun nettoyage possible dans ces rang (en 90 jour c’est impossible … El khomri est candidate je le rappelle), c’est juste impossible de les ramener au vote.
Quand à souhaité gagné, très sérieusement Mélenchon le souhaite vraiment, il faut être aveugle pour ne pas le voir. De même que votre jugement ridicule sur l’écologie.
Simplement, écoutez-le, lisez le programme, jeter un œil à ce qui se fait au lieu de sortir vos préjugés imbéciles.
Après libre à vous de jouer pour un candidat de gauche « molle » qui assume le risque de n’avoir aucune marge de manoeuvre avec l’Europe… ce qui mettra tout son plan à l’eau, mais c’est un jeu risqué.
Parcontre n’ essayer pas de mettre sur notre dos, à nous qui oeuvrons pour une autre politique depuis toujours, la possible défaite et l’arrivée de l’extrème-droite .
Les sondages sont très clair, ce sont les élécteurs socialiste qui ont disparu, pas ceux de l’autre gauche.
Lyonel Kaufmann dit
Si je suis pour le débat d’idees, je vous prierai de mesurer vos propos et de ne pas émettre des propos désobligeants à mon égard (jugement ridicule, préjugés imbéciles).
Par ailleurs, je vous défie de trouver dans mes propos le fait que je mettrai sur votre dos « La possible défaite et l’arrivée de l’extrême-droite ».
A bon entendeur salut.
Inkey dit
ce commentaire a été supprimé, son auteur n’ayant visiblement pas envie de discuter de manière respectueuse.
A ce sujet : https://www.politis.ch/carnets/bio-express/charte/