L’ex-président Nicolas Sarkozy a été mis en examen mardi pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012, dans l’affaire Bygmalion, a annoncé le procureur de la République de Paris François Molins dans un communiqué. L’ancien chef de l’État a été entendu toute la journée par le juge d’instruction, qui soupçonne que ses comptes de campagne ont été truqués pour cacher une explosion du plafond légal des dépenses de 22,5 millions d’euros. Nicolas Sarkozy est déjà mis en examen depuis juillet 2014 pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des écoutes. Quelques éléments.
L’ampleur du système sarkozy : La Sarkozie vue du code pénal: 32 personnes mises en cause | Mediapart
Outre les deux mises en examen qui visent l’ancien président de la République, 32 proches de Nicolas Sarkozy sont mises en examen ou condamnées par les juges anticorruption dans une douzaine de dossiers politico-financiers.
Il y a, dans la liste, de tout : d’anciens ministres, des avocats, des policiers, des conseillers, des hommes d’affaires… Au fil des dossiers d’instruction, ballotés entre les concepts juridiques de « corruption », « trafic d’influence », « blanchiment », « favoritisme » ou « escroquerie en bande organisée », jaillit la description d’un système politico-financier d’une ampleur inégalée sous la Ve République.
Nicolas Sarkozy au Trocadéro, le 1er mai 2012 © ReutersDe deux choses l’une : soit Nicolas Sarkozy et tous ceux qui composent ou ont composé à un moment donné la Sarkozie sont victimes du plus grand complot judiciaire de l’histoire de France ; soit le sarkozysme peut s’entendre dans les mots de Jean Gabin, dans Le Président : « Ce n’est pas un parti, c’est un syndicat d’intérêts. » Celui-ci fut à la tête du pays pendant cinq ans.
Nicolas Sarzoky déjà enterré à droite : La droite n’a pas attendu la justice pour enterrer Sarkozy | Mediapart
La mise en examen de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bygmalion est officiellement un non-sujet pour ses adversaires à la primaire. Inutile de l’attaquer sous cet angle, arguent-ils, persuadés que l’ex-chef de l’État est déjà «cramé» politiquement.
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À droite, les conséquences politiques de ce nouveau sursaut judiciaire sont officiellement un non-sujet. « L’information est tombée ce matin alors que nous étions en réunion avec les soutiens de François Fillon. On n’en a même pas dit un mot », affirme un proche de l’ancien premier ministre. « On n’en a pas parlé et ça ne change rien », indique également un élu juppéiste. « On ne parie pas sur les affaires judiciaires. On trace notre route sans regarder les autres », assure-t-on encore dans l’entourage de Bruno Le Maire.
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Les principaux candidats à la primaire sont bien contents que Sarko ait ce fil à patte, reconnaît un autre élu LR. «Ils savent qu’ils pourront tirer dessus le moment venu. Mais c’est trop tôt. Ils ne veulent pas prendre le risque de passer pour de mauvais joueurs. En plus, ils n’en ont même pas vraiment besoin… »
La séquence délicate qu’a traversée l’ex-chef de l’État, le week-end dernier, lors du conseil national de son parti, confirme ces propos (lire notre article ici). Malmené de toutes parts, le patron de l’opposition a vu les dernières traces de son autorité passée s’effacer sous ses yeux. Son bilan a été attaqué. Ses renoncements ont été attaqués. Sa personnalité a été attaquée. Et surtout : sa voix n’a pas été écoutée. Si l’on excepte la poignée de sarkozystes – ils sont de moins en moins nombreux – qui usent, au point souvent d’en abuser, du ressort de « l’acharnement », plus personne ne semble s’intéresser au sort du patron de l’opposition.
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