Enfin une personnalité politique qui sort du nouveau politiquement correct relativement à l’éducation.
En effet, certains souhaitent, même à gauche, un retour à la morale des plus surprenants au niveau scolaire. Il ne suffit plus de brocarder Mai 68 —source de tous les maux scolaires alors que la plupart des parents n’épousent en rien les valeurs de Mai 68—, encore faut-il verser dans la plus pitoyable des nostalgies en préconisant le port de l’uniforme pour les écoliers. Les «Revival» finissent toujours par tourner à la farce (sinistre).
Extraits de l’interview accordée au journal par Isabelle Chassot (conseillère d’Etat fribourgeoise PDC et présidente de la CDIP) Le Temps (18.08.2006) :
Isabelle Chassot: Réduire la question de l’intégration scolaire à la question de l’uniforme, c’est méconnaître la force de l’école dans ces enjeux-là. En faisant du débat sur l’apparence extérieure une question de fond, portant sur les conditions d’enseignement, sur l’égalité des chances, on passe totalement à côté du sujet. Je le regrette.
– N’y a-t-il pas une inquiétude financière?
– Non. Même si l’uniforme devait être instauré, je ne vois pas en quoi ce serait à l’Etat de le financer. Je pars encore de l’idée que c’est le rôle des parents que d’habiller leurs enfants.
– C’est un refus de principe?
– […] D’imaginer les voir passer en groupe, tous vêtus du même uniforme, me fait douter de la pluralité de la société que nous voulons.
PS : Pour mémoire, dans le canton de Vaud, l’uniforme était porteur de ségrégation scolaire et non d’égalitarisme puisque seuls les collégiens en portaient un. Il fallait le payer comme les manuels d’ailleurs.
C’est sans trop de rapport avec ce billet mais… tu voudrais bien STP nous redonner l’intégralité des billets en première page? Je ne viens pas souvent (mea culpa) mais quand je viens, j’aime bien pouvoir lire (parfois en diagonale) 5-6 billets sur la page d’accueil.
Souviens-toi que dans le doute, le lecteur ne clique pas — et qu’il vaut mieux lui flanquer tout ça sous les yeux direct pour avoir une chance que quelque chose capte son regard…
Bonjour,
Veut-on copier le Parti communiste chinois ? C’est à cela que me fait penser le port des uniformes. Un régime totalitaire.
Ce ne serait peut-être pas un mal pour les petites jeunes filles qui arrive à moitié dévêtues ou les garçons avec une crête de cop rouge, décorés de piercing sur la moitié du visage. Mais, si tout le monde s’habillait à la mode Mao, notre quotidien serait bien « tristounet ».
Souvent à l’âge ado, on veut se démarquer du monde des adultes, je connais cela avec mon fils, puis cela passe…!
Quand à l’intégration des étrangers, ce sont souvent eux qui donnent le ton en matière vestimentaire et qui ont les habits les plus chers et de marques (« premier symbole du statut social »). Autant dire que la représentation du pauvre petit étranger habillé chez Caritas est totalement dépassée.
L’égalitaire ne doit pas commencé dans l’uniformisation des élèves, mais bien dans l’éducation et peut-être les règlements scolaires.
Nous devons, nous les adultes le faire dans le monde professionnel, non ? En tant que conseillère financières, je ne peux pas me présenter chez un client avec une tenue « débraillée » !
C’est donc la première chose à expliquer à nos jeunes, et surtout prendre plus de temps pour nos enfants, car c’est de cela qu’ils ont le plus besoin.
L’uniforme n’enlèvera jamais le jugement d’autrui, ne dit-on pas que l’habit ne fait pas le moine ?
En matière de « mode », ce sont les médias qui la font et ce n’est pas anodin. Cela fait marcher l’économie.
Dans le monde scolaire, la ségrégation à toujours existé, quand j’étais enfant, on était mis de côté parce que nous étions une famille nombreuse et enfants d’agriculteur, cela ne nous a pas empêché de nous épanouir, bien au contraire, cela nous a rendu plus fort !
Belle fin de journée
Stephanie,
François Brutsch partage le même avis que toi (commentaire posté dans « Le 100e depuis avril 2005 » [https://www.politis.ch/carnets/?p=121].
Comme j’hésite entre les deux options et que vous êtes déjà deux à exprimer votre préférence, je vais très certainement et rapidement accèder à vos désirs de lecteurs.
PS : Mea culpa bien volontiers accepté !
Uniforme ou pas uniforme, la distinction ou la discrimination des élèves prendra l’une ou l’autre forme.
Comme Erin, j’en suis (relativement) convaincu.
Pour le reste, l’argument financier (cela reviendrait moins cher que les marques) me paraît être un argument « bidon », car derrière ce sont bien plutôt la nostalgie, l’envie d’un retour à une forme d’ordre moral qui pointe rapidement le bout de son nez.
J’aime bien l’image du PC chinois !
Donc, suite aux avis émis par Stephanie et François, il sera fait comme demandé : l’intégralité du message sera à disposition sur la page d’accueil.
Faut-il faire des exceptions pour des messages longs ? Là vos avis m’intéressent.
non