La torpeur estivale progressivement nous gagne. Les mauvais feuilletons de l’été sont programmés. En tête de liste, le feuilleton «Mais qui pour Couchepin» tient la corde. Mais bon, si c’est pour avoir du feuilleton, autant en lire du bon ou au moins de bons livres ou sujets de réflexion. D’où l’idée de mes lectures d’été.
Qui sait si, sans le savoir, Erik Orsenna n’avait pas écrit en 1977 la machine à raconter qui permettra à Pascal Broulis de s’emparer du costume seyant à un Conseiller fédéral? Jugez-en:
Louise, en digne mère, souhaitait pour Charles-Arthur, son unique et tardif enfant, un noble destin. il serait Grand Poète, héritier de Byron, fils apocryphe d’Apollinaire, dépravé pour la bonne cause. Hélas, un goût pervers pour le football le détourna vite des muses. Le soir, à la chandelle, caressant Balsamo, le berger blanc des Pyrénées, Louise, pleine d’espoir, apprenait les règles du penalty. La passion politique saisit Charles-Arthur, l’ex-poète, un jour de septembre 1936, tandis que déclinait déjà le Front populaire. L’enthousiasme de l’été l’avait effrayé, la fin du rêve le rassurait. La guerre venue, chargé du contre-espionnage dans la ligne Maginot, Charles-Arthur s’enfouit sous terre et lut Saint-Simon avec délices. Après une Résistance des plus sobres, il choisit de militer au centre. Il fallait que sa vie ressemblât le plus possible à la ville de Lausanne (Suisse). Il eut donc la prudence pour règle et la résignation pour rêve. Sa patience abattit un dimanche soir de 197… Qu’importe le résultat des élections, le député Charles-Arthur campait désormais au centre; pour détenir la majorité, la droite ou la gauche, forcément, l’appellerait. Demain, il serait ministre.
Descriptif de Livre en poche.
Si vous pensez que oui, tapez sur l’épaule gauche-droite de Pascal Broulis, si vous pensez non, 3615 code Pelli. Mais attention c’est lui qui tape et vous qui encaissez.
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